Le Président de la République lui-même est monté au créneau pour révéler cette opportunité : quiconque s'engagera dans le service civique aura droit à une belle ristourne dans sa quête du permis de conduire. Une annonce alléchante aux airs de service cynique, puisque nos gouvernants font ainsi coup double : promouvoir un concept qui ne séduit que 70.000 jeunes par an qui sont autant de personnes qui ne sont pas dans les statistiques de pôle-emploi, et rester dans son objectif de rendre plus accessible l'examen du permis de conduire.


Et d'ailleurs, pourquoi pas ? Les professionnels de la formation qui voient leurs habitudes chamboulées depuis quelques temps, espèrent, eux, éviter un service inique. Ils ont en mémoire feu un service militaire au terme duquel la grande muette avait voix au chapitre dans l'attribution du carton rose. Le tout à titre gracieux, ou, tout du moins, en rétribution de l'année donnée à la Nation. Nos dirigeants ont déjà rassuré sur le principe puisque le service civique n'assurerait qu'un forfait avantageux au terme d'une formation assurée par des professionnels.


L'idée serait de donner à l'Agence du service civique la possibilité de négocier un prix de gros pour le permis. Celle-ci discuterait elle-même avec les auto-écoles pour dégager un lot de plusieurs dizaines de milliers de cours par an à prix avantageux. Mais le plus dur reste à faire : préciser les modalités de mise en marche de la mesure, et donner des garanties aux gens du métier sur la formation qui sera proposée.