La marque à l'éclair n’est pas particulièrement réputée pour concevoir des voitures « fun », mais plutôt des autos sérieuses, voire austères. Pourtant, de temps à autre, pour notre plus grand plaisir, Opel se lâche. Ainsi, après une étonnante Omega construite dans les années 90 en collaboration avec Lotus, Opel remet le couvert en octobre 2000 en lançant l’inattendu Speedster.



Repères

Production

2000 – 2005

Puissance

147 A 200 ch

Cote 2012 

À partir de 21 000 €

Cet engin égoïste, dédié exclusivement au plaisir de conduite, est en effet inattendu de la part d’un constructeur généraliste. Mais pour être honnête, il ne s’agit pas d’une Opel inédite, mais d’une… Elise recarrossée, assemblée chez Lotus ! L’ensemble, aussi élégant qu’agressif, trompe bien son monde, même si la philosophie du Speedster est identique à celle de l’Elise. Ici, le confort est donc relégué au second plan, afin de privilégier d’abord la légèreté, et donc l’agilité et la sportivité. Grâce à un châssis en aluminium collé et à une carrosserie en fibre de verre, l’ensemble ne pèse que 1 005 kg à vide, soit 200 kg de moins qu’une Clio de base ! Une évidence, lorsque l’on prend place à bord du cockpit, complètement dépouillé. Derrière le pilote de ce roadster poids-plume deux moteurs possibles. Un sage 4 cylindres 2.2 litres 16v de 147 ch « made in Opel », placé en position centrale arrière, proposé dès lancement. Il y a de quoi déjà se faire plaisir, mais les trains roulants sont d’une telle qualité que l’on pouvait espérer plus. Un vœu qui deviendra réalité au printemps 2003, avec l’introduction d’un méchant 2.0 turbo de 200 ch. Une mécanique de folie qui transfigure radicalement cette auto ô combien attachante, qui prendra sa retraite fin 2005…  


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Sur la route


Il faudra apprendre à voyager léger à bord du Speedster, car le coffre de cette stricte deux places est ici à peine plus grand… qu’une boîte à gants (206 litres) ! Quant aux équipements de confort, ils brillent par leur absence, les vitres électriques étant par exemple disponibles seulement en option. Qu’importe, la vocation première de ce jouet pour adultes étant d’abord (et surtout !) de privilégier le plaisir de conduite. Et dans ce domaine, le Speedster fait un sans-faute sur toute la ligne ! Aussi léger qu’incisif grâce à une direction non assistée ultra-directe, ce gros karting se jette tel un pitbull sur un os sur les points de corde dans les virages, pour s’en extirper avec une aisance déconcertante. Et lorsqu’il s’agit de freiner fort et longtemps, là encore, pas de problème grâce à la présence de 4 disques ventilés parfaitement dimensionnés.



Speedster : le roadster speedé !

Côté performances, ce Speedster est un régal, amplifiant les sensations grâce à une position de conduite au ras du sol, et à un amortissement du genre assez ferme, qui « téléphone » le moindre gravillon traînant sur la chaussée. Si le 2.2 16v de 147 ch, déjà volontaire, suffira à combler les moins sportifs, le Speedster s’enflamme littéralement lorsqu’il reçoit le 2.0 turbo couplé à une boîte mécanique à 5 rapports au guidage parfait. Avec ce moteur, les 243 km/h sont à sa portée, mais il vous colle surtout au fond des baquets à la moindre accélération (0 à 100 km/h en 4,9 sec), faisant ainsi jeu égal avec des GT bien plus puissantes… et plus chères !





A vérifier avant d’acheter


L’Opel Speedster étant étroitement dérivée de l’Elise (et assemblée à l’époque chez Lotus, en Angleterre), elle reste confrontée aux mêmes problèmes. Du moins en ce qui concerne la structure, les mécaniques lui étant propres (et signées Opel). La pièce maîtresse du Speedster reste son châssis, semblable à une baignoire en aluminium, collé avec des éléments en composite. Autant dire qu’en cas de crash, il faudra renvoyer l’ensemble à l’usine Lotus d’Ethel, et au pire la changer. Mettre l’auto sur un pont avant d’acheter n’est donc en rien superflu. Profitez-en pour traquer la présence de gravillons dans les recoins (et écopes latérales), signe que l’auto est habituée aux sorties circuit… et aux sorties de piste tout court, dans les bacs à graviers ! Un traitement qui à la longue fatigue prématurément la voiture, et doit vous alerter en conséquence. Aussi, vérifiez bien l’état des trains roulants (présence éventuelle de jeu dans la direction, usure régulière ou non des pneus), et des freins, qui sont autant d’indices sur l’état réel de l’exemplaire convoité. Sachez qu’à cause des nombreuses vibrations, il faut procéder tous les 10 000 km environ à un resserrage des vis et des boulons au niveau du châssis. Enfin, côté mécanique, c’est du côté de chez Opel que cela se passe pour la maintenance et les pièces détachées, et il n’y a pas de faiblesse particulière sur l’une ou l’autre version, mais il faut changer la courroie de distribution tous les 5 ans environ. Aussi, comme tous les moteurs turbo, la 2.0 réclame une « mise en chauffe » progressive avant d’être exploitée, et surtout une lubrification indispensable après avoir été sollicitée, sous peine de casser le turbo.  






Speedster : le roadster speedé !



Notre version préférée


Entre la 2.2 16v et la 2.0 turbo, c’est vraiment le jour et la nuit en termes de sensations de conduite et d’agrément. Un néophyte pourra se laisser tenter par la première version, plus abordable à l’achat et à l’entretien, mais avec le risque de vite s’en lasser tant le potentiel offert par le châssis paraît sans limite. Du coup, quitte à avoir un Speedster dans votre garage, autant avoir la bonne version : une 2.0 turbo ou rien ! Le surcoût réclamé en occasion n’est pas délirant (6 000 € environ), et cette version survoltée vous permettra de vous faire plaisir tant sur la route que sur circuit, sans vous faire déposer à chaque ligne droite par de puissantes Porsche 911 ou BMW M3. Limitez-vous à un bel exemplaire en parfait état d’origine, car il n’est pas rare de trouver des versions « optimisées » par les précédents propriétaires (il existe plusieurs stages de préparation), ce qui a deux effets néfastes. Premièrement, en n’étant plus d’origine, la voiture perd de sa valeur aux yeux des (nombreux) puristes, chose à laquelle vous devez penser pour bien la revendre un jour. Et deuxièmement, une auto trop modifiée exige de repasser par les Mines pour une homologation, chose jamais pratiquée par les amateurs du genre. Cela risque de poser de graves problèmes en cas de sinistre sur la route, car vous roulerez alors avec une auto non homologuée par le constructeur… et donc pas assurée !




Speedster : le roadster speedé !





Fiche technique : Opel Speedster turbo (2003-2005)



Moteur : 4 cylindres turbo, 16 soupapes

Cylindrée (cm3) : 1998

Couple maxi (Nm à tr/mn) : 250 à 1950

Puissance maxi (ch à tr/mn) : 200 à 5500

Alimentation : injection multipoints

Distribution : par courroie.

Transmission : aux roues arrière. Boîte mécanique à 5 rapports.

Direction : à crémaillère, non assistée

Freinage : 4 disques ventilés

Dimensions (L x l x h en m) : 3,78 x 1,70 x 1,11

Poids (kg) : 1020

Pneumatiques (AV-AR) : 175/55 R 17 – 225/45 R 17

0 à 100 km/h  (sec) : 4,9

Vitesse maxi (km/h) : 243

 




On aime

Plaisir de conduite intense

Poids ultra-léger

Performances

Exclusivité

Entretien abordable



On aime moins

Blason Opel peu prestigieux

Nombreux modèles « coursifiés »

Pièces spécifiques chères

Polyvalence limitée





Conclusion


Plus originale qu’une Lotus Elise, mais tout aussi savoureuse, l’exclusive Opel Speedster est une petite auto légère et sportive, comme on n’en voit malheureusement plus beaucoup. Un plaisir simple, qui change la vie. A son volant, on redécouvre des routes que l’on pensait connaître pourtant par cœur, sourire jusqu’aux oreilles, et ce, sans forcément rouler très vite. Mais elle peut pourtant le faire, notamment à travers la version turbo, qui s’adresse davantage à un public averti, amateur de sensations fortes. Bref, le bonheur est bien en Speedster !

 




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Range Rover

Le pionnier des 4x4 de luxe, c'est lui ! Nous voulons parler de Sir Range Rover bien sûr, un engin conçu comme un couteau suisse , à la classe à part, très british. Près d'un demi-siècle plus tard, il n'est plus seul au monde, mais il demeure le « must » absolu de la catégorie. Retour sur la première version, d'ores et déjà collectionnable !



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Alpine A610 Turbo

A force de dénigrer la belle voiture, on l’a presque oublié, mais la France fut un berceau de l’automobile, y compris sportive. Chez les passionnés, Alpine occupe sans doute la pole position, surtout s’il s’agit d’une A610, ultime modèle de la petite firme de Dieppe.



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Morgan Plus 8

Rouler en Morgan, c'est refuser la modernité. En contrepartie, vous avez l'assurance d'effectuer un voyage spatio-temporel, à bord de ce qui demeure l'ultime roadster « made in England ». Et opter pour la grosse version « Plus 8 », c'est aussi s 'offrir une bonne dose de sensations fortes. Bref, rouler en Morgan Plus 8 est un bonheur total !



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Audi RS2

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Lotus Elise "MK2"

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Renault Spider

Depuis la disparition programmée d’Alpine, quelques passionnés un peu orphelins se sont « vengés » en imaginant en catimini un engin encore plus radical : le Spider Renault. Autant extrême qu’exclusif, ce roadster sportif de tempérament permit à Renault Sport de gagner en respectabilité… et d’entrer dans la légende !



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Alfa GTV

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BMW Série 8

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Jaguar XJS

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Plus qu'une simple Ferrari, la Testarossa est le fantasme absolu de toute une génération d'ados approchant la quarantaine aujourd'hui. Tombée depuis en désuétude, l'extravagante Testarossa s'affiche désormais en occasion au prix d'une simple berline diesel.