L'automobile est un secteur en crise parfaitement calibré pour Arnaud Montebourg dont la fonction est justement de « redresser ces secteurs ». Après une courte pause où nous ne l'avons guère vu devant les caméras, Arnaud Montebourg est revenu à la charge sur France 2 hier. À cette occasion, il a abordé un sujet que l'on peut qualifier de symbolique mais qui devient de plus en plus sensible au fur et à mesure que l'on demande des efforts aux salariés, il s'agit en l'occurrence du salaire de Carlos Ghosn.


« Je crois que dans la mesure où Renault est train de négocier un accord de compétitivité dans l'entreprise avec les partenaires sociaux, il n'est pas absurde de demander à Monsieur Ghosn de faire un effort sur ses propres émoluments puisque des demandes sont formulées à l'égard des autres salariés. »

Au sujet des fermetures de site et du chantage supposé de Renault, la réponse est pleine d'ironie :

« Renault s'est engagée à ne pas fermer de sites en France en juillet dernier, il n'est donc pas possible qu'il y ait de fermetures de site. Il ne peut donc pas y avoir de chantage.»


Arnaud Montebourg a rappelé que l'État, actionnaire à hauteur de 15% de Renault avait voté contre le montant des rémunérations de Carlos Ghosn qui s'élèveraient selon le cabinet Proxinvest à 13,3 millions d'euros. Ce montant cumule les salaires de président de Nissan et de Renault.

Dans la même émission, Arnaud Montebourg a par ailleurs formulé des excuses sur la façon qu'il a eue de s'y prendre avec PSA et son président Philippe Varin qu'il a qualifié de « très droit ». Il a également avoué avoir une grande estime pour lui avant d'admettre que « ce n'était actuellement pas facile pour lui ».

On comprendra aussi que les salariés qui vont perdre leur emploi n'ont pas la même perception du problème.