La pollution et l'automobile sont des sujets qui intéressent tout le monde. En effet, ce sont des sujets importants et les avis sont partagés quand les conducteurs sont interrogés à ce propos. D'après un sondage Ipsos, réalisé les 13 et 14 décembre auprès de 626 personnes et paru samedi 16 décembre dans le journal Le Figaro, 47 % des Parisiens estiment que la pollution à Paris est stable contre 39 % qui sont persuadés qu'elle augmentera. 49 % des Parisiens trouvent que les travaux d'aménagements vont permettre d'améliorer les déplacements à Paris, contre 47 % qui pensent le contraire. 68 % sont mécontents de la circulation. 6 % pensent qu'elle diminue.

Etudions la question de plus près

En matière de trafic des véhicules et de pollution, la mairie de Paris nous donnait jusqu'à maintenant des informations très parcellaires. Ces informations concernaient uniquement le trafic des voitures personnelles sur les axes principaux, ce qui ne représente que 192 Km sur un total de plus de 1 000 Km ! Sur ces axes principaux, de nombreux aménagements de voirie ont été effectués. Du coup, il est vrai que depuis 2001, la circulation automobile a baissé d'environ 16 % (300 000 trajets de voitures personnelles en moins quotidiennement). Mais ce n'est pas le cas de toutes les chaussées parisiennes bien sûr !

Le journal Le Monde s'est procuré les chiffres les plus récents fournis par la Ville à Airparif (Réseau de surveillance de la qualité de l'air en Île de France) sur la circulation. Cette fois-ci, ils portent réellement sur l'ensemble des rues parisiennes ! Il va être enfin possible de dresser un vrai bilan de l'état du trafic et par la même occasion de l'évolution de la pollution. Ces chiffres montrent une baisse générale du trafic automobile de 19% entre 2001 et 2005. La chute a été deux fois plus rapide que sous la mandature précédente (9 % entre 1996 et 2001). Les trajets des camions ont baissé de 10 %.

Par contre, les déplacements en deux-roues (motos, scooters, mobylettes) ont augmenté de plus de 20 % entre 2001 et 2005, ce qui paraît logique vu la baisse du trafic automobile. Cela représente plus de 65 000 voyages par jour. Les véhicules utilitaires comme les camionnettes ont aussi augmenté de 10 %.

En conclusion, en prenant compte de tous les types de véhicules motorisés, le trafic a diminué au total de 10% entre 2001 et 2005.

Cette baisse de trafic permet-elle de faire diminuer la pollution ?

Philippe Lameloise, informaticien à Airparif, a déclaré : "l'impact sur la qualité de l'air des améliorations techniques et du renouvellement du parc automobile est beaucoup plus déterminant que celui de la baisse du trafic". La réponse est claire !

D'après les mesures annuelles d'Airparif en Ile-de-France, les polluants émis par les automobiles chutent depuis 1992. La concentration de "polluants secondaires", issus de la transformation dans l'air des substances rejetées par les moteurs, diminue elle aussi depuis 1996. Mais elle reste toujours supérieure aux limites fixées par la réglementation. Pour mener à bien son enquête, Airparif s'est basé sur des données actuelles concernant le type, l'âge, la vitesse des automobiles dans chaque rue. En 2001, 10 % des autos circulant dans la capitale avaient moins de dix ans. Le renouvellement du parc automobile parisien est rapide et il est ainsi moins polluant en général.

Par contre, sur les deux-roues, les contraintes antipollution sont plus récentes que pour les autos. Les moteurs d'une partie du parc des motos et des scooters sont plus "sales" que ceux des automobiles. Denis Baupin, adjoint (Verts) chargé des transports du maire de Paris, explique que "les seuls progrès technologiques ne peuvent suffire à faire baisser la pollution. Cela dépend aussi de quels polluants on parle. Certains nouveaux moteurs diesel émettent des particules plus fines que les anciens. Ce qui les rend plus nocif pour la santé !".

Pour le maire Bertrand Delanoë, le nouveau tramway parisien, inauguré samedi 16 décembre 2006, représente la solution miracle : une offensive contre la voiture et la pollution ! Mais il faudra revenir vers les études d'Airparif l'année prochaine pour voir si sa politique a vraiment fonctionné. Suspense !

Le problème de la pollution et du trafic à Paris, vous avez dit casse-tête chinois ?