Visiblement trop heureux d'annoncer une amélioration dans les relations entre le gouvernement et la direction de Renault après les tensions autour du lieu de production de la prochaine Clio 4, Christian Estrosi, ministre de l'industrie est sorti de sa réserve samedi en confirmant la nouvelle qui n'était qu'un bruit de couloir la veille selon laquelle le prochain Trafic sera assemblé sur les lignes de Sandouville, en France donc, comme l'a annoncé Le Figaro. La génération actuelle étant construite à Barcelone chez Nissan et à Luton chez Opel, le ministre espérait probablement tirer quelques lauriers de cette bonne nouvelle pour l'emploi français en se mettant au premier plan : « C'est un engagement que j'ai obtenu de Renault et de sa direction générale, notamment de Monsieur Pelata. Je peux vous dire que l'assemblage du nouveau modèle commencera dès 2012 ».

Le problème est que Renault ne confirme pas : un porte-parole a d 'abord dit le jour même qu'il était « beaucoup trop tôt pour annoncer le nom du véhicule » avant d'enfoncer le clou aujourd'hui avec un communiqué de presse. Pourtant, sachant que le Trafic est le seul véhicule utilitaire de chez Renault qui n'est pas produit en France, puisque le Kangoo est assemblé à Maubeuge tandis que le Master sort de l'usine de Batilly, il ne peut s'agir que de lui.

Où est donc la vérité ? En fait, elle l'est des deux côtés : oui, il s'agira bien du nouveau Trafic et oui, il est trop tôt pour l'annoncer, Renault étant aujourd'hui en pleine négociation avec ses partenaires General Motors et Nissan. Car si la construction du prochain Trafic semble être acquise pour Sandouville, le constructeur au losange espère aussi rapatrier l'assemblage des modèles jumeaux Nissan Primastar et Opel Vivaro afin d'augmenter de 50% le volume de production et espérer d'atteindre ainsi un minimum vital pour permettre à l'usine d'être rentable. En attendant la conclusion de ces âpres discussions, Renault se serait donc bien passé de cette publicité.