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Et si les constructeurs chinois étaient en train de sauver les salons automobiles

Dans Economie / Politique / Industrie

Michel Holtz

Près de la moitié des exposants du salon allemand étaient Chinois. Que serait Munich sans ces exposants asiatiques ? Une entreprise en faillite. Et les organisateurs ne peuvent pas compter sur les constructeurs européens pour leur sauver la mise : certains sont venus timidement, quand d'autres ont fait l'impasse.

le coupé chinois MG Cyberster : l'une des attractions chinoise du salon de Munich.
le coupé chinois MG Cyberster : l'une des attractions chinoise du salon de Munich.

Ils étaient plus de 40 %, la semaine dernière, à exposer leurs modèles au salon de Munich. Près de la moitié des constructeurs du raout allemand étaient chinois. À Paris, l’an passé au Mondial de l’auto ? Ils étaient un peu moins nombreux, mais leurs rangs risquent de grossir largement lors de la prochaine édition en 2024. Alors, on serait en droit de se poser la question : est-ce que les grands salons internationaux survivraient sans les constructeurs de l’Empire du Milieu ? La question est évidente et négative : aucune entreprise au monde ne pourrait survivre avec une baisse de chiffre d’affaires d’une telle ampleur et les organisateurs de Paris comme de Munich, très loin de les fuir, tentent de les attirer à eux.

Une vitrine médiatique incontournable

Mais pourquoi ces nouvelles marques chinoises tiennent-elles tant à exposer dans ces salons, que l’on dit d’un autre temps ? Car, malgré leur baisse de fréquentation, dépenser entre 3 et 10 millions d’euros pour exposer leurs nouveautés en Europe constitue une extraordinaire vitrine. C’est simple, de la presse écrite aux radios en passant par les télés, pas un média n’a fait l’impasse sur "les chinois omniprésents », comme le titre Le Monde, ou « l’automobile allemande assiégée » selon Les Échos. Évidemment, la teneur de tous les articles est alarmiste et négative pour l’ogre chinois. Mais le bad buzz est avant tout du buzz. D’autant que toutes les marques, de Byd à Link & Co en passant par MG et Xpeng sont citées, leurs qualités énoncées et leurs bas tarifs bien avancés. 

La Byd Seal U à Munich.
La Byd Seal U à Munich.

Résultat : ce sont ces derniers éléments que retiennent les consommateurs. Le fait que l’industrie automobile européenne est en train de se battre pour survivre ? Ces mêmes consommateurs se battent eux aussi, contre l’inflation et le pouvoir d’achat. Alors, à force d’entendre que les marques françaises en particulier, et européennes en général s’en vont délocaliser parfois jusqu’en Chine, ils se disent qu’il n’y a plus aucune raison de ne pas acheter directement des marques qui proviennent de là-bas.

Les Chinois? "Ils stimulent la compétition"

De quoi faire bouger les lignes chez les constructeurs de chez nous ? Ils réagissent car il faut bien prendre la parole dans les médias. C’est ainsi que Thomas Shäfer, le nouveau PDG du groupe Volkswagen s'est placé en mode expert, au courant de tout, en affirmant « qu’il a toujours été clair que la concurrence chinoise arriverait en Europe ». Toujours ? Mais dans ce cas, pourquoi son entreprise, et tous ses concurrents du vieux continent ne se sont-ils pas préparés avant que la bise fût venue ? Pourquoi cette panique actuelle alors que la déferlante était prévisible ?

Shâfer va plus loin et se veut rassurant. La menace chinoise ? « Elle stimule la compétition ». Pas au salon de Munich en tout cas. Si VW y était bel et bien présent, on remarquait surtout les modèles absents, comme le nouveau Tiguan, venue en tenue camouflée et présenté après le salon. Comme l’ID7 GTX aussi, et l’ID Buzz GTX. Côté Français, c’est pire encore. Si Renault s’est déplacé, comme il l’a fait au Mondial, Stellantis a décliné et n’était représenté que par Opel, le régional de l’étape. Toutes les autres marques de la galaxie franco-américano-italienne ont brillé par leur absence.

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Le nouveau Tiguan camouflé. Il sera dévoilé juste après le salon.
Le nouveau Tiguan camouflé. Il sera dévoilé juste après le salon.

Une bien curieuse manière de défendre l’automobile européenne. Car lorsque Carlos Tavarès fustige la « brutalité extrême » de ses concurrents chinois, force est de constater qu’il ne fait aucun effort financier pour lutter contre leur omniprésence dans les salons ou les nouveaux constructeurs asiatiques trustent les médias. Et les absents ont toujours tort.

Des absents de Munich qui répètent que les grands salons sont un héritage du monde d’avant, qu’ils sont trop chers, qu’ils ne sont pas rentables. Mais à force de céder leur place aux marques chinoises, est-ce que ces mêmes constructeurs européens, ne risquent-ils pas, un jour, de faire partie de ce monde d’avant ?

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