Par « sans aile », j'entends bien sûr dépourvue d'élément assurant la transformation de la vitesse en force de portance qui permet le vol, ce qui n'est de toutes façons jamais une bonne chose pour une voiture, mais surtout sans les fameuses portes papillon qui font une grande partie du charme de la Mercedes SLS AMG dans sa version coupé.

Si ce choix audacieux plus stylistique que pratique est censé évoquer la célèbre 300SL Gullwing du milieu des années 50, Jeremy Clarkson, lui, pense que c'est un élément de frime inutile et ridicule. Est-il donc plus enthousiaste face à la version Roadster de ce coupé nostalgique qui en est forcément dépourvu ? Pas forcément. Vous aimez le bruit du fantastique V8 6,2l atmosphérique ? La C63 AMG est toute aussi sonore pour un quart du prix, dit-il. Oui, mais vous voulez un cabriolet. Sauf qu'à 110 km/h, que vous soyez dans une SLS Roadster, une Golf cabriolet ou une Mazda MX5, tout ce que vous entendez, c'est le vent, assure-t-il. Vous insistez, vous voulez vraiment un roadster V8 propulsion ? Comme une Jaguar XKR cabriolet alors, qui est plus jolie et coûte moitié moins cher, propose-t-il ? Vous direz alors que la Mercedes est plus technique, plus spectaculaire...

Et vous avez raison. Son moteur est un chef d'œuvre. Sa boîte de vitesse à sept rapports et double embrayage est positionnée à l'arrière pour une meilleure répartition des masses. Son arbre de transmission est fait en fibre de carbone et ne pèse que quatre kilos. Les réglages de suspension ont été améliorés par rapport à la version coupé, tellement que ce dernier en hérite maintenant aujourd'hui.

Ne croyez pas pour autant qu'il s'agit là d'une voiture taillée pour la piste. Vous auriez tort. Elle n'adhère pas, ne tourne pas, ne freine pas comme une Ferrari, une Aston-Martin DBS ou une BMW M3. En fait, elle fait plutôt penser à une vieille muscle car, un genre de Dodge Charger avec une étoile à trois branches sur le nez. Elle est presque vulgaire, tous comptes faits. Il y a donc de très nombreuses raisons pour lesquelles vous n'achèteriez pas une Mercedes SLS AMG Roadster.

Mais il y a une qui vous y pousserait : elle est fantastique. En ces temps de sécurité à tout crin, de raffinement, d'assemblage dans des usines multi-ethniques à l'atmosphère stérile et cherchant toujours à protéger les ours polaires, la SLS Roadster n'en fait pas partie, c'est un majeur dressé au développement durable. Elle s'accorde autant avec notre époque qu'un incendie dans une raffinerie de pétrole. Et ça, forcément, Jeremy Clarkson adore. Il aime aussi son capot ridiculement long et les 571 chevaux vivant juste en dessous, il aime la vitesse de sa capote permettant véritablement de l'ouvrir ou de la fermer à un feu rouge, il aime ses portes conventionnelles, il aime ses essuie-glaces, il aime les protections anti-poussière sur les valves des pneus, il aime l'homme qui l'a construite, il aime l'Allemagne, il veut y déménager pour manger de la viande froide au petit déjeuner. Et porter un short.

Top Gear : Mercedes SLS AMG Roadster, un bombardier sans aile

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