Prisca Pellerin vient de vous indiquer que l’ADEME a élaboré une méthode pour estimer le bilan environnemental des agrocarburants de 1ère génération (voir article). Proléa, la filière française des Huiles et Protéines Végétales, réagit suite à cette étude lancée par l’ADEME, l’Institut Français du Pétrole, les ministères de l'Ecologie et de l’Agriculture et l’Office interprofessionnel des grandes cultures. D'après elle, cette nouvelle méthodologie va permettre de disposer d’éléments scientifiques objectifs pour évaluer les impacts environnementaux des agrocarburants de 1ère génération en comparaison de ceux des carburants issus du pétrole.

Proléa estime que cette étude, analysant les impacts "filière par filière, culture par culture", doit permettre ainsi de clarifier les spécificités de chacune des filières, qu’elles soient françaises ou d’importation : elle apportera alors des "éléments permettant de lutter contre les récents amalgames qui tendraient à remettre en cause les avantages de l’ensemble des biocarburants, sans distinction d’origine ni de modalités de production." Selon elle, la filière Diester en France s’appuie sur la culture du colza et du tournesol sur des terres réservées à l’agriculture : grâce à la production simultanée de tourteaux, cette filière limite aussi ses besoins en soja produit outre atlantique. C’est également un point essentiel à prendre en compte dans le suivi international de l’utilisation des sols.

Proléa ajoute que la recommandation de poursuivre les travaux sur les émissions de protoxyde d'azote (N2O) devra permettre de clarifier ce débat scientifique : dans ce domaine, la filière Diester a mis en place une démarche de progrès pour améliorer ses performances énergétiques et gaz à effet de serre, qui vise notamment à diminuer les apports en intrants azotés.

Philippe Tillous-Borde, directeur général de Proléa, affirme : "Au cours des derniers mois, trop de simplifications ont été faites sur les biocarburants, sans prendre en considération les particularités liées à leur origine et leurs méthodes de production. Il est de notre devoir de souligner les spécificités de la filière Diester : une filière française organisée pour produire de manière maîtrisée un biocarburant - le DIESTER - dans le cadre de rotations bénéfiques pour l’environnement, et produisant simultanément des aliments pour les élevages. J’espère que cette initiative va remettre un peu d’objectivité dans le débat sur les avantages environnementaux des biocarburants de première génération. Cette étude devrait permettre d’identifier les critères de durabilité que nous appelons de nos vœux et qui devraient nous guider dans l’optimisation de notre filière de production." Affaire à suivre !