En bref

Compacte, 1.2 essence

130 ch, 4,2 1/100 (116 g/km de CO2)

Chic : 23 250 €

So Chic : 25 750 €

DS est officiellement devenue une marque à part entière le 1er juin 2014, mais les trois modèles proposés au catalogue avaient à cette date très peu évolué depuis leur lancement, d’où un bilan de fin d’année peu flatteur en France avec une baisse de 27 % des ventes en comparaison de 2013 (31 746 unités en 2014, contre 43 589 en 2013). Heureusement pour PSA, des marchés comme la Chine prennent petit à petit le relais avec des immatriculations multipliées par dix d’une année sur l’autre (26 000 unités contre 2 600 en 2013), limitant la casse avec 118 500 ventes en 2014 au niveau mondial, soit une baisse d’à peine 3,4 %.

Essai - DS 4 PureTech 130 : un moteur d’avance

En deux salves successives, la première en novembre 2014 avec le BlueHDi 120 et le PureTech 130 de cet essai, suivis de trois nouvelles propositions (THP165 S&S EAT6, BlueHDi 150 BVM6 et BlueHDi 180 EAT6) en février dernier, la DS 4 aura renouvelé une bonne partie de ses motorisations. Ces cinq moteurs nouveaux ou remis à la page respectent tous la norme Euro 6 et permettent à la DS4 de se repositionner au meilleur niveau de son segment en matière de rendement, si ce n’est en performances.

En attendant son restylage à l’automne qui verra le double chevron disparaître de la calandre et l’équipement rehaussé, la compacte chic se pare déjà en ce début d’année d’une navigation tactile et de l’accès et démarrage mains libres.

Grâce à ces progrès, la DS4 devrait remonter autour de 10 000 unités vendues en 2015 sur le marché français après le repli sensible de l’année dernière à 8 661 unités (- 26 % sur 2013), perdant du terrain face à l’Audi A3 (16 308 en 2014, + 10 % sur 2013), et dans une moindre mesure face à la Mercedes Classe A et à la BMW Série 1.


A nouveau dans le coup


Avec l’arrivée du trois cylindres PureTech 130 ch apparu sous le capot de la C4 il y a près d’un an -avant d’investir celui de la 308 l’été dernier-, la DS4 se repositionne vraiment comme l’une des références du marché des compactes de moyenne puissance carburant au sans-plomb, y compris face aux modèles des marques premium. Ce moteur qui vient remplacer le quatre cylindres VTi 120 permet de faire baisser les émissions de CO2 de 19 %, avec seulement 116 g/km (sur Chic chaussée en 16 pouces, ou 119 g en So Chic aux roues de 17 pouces, un gramme de plus avec l’option jantes de 18 pouces). En prime, le couple grimpe de 44 % et la puissance progresse de 11 %. Associé à une boîte de vitesses manuelle à 6 rapports, le 1.2 PureTech 130 assure à la DS4 de bonnes performances (10 secondes sur le 0 à 100 km/h, moins de 32 secondes sur le 1 000 m D.A. et 198 km/h en vitesse maxi), proches de celles de la C4 équipée du même e-THP 130. Les reprises sur les deux rapports supérieurs sont correctes (80 à 120 km/h en 5e en 12,5 secondes), un peu molles toutefois en sixième. Pour les amateurs de boîte de vitesses automatique, il n’y a malheureusement pas pour l’heure le choix de l’EAT6 comme pour la 308 et la C4 équipées de ce moteur.


Trois cylindres vaillants et consommation modérée


L’agrément de conduite est remarquable en ville, dès les plus bas régimes. Pas moins de 95 % du couple maxi (230 Nm) reste disponible entre 1 500 et 3 500 tr/mn et le moteur ne rechigne pas à descendre sous 1 300 tr/mn. C’est un des meilleurs compromis couple à bas régime/puissance du marché. Ce couple omniprésent se double d’une belle vivacité entre 1 800 et 3 000 tr/mn pour le plaisir du conducteur, sans que le moteur ne se fasse trop remarquer par ses décibels ou ses vibrations (contenues par un arbre d’équilibrage). La sonorité particulière et pas désagréable des trois cylindres se retrouve ici, mais presque trop étouffée.

Essai - DS 4 PureTech 130 : un moteur d’avance

Le 130 ch crédite notre DS4 So Chic avec roues de 17 pouces et d’excellents Michelin Pilot Sport3 - qui ne prétendent pas à une ultra-basse résistance au roulement- de 5,1 l/100 en cycle mixte. C’est un peu moins bien que la 308, mais cela reste une des valeurs les plus basses parmi les compactes à essence de puissance proche. Une Mercedes GLA 180 de 122 chevaux bvm6 fait par exemple beaucoup moins bien avec ses 5,7 l/100 et 133 g. Notre moyenne de l’essai s’est établie à 7,4 litres aux cent avec une proportion d’usage urbain un peu supérieure à nos 33 % habituels. On doit pouvoir assez facilement descendre à 7 l/100 de moyenne en équilibrant parcours routier, autoroutier et ville. Ce qui n'est pas mal du tout, sans atteindre la remarquable sobriété de la 308 Pure Tech 130 plus légère et mieux profilée. La consommation urbaine oscille entre 7,5 et 10,5 litres malgré le discret Stop & Start, tandis que sur route, on peut descendre à 4,5 litres en conduite normale, tandis que l’autoroute se solde par près de 7,5 l/100 km.

L’excellent rendement moteur dû à des matériaux basse friction innovants, à un turbocompresseur performant, à l’injection directe haute pression (200 bars), et au calage variable (pour plus de technique, reportez-vous à l’essai de la C4 eTHP 130) ne masque pas le poids supérieur (1 300 kg à vide) et l’aérodynamique moins léchée de la DS4 par rapport à une 308.

Par rapport à une DS4 1.6 BlueHDi 120 bvm6 plus bruyante et vibrante, la version essence 130 ch Pure Tech aux performances proches consomme à peine un litre de plus. Du coup, compte tenu de ce faible différentiel de consommation entre les deux, le seuil de rentabilité de la version Diesel vendue 2 550 € de plus à finition égale risque d’être bien long à atteindre.


Une compacte à la conception un poil ancienne


On ne jugera pas ici le style extérieur de la DS4 qui mélange plus ou moins habilement les genres. Outre ses vitres arrière desespérement fixes, on retiendra sa hauteur de 1,53 m qui n’a pas grand-chose à envier aux crossovers compacts. Nous n’avons d’ailleurs pas hésité à placer parmi ses concurrentes le Mecedes GLA (cf page 3 « l’évaluation dans la catégorie »), plus haut que la berline Classe A de 6 cm, mais qui reste en dessous de la toise de la DS4 avec ses 1,49 m.


Essai - DS 4 PureTech 130 : un moteur d’avance


Cette particularité permet à la DS4 d’offrir une bonne accessibilité à bord et une position de conduite légèrement dominante. En revanche, avec le centre de gravité surélevé, conserver une tenue de route plaisante ainsi qu’un bon maintien d’assiette a demandé un net durcissement des suspensions par rapport à la confortable C4, ce qui ne sera pas apprécié par tous. La synthèse entre confort et comportement apparaît nettement moins convaincante que celle de la légère 308, référence incontestée de la catégorie.

L’habitabilité arrière et le volume du coffre inférieurs à la 308 malgré une longueur légèrement supérieure pour la DS4 (4 275 mm contre 4 253 mm) démontre là encore que la DS4 a pris de la bouteille. Sa commercialisation remonte à près de quatre ans déjà...

Enfin, si les matériaux sont de belle facture, globalement la qualité de fabrication n’est pas meilleure que celle de la 308. Notre DS était d’ailleurs affublée d’un bruit de mobilier dans la garniture de la portière droite, pénible. Il s’agit peut-être d’un cas d’espèce, mais pour une berline aux velléités premiums, c’est difficilement pardonnable.


Equipement : quelques modifications


La DS4 Pure Tech 130 se décline en deux niveaux d’équipement, la Chic et l’intermédiaire So Chic de cet essai, délaissant le cher Sport Chic disponible avec d’autres motorisations. La dotation de série de notre So Chic est presque complète, comprenant quelques gâteries comme le siège conducteur massant (disponible aussi sur la C4 tout juste restylée), mais il faut quand même débourser 1 100 euros pour le pack cuir intégral incluant la planche de bord gainée en cuir ‘nappa’ à surpiqûres (15 heures de confection mains), ou 800 euros pour disposer de la navigation tactile 7’’ et 400 euros pour l’accès et démarrage mains libres. Ce sont là les deux nouveautés pour l’équipement de la DS4 en ce début d’année. Pour plus de changements, il faudra attendre le restylage à l’automne 2015, avec sans doute l’Active City Brake pour l’instant réservé à la DS3, freinage automatique sous 30 km/h si le conducteur ne réagit pas afin d’éviter les petits chocs grâce à un capteur laser courte portée (8 à 10 mètres) qui balaye la zone devant le véhicule.


Essai - DS 4 PureTech 130 : un moteur d’avance
Essai - DS 4 PureTech 130 : un moteur d’avance
Essai - DS 4 PureTech 130 : un moteur d’avance

L’accès et démarrage mains libres (ADML) permet d’ouvrir, de fermer et de démarrer sa voiture en gardant la clé électronique sur soi, celle-ci étant détectée dans un périmètre de 2 mètres autour du véhicule. Le nouvel écran tactile 7’’ haute résolution facilite quant à lui l’utilisation de la navigation et autres fonctionnalités, et contribue à améliorer l’ergonomie intérieure.

Pour une solution de connectivité complète, il faudra attendre l’automne. Plus réactive que celles des Peugeot et Citroën actuelles, elle sera reprise de la DS5 restylée présentée au salon de Genève ces jours derniers, avec une technologie "mirroring", baptisée "New Mirror Screen", qui réplique le smartphone sur l’écran de la console centrale. On retrouvera la DS Connect Box, qui inclut le module GPS et la carte SIM pour accéder à des services connectés et géolocalisés. Sur la DS5, on a droit à quatre services principaux, le pack SOS & Assistance (appel d’urgence automatique et la touche SOS) le pack Monitoring (carnet d’entretien virtuel, suivi automatique du kilométrage, alertes des entretiens et rapports d’utilisation de la voiture), le pack Mapping (localisation du véhicule, affichage des trajets et des informations sur l’utilisation en cas de prêt) et le pack Tracking, qui consiste en une géolocalisation ininterrompue en cas de vol. Il y a aussi une application mobile compatible avec iOS et Androïd, MyDS, qui permet d’accéder à la documentation de bord, de retrouver son lieu de stationnement, de poursuivre son parcours hors du véhicule, ou d’être prévenu des échéances de maintenance.

Le rapport prix/équipement est bon, surtout en comparaison des compactes premiums allemandes. Si on prend l’exemple de l’Audi A3 Sportback 1.4 TSi 125 chevaux bvm6 (5,1 l /100 km et 117 g/km de CO2), l’Attraction bien moins équipée est vendue plus cher (26 310 €), tandis que l’Ambition Luxe un peu mieux dotée que notre So Chic flirte avec les 34 000 euros, soit quand-même 8 000 € de plus.