2. Sur la route : des caractères presque identiques

Le propre d’un essai comparatif, c’est, notamment, de relever les différences de caractère entre deux modèles concurrents. En ce qui concerne notre duo du jour, nous en avons largement été pour nos frais. En effet, contrairement à Stellantis qui parvient, à partir d’éléments techniques communs, à doter les modèles de chacune de ses marques d’un caractère propre, au sein du groupe Volkswagen, on a plutôt tendance à lisser ce dernier.

Il s’agit toutefois d’un constat et non pas d’un reproche. Car, volant en mains, il s’avère que nos deux rivales affichent de nombreuses qualités. À commencer par un comportement routier parfaitement sain qui corrige, bien aidé par des aides à la conduite à la mise au point soignée, les erreurs de conduite et autre excès d’optimisme. Ainsi, la tenue de route est impériale quel que soit le terrain emprunté. Stables à haute vitesse, la Leon et l’A3 sont également capables d’enchaîner, avec entrain, les courbes serrées. Dans le cas de deux versions, la présence de la batterie et de ses périphériques dans le soubassement permet d’abaisser le centre de gravité et, donc, de rendre le comportement un peu plus dynamique.

Avec ses 245 ch, la mécanique e-Hybrid, ou TFSI e si l’on est chez Audi, assure des reprises et des accélérations dignes d’une sportive. D’autant que la transmission, ces variantes s’en remettant, à l’inverse des déclinaisons thermiques, à la boîte DSG à 6 rapports, se distingue par sa réactivité. Ce qui ne l’empêche pas de toujours faire preuve d’une douceur absolue dans le passage des rapports. Mais le poids se paie toujours à un moment ou un autre, nos deux cousines n’ayant rien de ballerine (1 660 kg dans les deux cas). Ainsi, un autre membre de la famille, la Volkswagen Golf GTI, qui développe également 245 ch, s’avère plus rapide d’une demie seconde lors de l’exercice du 0 à 100 km/h. "Nos" Audi et Cupra prennent leur revanche lors des reprises, grâce à leurs 400 Nm de couple, et s’avèrent donc plus sécurisantes lors des dépassements.

Autre point commun entre l’A3 et la Leon, le soin porté à l’insonorisation. Même en maintenant la pression sur l’accélérateur jusqu’à la limite de la zone rouge, le 1.4 essence se fait peu entendre à bord. Et, contrairement à d’autres hybrides qui s’en remettent à des transmissions à variation continue, le choix d’une transmission à double embrayage évite la sensation de patinage. De même, les bruits d’air se font très peu remarquer dans l’habitacle.

Au fil des kilomètres, on découvre toutefois quelques divergences entre ces deux comparses, dont certaines sont probablement dues aux configurations des exemplaires qui nous ont été confiés. Ainsi, le train avant de l’Audi se révèle plus léger et plus mordant, offrant ainsi une touche de dynamisme en plus dans la conduite. Précisons que notre modèle d’essai était équipé de la suspension pilotée optionnelle. Également dotée de cette technologie, la Cupra fait preuve d’un peu plus de lourdeur mais, en contrepartie, elle semble davantage posée sur la route, avec un roulis en courbe proche du néant. On retrouve cette différence dans la direction, celle de l’allemande était plus légère que celle de l’espagnole.

C’est toutefois en matière de confort que l’Audi prend l’ascendant. Précisons tout d’abord que "notre" A3 les jantes de 18" fournis en série avec ce moteur, tandis que "notre" Leon, en finition VZ Cup, était montée en 19". Il semble également que, du côté de Martorell, on ait préféré des amortisseurs à moindre débattement qu’à Ingolstadt. Si ces choix profitent aux sensations de conduite, la Leon se montrant plus sportive dans l’âme, cela pénalise grandement le confort. Même en basculant la suspension pilotée sur le mode du même nom, les nids-de-poule se font largement ressentir à bord. Là encore, les sièges Cup Bucket de notre voiture d’essai, d’une fermeté presque exagérée pour un usage quotidien, ont leur part de responsabilité.