La folie des petits coupés : laissez-vous tenter

Présentée au Salon de Genève 1991, la MX-3 a débuté sa commercialisation en France au début de l’année suivante avec un certain succès malgré un prix de vente élevé, autant en raison de sa ligne que de son moteur, le plus petit V6 automobile de série au monde. Il fut rejoint début 1994 par une version 1.6 litre à 4 cylindres moins exclusive, relativement vaillante avec ses 16 soupapes et ses 107 chevaux. Conçue sur une plate-forme de berline compacte 323, la MX-3 ne paraît pas ses 4,20 mètres de long. Ses boucliers peints sont cruellement exposés en ville et très chers à remplacer. Sa taille ne pénalise pas les manœuvres (excellent diamètre de braquage).

En revanche, sa ligne compromet la visibilité arrière lorsqu’on quitte un stationnement le long du trottoir. L’habitabilité, correcte à l’avant, ne tient pas ses promesses à l’arrière, surtout en raison de la garde au toit trop faible. L’accès à la banquette demande quelques qualités de contorsionniste. Le dossier de celle-ci se replie en une seule partie, améliorant la capacité si besoin est, d’un coffre plutôt logeable. Bonne qualité de fabrication mais des petits bruits de mobilier (planche de bord, hayon) peuvent apparaître aux environs de 80 000 km selon le style de conduite. L’équipement assez complet pour une auto de cette génération ne comprenait pas la climatisation en série. Recherchez une voiture qui en est équipée car cette clim’ apparaît efficace, fiable, et évite les problèmes de buées tenaces. On appréciera quelques attentions délicates comme les points anti-électricité statique intégrés dans les portières.

La folie des petits coupés : laissez-vous tenter

Le moteur offre avant tout la sonorité d’un V6 vraiment harmonieux, en se montrant discret à tous les régimes. Sans être un foudre de guerre, fort civilisé et très linéaire dans ses rapides montées jusqu’à près de 7000 tr/min, il autorise des performances honorables, avec en particulier de bonnes reprises. Le V6 à 24 soupapes consomme certes un peu plus qu’un 4 “pattes” de cylindrée et de puissance équivalentes, mais doit-on lui en faire grief ? On peut en revanche regretter la capacité du réservoir limitée à 50 litres. La boîte, bien étagée, à la commande précise, manque de consistance.

Douée d’un comportement équilibré et non dénuée d’agilité, la MX-3 ne revendique pas pour autant l’efficacité d’un coupé résolument sportif. Son bon freinage, mais équipé d’un ABS qui intervient un peu trop prématurément en conduite active, en témoigne. Elle se prévaut néanmoins d’un joli compromis entre dynamisme et confort. Ce dernier bénéficie des suspensions prévenantes, un peu trop souples à l’instar des sièges pour certains : des peccadilles. Selon sa morphologie, on appréciera également plus ou moins la position de conduite (pas évidente pour « les grandes perches »), notamment en raison de l’implantation basse du volant (malgré le réglage en hauteur).

La cote reste sage, dans la moyenne, pour ce coupé original à la fiabilité exceptionnelle. Les seuls ennuis possibles répertoriés concernent le faisceau alimentant les bougies et les joints de portes (aux environs de 100 000 km dans les deux cas).

Caractéristiques

MX-3 V6 1.8 à moteur 1845 cm3, 133 ch à 6800 tr/mn ; performances : 200 km/h, 400 m DA en 16,8 secondes ; degré d’équipement unique, direction à assistance constante. Consommation selon anciennes normes (90/120/urbaine) en litres aux 100 km : 6,6/8,3/10,7 ; moyenne réelle estimée : 10,4 l/100 km.

La Mazda MX-3 V6 1.8 en bref : coupé 3 portes, 4 places ; transmission : aux roues avant, 5 vitesses ; longueur : 4,22 m ; coffre de 289 à 380 litres. Commercialisée de début 1992 à avril 1996 avec V6 1.8 et d’avril 1994 jusqu’à octobre 1998 en 1.6 litre (8 soupapes 90 ch).

Qualités :

musicalité du V6… et insonorisation, agrément de conduite général, bonne finition.

Défauts :

accès et habitabilité à l’arrière, autonomie un peu juste, ABS trop sensible, consommation un peu élevée.