En bref

SUV compact de 4,47 m deux ou quatre roues motrices

5 moteurs de 115 à 185 chevaux

De 22 750 à 40 950 euros

Le premier SUV compact de Hyundai commercialisé entre 2004 et 2009 s’appelait Tucson, la deuxième ville importante de l'Arizona. A y réfléchir, il aurait dû prendre le nom de la capitale de cet État américain, Phœnix, puisqu’il renaît en Europe après une éclipse de cinq ans. En fait, durant ce laps de temps, il est devenu sur le Vieux Continent ix35 pour sa deuxième génération, tout en conservant l’appellation Tucson sur les autres marchés, de la Corée du Sud à l’Amérique du Nord. Ces élucubrations de mercanticiens n’arrangent pas notre quête de classification, et après de longs débats au sein de la rédaction, nous avons décidé de répertorier arbitrairement le nouveau modèle en tant que « Tucson 2 », bien qu’il s’agisse en réalité du Tucson de troisième génération.

Essai vidéo - Hyundai Tucson 2: le Phœnix sort du bois

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Au-delà de cette appellation mal contrôlée, nous avons bien affaire à un véritable nouveau modèle plus grand, plus séduisant, sur lequel Caradisiac a déjà largement levé le voile. Ce nouveau Tucson a été présenté en avant-première mondiale mi-février 2015 et a fait sa première apparition publique au Salon de Genève quinze jours plus tard. Développé en bonne partie en Allemagne et produit en République tchèque dans l’usine

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Hyundai de Nošovice, comme l’ ix 35, le Tucson 2 a droit à une plateforme totalement nouvelle laissant espérer des qualités dynamiques au-dessus de celles de son prédécesseur, fait emplette de quelques technologies de sécurité active et profite de moteurs remaniés ou inédits. Sa commercialisation interviendra dans les 160 points de vente du réseau (75 % du territoire couvert) à partir de septembre. Les prix s'alignent sur ceux de la concurrence, voire un peu au-dessus, Hyundai capitalisant sur sa notoriété sur le créneau, et sur son antériorité (un des premiers après le Toyota Rav4 et le Suzuki Grand Vitara). L'ix35 en fin de vie se vendait en moyenne à 25 000 € au premier semestre, quasiment le prix moyen du marché pour un SUV compact. Les versions médianes du nouveau Tucson se situent elles entre 27 000 et 32 000 euros, avec des extrêmes à 22 750 et 40 950 euros (22 000 à 37 000 € pour l’ix35). Pas vraiment donné, même si Hyundai n’a pas trop mégoté sur les équipements de confort …


Allure athlétique et prix musclés

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Sans être très éloigné de celui de son prédécesseur ou de celui du grand frère Santa Fe, le style du Tucson 2, extrêmement cohérent, se modernise subtilement. Le design a été particulièrement léché, de l’imposante calandre hexagonale dont les angles supérieurs rejoignent les projecteurs effilés aux arches de roues qui abandonnent le sempiternel arc de cercle pour un dessin plus évasé qui apporte une touche de dynamisme au profil. Enfin, comme le Tucson 2 est plus long et moins haut que l’ix35 (ce qui était déjà le cas de ce dernier par rapport au premier Tucson), ses proportions le classent indéniablement dans le clan des SUV et crossovers, toujours plus loin du gabarit des 4x4 à l’ancienne.

Comme pour le Renault Kadjar, son esthétique constituera sans nul doute un de ses atouts majeurs. Hyundai a particulièrement soigné cet aspect, sachant que le design constitue pour la moitié des clients d’un SUV compact le premier facteur d’achat selon l’étude NCBS (New Car Buyers Survey), avant les critères d’équipement et le positionnement tarifaire.

Les dimensions du SUV compact Hyundai évoluent sensiblement. Il mesure 4 475 mm de long, soit six centimètres et demi de plus que l’ix35 (4,41 m x1,82 m x1,66 m) et presque une dizaine de plus que le Nissan Qashqai. Situé entre le Renault Kadjar (4,45 m) et le Ford Kuga (4,52 m), il fait partie des plus longs de la catégorie, si on exclut les très intéressants Honda CR-V et Mazda CX-5 à cheval avec les SUV familiaux, leur longueur dépassant 4,55 mètres. La largeur s’accroît également de trois centimètres pour devenir la plus imposante (1,85 m) parmi les SUV compacts, tandis que la hauteur perd 15 mm (1 645 m). On domine toutefois toujours la route au volant, et la visibilité périphérique s'améliore grâce à une diminution de l'angle mort induite par la modification des montants de pare-brise.


Intérieur spacieux et plaisant

A l'intérieur, si la planche de bord ne déborde pas d'une folle originalité, l'ergonomie est bien pensée. Bon point également pour les petits espaces de rangement en nombre suffisants, pour la qualité des matériaux en progrès, flatteuse dans l’ensemble, et à propos de l'assemblage qui ne souffre guère de critique. L'écran central de 8 pouces qui remplace le 7‘’, en série sur les deux niveaux d’équipement supérieurs (sur quatre), affiche un système de navigation trois fois plus rapide que la version précédente, comprenant un abonnement gratuit de sept ans aux services TomTom Live (y compris TomTom Trafic). Trois ambiances sont proposées : deux avec tissu ou cuir, en noir ou à dominante beige (la partie basse claire du tableau de bord correspondant à la couleur des sièges), et enfin l'harmonie exclusive Red Wine uniquement cuir.

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Satisfaisante, l’habitabilité progresse à peine par rapport à l'iX35, principalement grâce à l’empattement augmenté de trois centimètres supplémentaires (2,67 mètres). Il y a en tout cas suffisamment d’espace pour deux grands passagers adultes installés à l’arrière. A souligner la bonne longueur d'assise à l’avant comme à l’arrière -toutes chauffantes sur les deux niveaux de finitions supérieurs-, les dossiers de la banquette inclinables, la position de conduite idéale, mais un soutien des sièges insuffisant, en particulier avec les sièges cuir.

Essai vidéo - Hyundai Tucson 2: le Phœnix sort du bois
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Le coffre grappille également quelques centimètres : son volume atteint désormais 513 litres avec le 1.6 GDI 132 ch et 1.7 CRDi 115 ch (pour ce dernier, uniquement la finition de base Initia) livrés avec kit anti-crevaison. Il est de 488 litres avec la roue de secours normale fournie de série avec le 1.6 T-GDI, les 2.0 CRDi et les trois finitions supérieures du 1.7 CRDi (sauf pour ce 115 ch avec l'option toit ouvrant en raison de son poids supplémentaire qui doit être compensé par l'abandon de la roue de secours), contre 465 litres auparavant. La capacité se situe dans la bonne moyenne de la catégorie, légèrement supérieure à celle du Kadjar, mais moins généreuse que celle du Peugeot 3008 pourtant plus compact. La largeur du compartiment à bagages est de 1 030 mm, sa profondeur de 889 mm et sa hauteur de 806 mm (1 170/785/795 mm pour l’ix35). La contenance passe à un maximum de 1 503 litres et 1 478 l avec la roue de secours (1436 l pour l’ix35) lorsque les sièges arrière sont rabattus. Incompatible avec la roue de secours, le plancher de coffre modulable disponible à partir du deuxième niveau de finition ne concerne du coup que deux finitions du 1.6 GDI 132 ch. Le côté pratique du coffre est renforcé par un seuil de chargement abaissé à moins de 75 cm du sol et le très large hayon, qui sur la finition haut de gamme est motorisé avec fonction mains-libres. On retrouve déjà ce genre d’ouverture automatique dans la catégorie, sur le Ford Kuga par exemple. Contrairement à ce dernier, il ne faut pas passer un pied sous le bouclier, mais attendre 3 secondes -avec la clé sur soi- pour que l’ouvrant se relève, le temps de prononcer deux fois la formule magique « Sésame, ouvre-toi », ce qui peut paraître long les bras chargés de packs de bière XXL.


Quelques chiffres


En Europe, le Tucson 2 revêt une importance capitale pour Hyundai, dans la mesure où le segment C-SUV représente 22 % des ventes de la marque. Dans certains pays comme la France où l'ix35 se faisait gentiment distancer par le Kia Sportage lui aussi en fin de carrière (le nouveau est présenté mi-septembre à Francfort) avec moins de 5 500 unités en 2014 contre près de 8 000 pour son cousin, il peut espérer reprendre l'avantage sur ce dernier, et même inquiéter le Ford Kuga. Ce segment se porte d’ailleurs très bien en France et il pourrait devenir le deuxième plus important d'ici à la fin de l'année. Il représente déjà plus de 10 % des immatriculations, dépassant celui des berlines compactes pourtant pas négligeable avec des best-sellers comme la Peugeot 308, la Renault Mégane et la Volkswagen Golf.

Le directeur général de Hyundai France, Lionel French-Keogh, nous a confié qu’il prévoyait de disposer « de 3 000 unités pour le marché français d'ici à fin 2015 ». Pour 2016, il envisage écouler entre 7 000 et 10 000 exemplaires, dont 80 % en deux roues motrices (traction) et moins de 10 % en essence. Comme il circule plus de 60 000 Tuscon de première génération et ix35 en France, il espère convertir près de la moitié de ces clients potentiels au nouveau modèle. Le challenge est ambitieux puisque la marque enregistre traditionnellement un taux de fidélisation médiocre, d’environ 20 % sur l'ensemble de sa gamme.