Depuis une trentaine d’années, Alex Métayer brûle les planches avec ses one-man-show. Mais il ne néglige pas le cinéma où il fut tour à tour acteur et réalisateur. Fougueux, caustique mais toujours tendre, Métayer dépeint si lucidement les travers de notre vie quotidienne qu’on se demande s’il ne se déguise pas en petite souris pour épier nos logements, nos bureaux ou nos fêtes de famille... Dans la vie, il garde cette énergie débordante et communicative qu’on lui connaît sur scène. L’interviewer, c’est un peu comme aller à l’un de ses spectacles: on en sort épuisé mais heureux !

Caradisiac : Depuis combien de temps avez-vous votre permis et quelle fut votre première voiture ?

Alex Métayer : Depuis plus de trente ans, et mon carton rose en poche, j’ai tout de suite, et sur les conseils de mon frère, acheté une 2 CV pour partir sur les tréteaux. En hiver, il faisait un froid de canard dans cette voiture, je trouvais que le chauffage marchait vraiment mal. J’en parle un jour à mon frère. Je m’en souviens encore, c’étais en avril sur les Champs-Elysées. Il branche le contact et tout à coup, un merveilleux sirocco s’installe dans l’habitacle. Il me demande comment j’allume le chauffage et je lui montre un bouton, très sûr de moi. C’était la commande pour remonter les phares ! C’est drôle mais malgré le froid ambiant, j’avais certains jours l’impression en tournant ce bouton que ma voiture se réchauffait !

Caradisiac : Achetez-vous vos véhicules neufs ou d’occasion ?

Alex Métayer : Quasiment toutes les voitures que j’ai eues étaient des occasions, achetées en garage. Heureusement, personne ne m’a entourloupé. Après cette 2CV, mes spectacles marchant de mieux en mieux, je me suis fait plaisir en achetant une Ami 6 avec laquelle je suis allé en Grèce. C’était l’aventure…

Caradisiac : Avez-vous eu des problèmes mécaniques en vous rendant au théâtre ?

Alex Métayer : Presque jamais. Mais, en cas de pépins, j’ai une technique très simple pour y remédier. Je laisse la voiture sur le bas-côté de la route, j’appelle un taxi ou je fais du stop.

Caradisiac : Si nécessaire, vous plongez vos mains dans le cambouis ?

Alex Métayer : J’en suis incapable ! Même pour changer une roue, il me faut faire appel à quelqu’un. Je me souviens avoir fait arrêter des automobilistes pour cette simple réparation que je ne sais pas faire tout seul ! C’est bien simple, la moindre pince, le moindre tournevis me tombe des mains et je me coince les doigts où je me tape dessus en moins de deux !

Caradisiac : Etes-vous fidèle à une marque ?

Alex Métayer : Non, j’ai eu des Citroën, des Lancia, des BMW des Renault.

Caradisiac : Dans les nombreux sketches où vous évoquez l’automobile, vous êtes-vous moqué d’un modèle ou d’une marque ?

Alex Métayer : C’est plutôt la connerie du conducteur que je stigmatise. Par exemple, je parle d’un type qui est à l’hôpital après avoir pris un volant dans la figure et qui explique avec la mâchoire décrochée qu’il a pris l’autoroute en sens inverse ! Ne me dîtes pas que cela vous est arrivé ! Si, justement ! J’étais très en retard et je ne sais comment je me suis retrouvé à prendre une bretelle d’autoroute en sens inverse. Je voyais des phares foncer sur moi. Il n’y a pas eu d’accident mais j’ai imaginé une histoire suite à cette mésaventure.

Caradisiac : Conduisez-vous vite ?

Alex Métayer : Uniquement si j’ai un retard professionnel mais en règle générale, je suis prudent.

Caradisiac : Attendez-vous comme beaucoup l’élection présidentielle qui amnistie les amendes?

Alex Métayer : Non, je paye et je ne connais personne à la préfecture de police ou ailleurs pour me faire sauter les PV. Je considère que j’ai fait une connerie et dans ce cas j’assume en bon citoyen ! Rêvons un peu.

Caradisiac : Vous êtes le Michaël Jackson des comiques français et vous pouvez acheter n’importe quel modèle sans que cela n’écorne votre budget. Que choisissez-vous ?

Alex Métayer : Sans hésiter, une Ferrari. Et, le dernier modèle car je n’ai pas l’âme d’un collectionneur de voiture ancienne. Cette marque a une telle classe, un tel prestige que je succomberais alors sans coup férir au charme d’un cheval cabré clinquant neuf sur ma carrosserie.

Alex Métayer perd la tête

Théâtre du Palais-Royal

38, rue Montpensier 75 001 Paris

Jusqu’au 31 décembre 2000

(Métro: M° Palais-Royal, Bourse. Téléphone : 01.42.97.59.81)

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