Vous souvenez-vous de ce passage des 12 travaux d’Astérix, où le héros gaulois arrive au bout de l’antre de la bête ?

Il s’arrête de marcher, ouvre les yeux en grand et avec une voix fébrile, arrive tout de même à dire son nom du bout des lèvres : «La bête…»

Il en va de même quand, sur une route, la Viper GTS croise votre chemin. Va-t-elle nous mordre ? Va-t-elle nous enfumer en brûlant ces pneus de 275 mm de large dans un burn héroïque ? Ou alors a-t-elle pour ambition de nous atomiser les tympans en claquant 2 rapports à fond ? Oui, la Viper est de cette race d’autos dont on peut avoir peur.

Sa fiche technique est absolument hallucinante, mais finalement, elle reste dans la plus pure tradition des ultra-sportives américaines dont le cahier des charges est simplissime :

Du bruit, du look, de la perf’. Pour le reste, c'est-à-dire le comportement, la finition (des aspects très européens en somme), la Viper n’en a cure, et c’est tant mieux.

On n’achète pas une Viper pour rouler avec tous les jours, ni pour avoir une clim’ réglable, des sièges massants ou des broutilles de ce genre.

Non, on achète une Viper pour se faire peur, pour être scotché au fond du siège, pour se décrasser les oreilles, et pour embêter son voisin.

Mieux, après une dure journée de travail, il suffira d’aller ouvrir la porte du garage pour admirer le serpent qui dort et récupérer le sourire en quelques secondes. Ai-je envie de me faire mordre ce soir ? Non, mais ce n’est pas grave, car le seul fait de savoir que je pourrais me faire peur me donne déjà le frisson que je recherche. Cela n’a pas de prix.