Si vous trouvez un responsable d’une marque chinoise sur le salon de Shanghai et que vous lui faites remarquer que ses modèles ressemblent trait pour trait à des Toyota ou des BMW existantes… il vous remerciera ! Il sera flatté de savoir que ses copies valent presque les originaux. L’art de la copie en Chine, c’est presque un sport national. On vous propose de fausses Rolex ou de faux Vuitton à tous les coins de rue. Normal que l’on trouve aussi de fausses Yaris, de faux Rav 4 ou de faux BMW X5.

Le salon des reproductions

Mais la copie n’est pas seulement une spécialité chinoise. L’automobile chinoise n’en est qu’à ses débuts et, en toute logique, elle s’inspire de modèles existants pour se forger une expérience. En attendant, un jour, de trouver son propre style. Ce piochage des styles engendre parfois le contraire de ce qu’il faudrait faire puisqu’au lieu d’un design maison reconnaissable et uniforme, certaines marques mélangent les looks Chevrolet, Lexus et Mercedes pour former une gamme des plus hétérogènes.

Tout pays qui est venu à l’automobile tardivement s’est inspiré d’un modèle fortement établi

Ce réflexe de copier est en fait naturel et les Chinois ne sont pas les premiers à s’y essayer. Seulement, la médiatisation et l’effervescence de l’industrie chinoise ont tendance à amplifier ce phénomène. Tout pays qui est venu à l’automobile tardivement s’est inspiré d’un modèle fortement établi. La Peugeot 203 d’après guerre ne ressemblait-elle pas furieusement à une de Soto ? Dans les années 1960 et 1970, les Japonais ont largement copié les américains, avant de trouver leur style. Puis dans les années 1990 les Coréennes ont fait de même mais affichent aujourd’hui un design qui leur est propre.

En attendant que la Chine trouve sa voie, les salons chinois réservent de cocasses découvertes. Ainsi, chez Huanghai on n’hésite pas à faire un pick-up double cabine dont la partie avant est entièrement calquée sur celle d’un Mercedes ML.

Pick up Huanghai
Pick up Huanghai
Mercedes ML
Mercedes ML



Le même Huanghai réalise une troublante copie du Lexus RX, appelé ici V3, concept car l’an dernier et modèle de série cette année. Le RX inspire également BYD mais son S6 n’ose pas autant que Huanghai pousser la copie jusque dans les moindres détails. Bien sûr dans les deux cas, la finition n’est pas aux standards de la marque de luxe de Toyota.

Caradisiac à Shanghai - Les Chinois continuent de copier

Huanghai V3

Caradisiac à Shanghai - Les Chinois continuent de copier
Caradisiac à Shanghai - Les Chinois continuent de copier


Loin s’en faut ! Le Porsche Cayenne fait aussi des émules, avec le Hawtai Boliger. Hélas ce constructeur n’avait pas encore sous les yeux la dernière génération de Cayenne pour réaliser son rejeton. Gageons que la copie sera revue pour l’an prochain ! Pour clore le tour des SUV, le dernier Land Rover Evoq a déjà son jumeau chinois en le BAW 007. Humour !

Hawtai Boliger
Hawtai Boliger
Baw 007
Baw 007






Caradisiac à Shanghai - Les Chinois continuent de copier











Porsche Cayenne



Grand spécialiste des copies, GreatWall puise sans vergogne de tous côtés : le pick-up Wingle 5 reprend une calandre Volkswagen dernier cri et se donne des airs de pick up Amarok ; le crossover Haval IF reproduit fidèlement la poupe d’un BMW X6 (mais pas du tout l’avant !) tandis que le Volex C20R copie le Suzuki SX4. Lequel SX4 avait déjà sa copie chez Geely.

Terminons cette liste (non exhaustive !) par le meilleur : chez Brilliance, le partenaire chinois de BMW, la 530 (appréciez l’appellation…) a carrément droit à une calandre façon dernière Série 5… sans l’autorisation de BMW bien sûr. Et chez BAIC, partenaire de Mercedes, on n’hésite pas à reproduire grossièrement (de tête ?) la Classe B, appelée BC 301 et la décliner en… trois volumes (la BC 302) ! Vous n’en aviez pas rêvé ? BAIC l’a pourtant fait !