Ségolène Royal a sonné la charge mais la contre attaque s'organise. Elle pensait faire une pierre deux coups la ministre de l'Ecologie qui avance avec l'appui du ministre de l'Economie. Mais elle n'a fait qu'ouvrir la boite de Pandore et deux fronts sur lequel il va falloir simultanément se battre. L'idée était pourtant simple : faire payer aux sociétés concessionnaires des autoroutes françaises le manque à gagner d'une Ecotaxe reportée et promise à une société Ecomouv' avant tout tenue par une enseigne italienne, dont la gestion des autoroutes est le cœur de métier. Une affaire d'initiés en quelque sorte.


Oui mais voilà, lesdites personnes concernées ont logiquement décidé de rappeler les termes des contrats signés. Et si ces derniers sont effectivement avantageux, ma foi, il fallait y penser avant de poser son paraphe en 2004. Ce mardi, ils ont demandé audience au premier de nos Ministres qui n'a pas attendu pour l'accorder. Pourquoi ? Pour rappeler ceci : toute ponction supplémentaire de leurs bénéfices doit donner lieu à une compensation. C'est à dire soit une augmentation des péages, soit l'allongement de la durée des concessions. Ne rigolez pas. Ce sont nos élites qui ont accepté ça. Vous pensez bien que Vinci Autoroutes, d'APRR-Area (Eiffage) et Sanef-SAPN (Abertis) n'ont pas trop tergiversé pour accepter de telles conditions d'exploitation.


Et puis ce n'est pas tout. Il y aussi en soute un projet de relance des autoroutes de l'ordre de 3,6 milliards avec une perspective de création de 15.000 emplois. Enfin, en théorie car Bruxelles y a mis son nez pour exiger un plan moins ambitieux. Et montrer, encore un peu plus, que notre Etat n'avait décidément plus beaucoup de souveraineté. Mais même réduit, ce genre de plan est intéressant. Il pourrait être abandonné. Le préliminaire à une action en justice d'envergure au cas où nos dirigeants s'entêteraient à tailler des croupières aux sociétés d'autoroute. Au bilan, les paroles de Ségolène Royal ne sont que du vent. Vous avez dit démagogie ?

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