La jolie petite Fulvia cache bien son jeu. Sous son allure élégante, un peu frêle, presque féminine, elle dissimule un tempérament de feu et une agilité peu commune. Une authentique sportive en robe de soirée !

Les Lancia n’ont jamais été – sauf hélas depuis quelques années – des voitures banales. D’abord commercialisé dans la version 1 200 cm3 en 1965, le coupé Fulvia ne fait pas exception à la règle en adoptant des solutions techniques originales et sophistiquées : moteur V4 avec culasse en alliage léger, traction avant, quatre freins à disque… Un cocktail plutôt rare à l’époque qui le fait se démarquer franchement des autres productions italiennes. Une personnalité accentuée par une ligne anguleuse pas encore à la mode chez les stylistes transalpins du moment. Entièrement dessiné par le bureau d’études Lancia, ce coupé se distingue par la pureté et l’homogénéité de ses lignes : une ceinture de caisse assez haute, atténuée cependant par une vaste surface vitrée et de fins montants de pavillon, un zeste d’agressivité à l’avant avec un capot plongeant et quatre optiques typées "sport", et enfin deux ailes effilées encadrant un arrière tronqué et concave. Cette silhouette raffinée fera des ravages auprès d’une clientèle féminine habitant les beaux quartiers et lui vaudra le sobriquet de "voiture de fille". Un qualificatif teinté de machisme, aussi injuste qu’incomplet. Les amoureux de belle mécanique et de routes sinueuses n’avaient d’ailleurs pas attendu cet article pour prendre au sérieux les prétentions sportives du petit coupé. Dès le démarrage, la véritable personnalité de la Fulvia se dévoile. Emettant une sonorité rauque et métallique, le V4 ne rechigne pas à monter dans les tours. En dépit d’une nécessaire accoutumance au maniement du levier de vitesses – grille de boîte inversée, 1" en bas –, la conduite de cette voiture s’avère étonnamment moderne. Un vrai bonheur dans les enchaînements de virages où la Fulvia fait preuve d’une incroyable agilité. Son comportement exempt de mauvaises surprises lui permet de tenir fidèlement son cap et d’avaler les courbes avec avidité. Redoutable d’efficacité, ce petit coupé pèche en revanche par un confort un peu trop "sportif" avec un niveau sonore élevé dans l’habitacle, des suspensions dures et une direction lourde en manœuvres.

Une Lancia Fulvia aujourd’hui

Les versions 1 300 "S" produites en grande série se trouvent encore assez facilement et dans un bon état, à partir de 30 000 F. Il n’en va pas de même pour les rares modèles sportifs "HF" (105 chevaux) dont les tarifs s’envolent parfois au-delà des 70 000 F. Côté mécanique, pas de gros soucis : le V4 est capable d’afficher de très gros kilométrages, à condition de satisfaire son appétit en huile. Côté carrosserie, le bilan est moins flatteur en raison des gros risques de corrosion et des pièces difficiles à dénicher.

Carte d’identité

• Moteur : 4 cyl. en V

• Cylindrée : 1 298 cm3

• Puissance : 90 ch

• Vitesse maxi : 175 km/h

• Production : 112 000 ex.

Forum :

  • [Lancia fulvia 1.6 HF : ce que les utilisateurs en pensent
  • >http://forum-auto.caradisiac.com/sqlforum/section5/sujet281538.htm]

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