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Faut-il vraiment bannir l'auto des villes ?

Libérer la ville de l'auto, c'est le refrain à la mode et pas seulement à Paris. L'ennui, c'est que dans ces voitures, il y a des gens : des habitants comme des visiteurs, des clients comme des commerçants. Si les grandes villes y survivent en se transformant en musée pour touristes, les petites en meurent littéralement.

Faut-il vraiment bannir l'auto des villes ?

"On devrait jamais quitter Montauban" dit Monsieur Fernand, alias Lino Ventura, dans les Tontons flingueurs. Montauban ? J'en étais à quelques kilomètres ce vendredi soir de vacances de la Toussaint, l'occasion ou jamais d'aller vérifier s'il vaut mieux en partir ou y rester. Bref, j'ai essayé d'aller y dîner.

Un petit restaurant sympa ? Ma logeuse me conseille une pizzeria dans la zone commerciale non loin de la ville. Voyant mon étonnement, elle me précise qu'on n'entre plus en voiture dans Montauban. Et même à moto. Voyons ça…

Effectivement, Montauban ne s'offre plus au visiteur motorisé. Sauf s'il se gare en périphérie et se débrouille à pied. Après quelques tentatives et demi-tours, j'échouerai dans une brasserie à la lisière du centre-ville, près d'une de ces portes interdites. Quasiment déserte la brasserie, tout comme les alentours : peu de voitures, quasiment pas de piétons, la ville - en tout cas ses abords - a l'air morte. Le garçon de café me confiera que le même spectacle de désolation s'offre dans le centre-ville interdit à la circulation.

C'est en m'égarant sur le chemin du retour que je comprendrai où sont les dîneurs : dans l'énorme pizzeria du centre commercial dont le parking est bondé ; ou au Mac Do qui semble littéralement déborder de clients.

Au petit-déjeuner, ma logeuse me racontera avoir dû fermer son agence immobilière dans une petite rue du centre-ville et que de nombreux commerces ont de même baissé le rideau : plus de voitures, plus de clients.

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Faut-il vraiment bannir l'auto des villes ?

 M'est revenu alors le souvenir d'un samedi soir d'été voici deux ou trois ans, moi errant à pied dans Aubenas en Ardèche à la recherche d'un restaurant. J'avais le souvenir, dix ans plus tôt, d'une ville très animée et noctambule. Que s'était-il passé ? On était en juin, et pas un chat en ville, des rideaux baissés partout. Et aussi des commerces à vendre ou à louer. Déjà, j'avais dû faufiler ma moto entre deux bornes "érectiles" pour arriver sur les hauteurs de la ville. Et constater le désastre. Aubenas était devenue une ville sinistre, sinistrée même. Mais pas sa nouvelle zone commerciale en contrebas. Là où auparavant il y avait des champs et des vergers se tenaient des commerces et restaurants de chaînes célèbres où la jeunesse des alentours se réunissait. Même vision qu'à Montauban de parkings pleins.

Voilà où ont mené l'hygiénisme anti-bagnole et la boulimie de centres commerciaux. Les petites villes se meurent d'une volonté paradoxale de chasser l'automobile du centre des villes tout en la rendant indispensable à ses habitants en excentrant les commerces. A Montauban comme à Aubenas ou à Pau, on ne vit plus sans voiture mais avoir une voiture y est un enfer.

Faut-il vraiment bannir l'auto des villes ?

Une contradiction qui a bien d'autres conséquences.

Pour dissuader le populo de prendre sa voiture, on a multiplié les autobus. Qui roulent à vide ou presque car on n'achète pas une auto pour la laisser au garage et on ne rapporte pas le contenu d'un caddy en bus.

Mais ces bus ont coûté une fortune. Comme raboter les trottoirs, paver les rues, les hérisser de potelets anti stationnement et de bornes érectiles. D'où une inflation d'impôts locaux qui asphyxient les petits commerces et font fuir les citadins vers les villages limitrophes devenus de véritables banlieues rurales, stérilisant des milliers d'hectares de terres agricoles. Des habitants qui fuient également car ils ne peuvent plus garer ni faire circuler leurs voitures en ville. Etonnant cercle vicieux qui se traduit par des petites villes désertes et leur périphérie embouteillée le matin et le soir. Moins de voitures et de pollution ? Bien au contraire, mais plus au même endroit !

Dans bien de ces petites villes qui firent le charme de notre pays, c'est un spectacle de désolation qui s'offre aux yeux du visiteur. Celui que décrit le journaliste Olivier Razemon dans son livre "Comment la France a tué ses villes". Des alignements de commerces aux devantures peintes de blanc et barrées d'affiches "à vendre", des immeubles aux volets clos, des rues désertes où, comme à Pau, des haut-parleurs font résonner dans un silence glaçant une petite musique qui tente de rendre l'ambiance moins funèbre.

 

Mais heureusement, ce sinistre spectacle échappe généralement au touriste de passage qui a la chance de pouvoir le contourner par une rocade...

 

 

 

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