En bref

A partir de 30 450 €

Puissance : 205 ch

0 à 100 km/h : 7,6 s

Saluée par les professionnels comme les particuliers pour sa très grande homogénéité, la 308 pêchait sur le Vieux Continent par déficit de puissance. Alors que ses concurrentes, les Volkswagen Golf et Ford Focus, proposent jusqu’à 250 ch, la française, elle, se contentait de 155 ch. Peugeot comble ce retard avec la commercialisation de la 308 GT. Cette version chic et sportive - proposée en deux carrosseries : berline et break - vient désormais coiffer la gamme avec des moteurs offrant une puissance comprise entre 180 et 205 ch. Un coup de semonce de la part du constructeur français qui devrait enfoncer le clou d’ici quelques mois avec une version plus radicale dont le label reste encore à définir (GTi ou R ?). Alors la 308 sera en mesure de rivaliser avec « les pistardes » comme la Renault Mégane RS.

Essai vidéo - Peugeot 308 GT 1.6 THP 205  : coup de semonce

Essai vidéo - Peugeot 308 GT 1.6 THP 205 : coup de semonce

 

La 308 GT s’adresse à un public plus raisonné qui ne désire par faire l’impasse sur le confort et la polyvalence. Cette philosophie, Peugeot la respecte en premier lieu par une plastique très sobre. Sinon, la compacte produite à Sochaux se distingue des 308 classiques seulement par l’apparition d’une calandre chromée, de bas de caisse plus importants, d’une double sortie d’échappement (factice), de jantes de gros diamètre (18’’) et des clignotants à défilement. Les coloris aussi évoluent avec un bleu spécifique, « hommage à la compétition » selon Peugeot. Autant d'attributs esthétiques auxquels peuvent prétendre tous les clients de la 308 puisque Peugeot commercialise une finition GT-Line également sur les moteurs de puissance plus modeste.

Essai vidéo - Peugeot 308 GT 1.6 THP 205  : coup de semonce

Dans l’habitacle chic et soigné, les références au sport sont sobres et c’est tant mieux. La planche de bord, les habillages et le volant sont recouverts de surpiqûres rouges alors que les sièges au maintien latéral renforcé font appel au cuir et à l’alcantara. La 308 GT fait jeu égal avec la Golf GTi en matière de qualité perçue et la dépasse même en matière d’environnement et d’aménagement. Quelques logos GT, un pédalier alu et le Driver Sport Pack finissent de personnaliser cette 308 GT. Le Driver sport pack, livré de série, est un configurateur qui agit sur l’ambiance lumineuse, la sonorité, la réponse moteur et la gestion de la direction assistée. D’une simple pression sur ce dernier, l’instrumentation devient rouge et la voiture se paramètre en mode sport avec une sonorité plus prononcée dans l’habitacle. Prononcée certes, mais totalement ridicule tant cette dernière est 100% artificielle et grossière. À l’inverse de ses concurrentes qui font raisonner le son à l’admission dans l’habitacle via une membrane, ici la 308 fait appel aux haut-parleurs… Des ingénieurs ont isolé les « harmoniques » du moteur, les ont retravaillées sur ordinateur un peu à la manière de David Guetta pour les caler sur la pédale d’accélérateur.


Essai vidéo - Peugeot 308 GT 1.6 THP 205  : coup de semonce
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Proposée à partir de 30 450 €, la 308 GT est le nouveau haut de gamme de la marque. Elle embarque naturellement le meilleur des équipements proposés à l’heure actuelle par la marque au lion. De série, cette version 1.6 THP 205 ch berline (30 450 €) embarque le démarrage mains libres, la climatisation automatique bizone, le régulateur limiteur de vitesse, les feux AV et AR à LED, l’écran tactile avec la navigation, ports USB et connexion Bluetooth, l’aide au stationnement AV et AR, les clignotants à défilement, les jantes alliage 18’’, les suspensions sport, le Driver Sport Pack, le garnissage Alcantara, etc. Passer à la carrosserie break vous réclamera un supplément de 950 €. La version diesel, 2.0 BlueHdi 180, livrée d’office avec la boîte automatique EAT6, débute quant à elle à 33 700 €. Les tarifs de la française sont calqués, à peu de chose près, sur ceux de la Golf GTi (à partir de 33 250 €). Toutefois, l’allemande propose une plus grande richesse d’équipements de série comme le freinage multicollision, le blocage de différentiel électronique XDS, le régulateur de vitesse adaptatif ACC avec freinage d’urgence en ville intégré, l’alerte de franchissement de ligne Lane Assist, le détecteur de fatigue, la reconnaissance des panneaux de signalisation et la nouvelle génération d’aide au stationnement ParkAssit ainsi que les fonctions d’éclairage automatisées Light Assist et Dynamic Light Assist, le frein de parking électromécanique et un tout nouveau système d'infodivertissement qui ferait passer celui de la 308 GT pour un minitel. En prime, l’allemande propose un pack performance (1 060 €) – inexistant pour le moment chez Peugeot - offrant 10 ch supplémentaires, de gros freins et d’un autobloquant mécanique. Au final, l’allemande s’avère plus attractive financièrement.

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La lionne accède à des mécaniques à la hauteur de ses qualités dynamiques, mais encore maigres face à une concurrence beaucoup mieux armée dans ce domaine, comme Volkswagen avec la Golf GTi (220 ch) ou Ford avec la Focus ST (250 ch). En attendant mieux, Peugeot lui a adjoint les services d’un quatre cylindres 1.6 THP de 205 ch, le même que celui de la 208 GTi 30e anniversaire, en essence et d’un 2.0 BlueHdi 180 ch en diesel. Nous nous sommes concentrés sur l’essence, exclusivement accompagnée par une transmission mécanique à 6 rapports. À défaut d’être peu démonstratif auditivement parlant (bande-son artificielle expliquée ci-dessus), ce moteur désormais fiabilisé (problèmes de chaînes de distribution sur les modèles avant 2011) a le mérite d’offrir un souffle de marathonien. Grâce aux modifications apportées par les motoristes - pressions d’injection et du turbo augmentées – le 4 cylindres conçu avec BMW porte son couple maxi à 285 Nm et sa puissance à 205 ch. Au volant, ce gain de puissance se traduit par un joli peps à bas régime qui emmène la traction de 0 à 100 km/h en 7,6 s. Les performances et le ressenti ne sont pas stratosphériques (V-Max de 235 km/h et 1 000 DA en 28,3 s) mais placent la française dans la bonne moyenne des compactes à caractère sportif. Des rapports de boîte plus courts nous auraient davantage séduits ainsi que de plus faibles débattements. Toutefois ces rapports longs, le poids réduit de la caisse (1 315 kg) et la présence d’un Stop & Start lui permettent d’échapper au malus écologique (130 g de CO2/km). Dans la « vraie vie », les consommations flirtent davantage avec les 8,5 l/100km que les 5,6 l/100 km annoncés par le constructeur.

Ce coeur en bonne santé n’aurait pas servi à grand-chose sans des jambes solides. Et quelles jambes ! La 308 bénéficie d’un châssis exceptionnel qui méritait et mériterait encore plus de puissance. Ici les ingénieurs de Peugeot ont fait dans le light d’une part pour ne pas altérer le confort, de l’autre car ce n’est pas la philosophie de la voiture. Cette 308 GT reçoit des ressorts et des barres antiroulis plus raides, une réduction de la hauteur de caisse, de 7 mm à l'avant et 10 mm à l'arrière, un système de freinage de plus gros diamètre (330 mm) et des pneumatiques Michelin Pilot Sport 3 en 225/40 R18. Un mariage qui permet à la compacte d’allier grip, efficacité et stabilité. Le tout sans altérer le confort. C’est ferme mais très vivable au quotidien, ce qui plaira surtout aux moins jeunes. Le Driver Sport Pack évoqué ci-avant modifie la gestion de la direction et la rend plus consistante et directe. L’agilité de la française en devient tout bonnement exceptionnelle.

Ce train avant hyper incisif mériterait un autobloquant, qui devrait faire son apparition sur la version plus sportive, afin d’optimiser la motricité. Quelques remontées de couple se sont fait ressentir sur le mouillé. Son seul point noir, spécialement pour les grands gabarits, c’est sa position de conduite. La faible amplitude des réglages en hauteur du siège et du volant altèrent la visibilité.