La Renault Clio présente une allure maintenant familière depuis qu’elle s’est répandue sur le marché français. Le coloris « brun ardent » de notre exemplaire proposé en finition Zen lui confère en plus un aspect plutôt élégant qui gomme les détails de style (chromes et plastiques) qui surchargent sinon, à notre goût, la ligne générale. On reste interpellé par les poignées de portières arrière dissimulées dans la custode. A l’usage, on se rend rapidement compte qu’elles n’ont pas qu’un intérêt esthétique. En effet, dans la pratique, lorsque l’on porte un paquet ou un colis dans les bras, aussi surprenant que cela puisse paraître, cette disposition facilite l’ouverture et la manipulation des portières.

Essai - Renault Clio dCi 75 ch: serait-elle sa plus grande rivale?

Dans l’habitacle, l’ergonomie n’appelle aucune remarque particulière. On regrettera toutefois une finition parfois « limite », particulièrement celle des différents plastiques situés entre les sièges, des contre-portes moulées dans des plastiques durs et des plastiques clinquants parsemés sur le tableau de bord qui produisent l’effet inverse de celui sans doute recherché. Une fois (bien) assis, l’impression est très différente de celle ressentie à bord de l’une de ses principales concurrentes, la Peugeot 208. Contrairement à cette dernière, on a ici la sensation d’être dans une compacte. On regrette rapidement le manque de visibilité trois-quart arrière particulièrement pénalisant pour les manœuvres de stationnement en ville. Enfin, en termes d’habitabilité, le léger déficit constaté au niveau des places arrière pourra être compensé en fonction de vos attentes par la présence d’un grand coffre. Malheureusement, la poignée intérieure permettant la fermeture du hayon est tellement mal conçue qu’elle condamne pratiquement son utilisation (cf. photo).

Essai - Renault Clio dCi 75 ch: serait-elle sa plus grande rivale?

Le moteur de cette Clio est un quatre-cylindres 1,5 litre développant 75 ch ; il est associé à une boîte de vitesses manuelle à cinq rapports, dont l’utilisation est agréable. Renault annonce une vitesse de pointe de 168 km/h, le kilomètre départ arrêté en 35,8 secondes et le 0 à 100 km/h en 14,3 secondes. Ce dernier chiffre « sonne » comme un avertissement : cette Clio-là n’a rien d’un foudre de guerre. En ville, ce moteur se montre toutefois amplement suffisant. En revanche, dès qu’il faut effectuer des relances sur route, on en ressent vite les limites. Aussi ne faut-il pas hésiter à rétrograder si nécessaire tout en ne s’attendant pas à un quelconque miracle. Mais ne noircissons pas outre mesure le tableau car, sur ce plan, les rivales de cette Clio sont plus ou moins logées à la même enseigne. Soulignons plutôt la souplesse, bien agréable en conduite quotidienne, de ce bloc ainsi que la bonne insonorisation de la Clio dCi 75 ch, notamment sur autoroute, ce qui constitue à nos yeux une agréable surprise. Quel que soit le type de voie empruntée, la Clio est conforme à sa réputation en matière de comportement routier… lequel est sans reproche ; il fait d’ailleurs partie des meilleurs de sa catégorie. Le seul bémol concerne l’évolution à faible vitesse, en ville, sur des chaussées dégradées (pavées notamment) qui met un peu à mal le confort des passagers. Nous avons d’ailleurs eu tendance à démarrer en seconde pour tenter, parfois, de contourner cet inconvénient.

Essai - Renault Clio dCi 75 ch: serait-elle sa plus grande rivale?

Au chapitre important de la consommation, Renault annonce respectivement 4,3 l/100 km, 3,2 l/100 km et 3,6 l/100 km en cycle urbain, extra-urbain et complet. Pour notre part, nous avons enregistré 4,95 l/100 km en mixte et 8,70 l/100 km sur un tronçon autoroutier, vallonné il est vrai. En moyenne, nous avons atteint, durant notre essai, 5,90 l/100 km. Notons au passage que cette moyenne est significativement supérieure à celle obtenue dernièrement par Alexandre Bataille au volant d’une Clio dCi 90 ch par ailleurs équipée d’un Stop & Start, ce qui n’est pas le cas de la 75 ch, ce que l’on regrettera au passage. Cette remarque n’est pas sans importance car, au moment du choix, on pourra être tenté de rallonger son budget pour s’offrir une 90 ch facturée à partir de 18 200 € en finition Zen alors que notre 75 ch, également en finition Zen, vaut… 17 600 € mais 16 100 € en finition d’accès Life (et carrément 19 200 € en finition haute Intens). Sur le plan tarifaire justement, une Citroën C3 HDi 70 ch de finition Confort équivalente est affichée à 17 100 € pour une dotation moindre ; une Peugeot 208 HDi 68 ch Active réclame pour sa part 16 450 € alors que son moteur est plus bruyant.