Il devient de plus en plus difficile de stationner à Paris. En début d'année, on trouvait encore des places disponibles en surface. Désormais, même les parkings souterrains sont le plus souvent complets au point de voir des automobilistes venir dans des quartiers et repartir sans avoir pu s'arrêter après une ronde d'une heure !

Paris : l'enfer du stationnement

Chasser l’automobile est devenu le leitmotiv de certaines municipalités. Le meilleur exemple de cette politique est Paris où Bertrand Delanoë et Denis Baupin, son adjoint chargé des transports, de la circulation, du stationnement et de la voirie appliquent mesures sur mesures pour pénaliser les automobilistes.

Cette autophobie a tout d’abord débuté avec la mise en place des cartes de stationnement. Sous prétexte d’éviter les pillages, la municipalité a progressivement remplacé tous les horodateurs à pièces par des exemplaires à cartes très pénalisant pour les automobilistes de passage dans la capitale. Parallèlement à cela, Bertrand Delanoë diminuait le prix du stationnement résidentiel (0.50 €/jour ou 2.50 €/semaine) afin d’inciter les Parisiens à ne pas prendre leur véhicule. Cette mesure partant d’un bon sentiment a très vite trouvé ses limites étant donné le manque de places.

"Il n’était pas rare que je fasse trois ou quatre tours de pâtés de maisons pour trouver une place, ce qui me prend parfois plus d’une heure. C’était devenu l’enfer" nous confie Paul habitant près du Louvre.

Une situation favorable au stationnement souterrain

Paris : l'enfer du stationnement

Devant cette situation, de nombreux parisiens ont choisi la solution de "facilité" en louant à l’année un emplacement dans un parking souterrain appartenant à des sociétés privées ou en décidant de se rendre directement dans un de ses parkings à l’occasion de leur venue à Paris. C’est le cas notamment de Vinci, l’un des acteurs majeurs dans ce domaine. Selon François Le Vert, directeur de la communication de Vinci Park :

"La politique municipale a modifié le comportement des parisiens. Le nombre d’abonnés a augmenté (env. 10 % sur 4 ans), mais la fréquentation dans certains parking centraux a diminué en raison des restrictions de circulation. De façon plus globale, on remarque que les Parisiens préfèrent laisser de plus en plus leur voiture au garage". Le stationnement rotatif a donc été atteint mais cela n’affecte pas apparemment les recettes puisque celles-ci sont en légère augmentation.

Même s’il existe différentes formules de location, celle-ci s’avèrent relativement coûteuse puisqu’il faut compter entre 78,50 et 248 €/mois selon les quartiers et les parkings.

"Pour essayer de faciliter le stationnement des résidents, nous sommes en train d’étudier avec la mairie des formules spécifiques qui seraient moins coûteuses et mieux appropriées à leurs besoins."

Cette pénurie a également des répercutions sur le prix de l’immobilier puisque posséder un appartement avec parking représente un véritable luxe. Voici une explication de plus à l’envol des tarifs.

Autre conséquence inattendue, les parkings souterrains commencent à saturer à certaines heures notamment dans certains quartiers touristiques. Moralité, un tour pour rien avec en plus le "grand plaisir" de devoir débourser le prix d’une heure de stationnement, toute heure commencée étant due.

Dans ces conditions, pas étonnant que le marché du deux roues ne fasse progresser depuis plusieurs années au risque d’engorger même les trottoirs puisque les zones réservées sont trop étroites. De nouveaux problèmes en perspective.

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