Débarquer en Europe sans moteur diesel au catalogue pour affronter les leaders allemands du haut de gamme au moment même où une crise venait ankyloser le segment était pour le moins mal choisi. Ou malchanceux. La conjoncture a forcément ralenti le développement d’Infiniti en Europe mais depuis 2 ans, la marque luxe de Nissan construit patiemment sa gamme et son réseau pour lui donner la cohérence qui lui manquait à ses débuts. Un moteur diesel est désormais proposé ainsi qu’une berline du segment E qui doit permettre à la marque japonaise de s’imposer comme une alternative crédible aux maîtres du secteur. Infiniti estime que la 30d représentera 55% des ventes de M en Europe. Ses rivales sont des institutions et ont pour nom Audi A6, Mercedes Classe E, BMW Série 5 ou encore Jaguar XF. Pas des demi-portions, vous en conviendrez.


Molle M, riche M, belle M


Sur le plan esthétique, la voie choisie par Infiniti a le mérite de se différencier de ses rivales à la personnalité affirmée. Son gabarit (près de 5m) lui confère une prestance naturelle, mais en ne cédant pas à la mode des arêtes aiguisées et des angles vifs pour préférer des lignes voluptueuses, la M prend le risque de la mollesse et effectivement, sous certains angles, elle n’a pas le dynamisme de ses adversaires. C’est d’autant plus vrai lorsqu’on n’opte pas pour la finition S qui donne du peps à une silhouette un poil souple. Ceux qui choisiront la GT se consoleront avec un excellent Cx de 0.27 (0.28 pour la S).

Essai - Infiniti M30d : grandeur et cohérence

Passer dans le salon nous montre qu’infiniti a choisi d’arriver sur le segment avec des arguments. Nous avons eu la chance d’avoir sous les yeux en même temps et au même moment, 3 rivales de cette nouvelle M30d : la Mercedes E300 CDI, la Jaguar XF 3.0d et la BMW 530d. Un simple coup d’œil dans les habitacles respectifs suffit à placer l’Infiniti dans le peloton de tête grâce à un habile mélange d’ambiances Jaguar et Mercedes. Sans en faire des tonnes, ni chercher à en mettre plein la vue, l’accueil à bord est de très haut niveau. Le cuir offre un touché agréable, le ciel de toit également, la console centrale en frêne du Japon rassure et en impose, l’accoudoir central est large (et parfois gênant), enfin, le réglage électrique mémorisé des sièges, des rétroviseurs et du volant (chauffant) indique le standard de qualité que souhaite imposer Infiniti. Le constructeur qui dit contrôler l'ajustement des panneaux de carrosserie de chacune de ses autos au laser veut également offrir bien plus d'équipements que ses rivaux pour un prix inférieur.




Premier constat, la liste des options n’a rien à voir avec les habitudes de la concurrence puisqu’on y trouve seulement la peinture métallisée, une roue de secours temporaire à la place du kit de réparation et un  Pack Multimédia (navigation et infodivertissement Connectiviti+ sur disque dur et Forest Air, une climatisation à diffuseur d’arôme). Dès la finition de base à 50750€, vous avez droit au système audio à contrôle actif du bruit, à l’écran tactile, au feux bi-xenon, aux caméras de recul, aux sièges, rétroviseurs, volant réglables électriquement  à mémoire de positionnement, aux boiseries, au toit ouvrant, à la peinture anti-rayure… etc . Par la suite, les autres finitions ne font qu’ajouter au luxe de ce modèle qui n’a absolument rien à envier à la concurrence bien au contraire puisqu’à équipement équivalent, l’Infiniti M30d est toujours mieux placée en prix.

Petite incongruité, si le coffre de la M37S cube 500 dm3, celui de notre M30d perd 50 dm3 (450 dm3) à cause d'une batterie plus grosse déplacée dans le coffre.


Essai - Infiniti M30d : grandeur et cohérence