« Le nombre de tués [sur les routes] repartira à la hausse ». Habituée à jouer les trouble-fêtes, Chantal Perrichon, de la Ligue contre la Violence Routière, l'avait prédit dès janvier, alors que Brice Hortefeux, Ministre de l'Intérieur à l'époque, célébrait encore le passage historique sous les 4 000 morts en 2010. Pour elle, l'adoucissement du permis de conduire était un « message du laxisme du gouvernement » qui a « modifié [le] comportement sur la route » des automobilistes français. Elle était bien seule à l'époque à tenir un tel discours, mais après trois mois successifs de hausse de la mortalité routière (avec +21% en janvier, +7,5% en février et +2,7% en mars), une enquête révélant que « les Français n'ont plus conscience des dangers de la route » et un week-end où six personnes dont trois enfants ont trouvé la mort dans des accidents de la route provoqués par des conducteurs ivres et sans permis de conduire, l'ensemble des associations de sécurité routière a fini par la rejoindre son avis, tout comme maintenant... Claude Guéant.

Le nouveau Ministre de l'Intérieur a en effet annoncé lors d'un déplacement en marge d'un déplacement en Seine-Saint-Denis qu' »un comité interministériel de sécurité routière […] se tiendra dans les prochaines semaines » et que « les pouvoirs publics engageront un pas de plus pour plus de sécurité pour sauver des vies ».

« quand je conduis, je mets toujours mon limiteur de vitesse »

La recette pour y parvenir devrait être toujours la même, cependant : « parfois, j'entends d'aucuns mettre en cause les radars, il faut savoir (qu'ils) ont sauvé 23.000 vies dans ce pays et je pense qu'il faut convaincre nos concitoyens de prendre les mesures de prudence qui s'imposent ». Pour Claude Guéant, respecter les limitations, c'est très simple : « quand je conduis, je mets toujours mon limiteur de vitesse. Je suis sûr de ne jamais commettre d'infraction de vitesse », avant de conclure « faisons-le tous, c'est quand même un devoir de citoyen ».