Carburant : des dépôts pétroliers bloqués, début de pénurie en Bretagne

Si le gouvernement ne va pas toucher à la taxation des carburants classiques, il veut cette fois mettre fin à un avantage fiscal sur le gazole non routier (GNR). Il souhaite procéder en trois années, avec un premier coup de rabot de 45 % en juillet 2020, puis 75 % en 2021 et 100 % en 2022.

De quoi provoquer la colère des professionnels du bâtiment. Certains ont commencé à se mobiliser cette semaine avec le blocage de dépôts pétroliers du côté du Mans et de la Bretagne. Si le blocage du site de La Rochelle a été levé vendredi soir, il y a toujours des barrages avec camions et engins de chantier devant les dépôts de Lorient, Brest ou Vern-sur-Seiche, près de Rennes.

Conséquence : des stations commencent à se retrouver à sec dans la région. Cela est dû à un défaut d'approvisionnement pour certaines… mais aussi à l'habituel vent de panique provoqué par le spectre de la pénurie. Il y a ainsi eu une envolée du nombre de pleins, qui a vidé les cuves des stations, favorisée par le monde dans les magasins avec le Black Friday. Le quotidien régional Le Télégramme a remis en service une carte collaborative qui informe des stations à sec. Le Finistère semble déjà bien touché.

Le mouvement ne concerne pas encore le reste du pays. Mais l'inquiétude peut monter à l'approche de la grève massive du 5 décembre, où toutes les formes de contestation vont s'agglomérer. D'autres dépôts pourraient ainsi être bloqués si le gouvernement campe sur ses positions. Les pros du BTP demandent une révision du projet de loi, avec une suppression progressive de l'avantage sur dix ans.