Après avoir été une grande source de satisfaction en 2010, les chiffres de la Sécurité Routière sont soudainement devenus très mauvais au lendemain du réveillon, avec deux mois successifs marqués par une augmentation des victimes de la route (+21% en janvier et +7,5% en février). Bien sûr, chacun y va de sa raison pour expliquer ce soudain revirement, que ce soit à cause de la météo pour la Sécurité Routière, de l'éternel vitesse excessive pour le gouvernement, d'un manque de formation selon l'Automobile Club ou d'un relâchement général selon Chantal Perrichon, de la Ligue contre la Violence Routière. A ce petit jeu des devinettes, ce serait plutôt cette dernière, pourtant très décriée, qui s'approcherait le plus de la vérité, selon les résultats d'une enquête publiée aujourd'hui.

Ce septième baromètre Axa Prévention réalisé par TNS Sofres auprès de 1000 personnes en février démontre en effet, avec tout de même une nécessaire pondération à garder face aux résultats de ce genre d'enquête, que « les Français n'ont plus conscience des dangers de la route» selon sa conclusion. Passant en revue tous les comportements à risque, il révèle que peu de domaines échapperaient à l'augmentation, surtout en ville.

62% des personnes interrogées étaient de bons conducteurs, contre 69% en 2004

Ainsi, 66% des conducteurs ne marquent pas l'arrêt à un feu orange, dont 94% chez les moins de 25 ans, et ne sont que 55% à juger cette façon de faire dangereuse, contre 63% en 2004. 69% estiment qu'il est dangereux de rouler à plus de 65 km/h en ville, mais il serait 49% à le faire quand même. Et seulement 54% des automobilistes utiliseraient leur clignotant. Pire encore, « un Français sur six envoie ou consulte des SMS en conduisant », voire même un sur trois pour les 25-34 ans et deux sur cinq pour les moins de 25 ans.

En dehors des villes, c'est le même constat : un conducteur sur trois admet conduire parfois cinq heures sans faire de pause, contre un sur quatre en 2004. Si 93% des automobilistes estiment qu'il est dangereux de conduire après avoir bu 4 ou 5 verres d'alcool, 27% d'entre eux ont déjà pris la route en ayant consommé plus de 2 verres.

En se basant sur ces résultats, l'assureur a ainsi pu déterminer que 62% des personnes interrogées étaient de bons conducteurs, contre 69% en 2004.