Pour parvenir à proposer un véhicule si bon marché, Renault n’a pas réalisé de miracle. Le constructeur s’est appuyé sur des bases et des éléments éprouvés et une production en Roumanie où le salaire moyen est nettement plus faible qu’en France (aujourd’hui de 700 euros). Cette stratégie a été reproduite avec les modèles suivants, la Sandero et le Duster. A titre d’exemple, le Duster (dont les délais d’attente atteignent sept mois) contient des éléments en provenance de la Sandero ou du break Logan mais aussi de Nissan. Car le constructeur japonais, allié de Renault dans l’Alliance Renault-Nissan n’est pas complètement étranger non plus au succès confirmé de Dacia.


Une gamme diversifiée


Logan, Sandero Duster… il ne faudrait pas oublier les déclinaisons de ces modèles, lesquelles sont relativement nombreuses et permettent, localement, de répondre à des besoins spécifiques. La Logan notamment se décline en break (MCV), version commerciale (Van) ou encore pick-up. Là encore, Dacia offre beaucoup comparé aux autres véhicules disponibles sur le marché. De même la Sandero est disponible en version Stepway sur certains marchés. Il n’y a guère qu’en Inde où la Logan (et Renault Dacia) n’a pas réussi à s’imposer. Mais Renault a déjà décidé de changer son fusil d’épaule pour parvenir à s’imposer sur le marché indien. Autre bémol, les marchés chinois et iraniens qui étaient également désignés, lors du lancement de la Logan, comme des cibles privilégiées, n’ont pas encore été atteintes.


Et l’avenir ? Dacia ne va pas chômer. Un monospace (le véhicule annoncé par Stephen Norman), un utilitaire type Renault Kangoo, une mini-citadine en 2013 mais aussi une montée en gamme, tels sont les principaux projets de Dacia. Pour parvenir à répondre à une demande croissante, Renault va prochainement ouvrir un nouveau site de production au Maroc, lequel sera opérationnel en 2012, à Tanger. Dès 2012, le Duster s’attaquera au marché asiatique depuis l’usine indienne de Chennai. Il visera en outre l’Afrique et le Moyen-Orient, à partir de l’usine de Tanger. Un site pourrait également voir le jour en Algérie.


Même si dans certains pays (le Brésil, la Russie) les Renault-Dacia cannibalisent la gamme Renault traditionnelle, Renault va continuer à pousser sa gamme « Entry », (laquelle regroupe tous les modèles indifféremment badgés Renault ou Dacia) puisqu’elle devrait représenter en 2013 28 % des ventes du groupe (soit 840 000 unités sur un total de trois millions). En effet, la marque Renault a misé sur le développement des véhicules électriques, lesquels seront fabriqués en France et destinés aux marchés plus anciens.


Alors, cette stratégie sera-t-elle payante de nombreuses années encore ? Pour le moment, il semble que oui. Au point que Dacia se permette même de faire le show en France, dans le Trophée Andros avec Alain Prost (et peut-être avec son fils Nicolas Prost en 2012), et jusqu’aux Etats-Unis