2. Le Trophée Andros pour les Nuls

Trophée Andros, y'a aussi de l'électricité dans l'air

Première découverte, l'épreuve du Trophée Andros regroupe en fait 2 championnats opposant d'un côté des Silhouettes à moteur thermique et de l'autre des autos électriques dans des courses distinctes.

Les électriques sont des Andros Car à châssis tubulaire construites par la société Exagon Engineering qui est aussi à l'origine de la superbe Furtive GT, elle aussi électrique, vue au Mondial. Ces biplaces pesant 800 kg sont des propulsions développant plus de 120 ch et 200 Nm de couple. Entre chaque course d'une durée une vingtaine de minutes, les autos sont regroupées sous un auvent commun où elles sont tout de suite remises en charge. L'autonomie est d'environ 35mn et la v-max atteint 160 km/h.

Ces autos toutes identiques sont aux couleurs des partenaires du Trophée qui en profitent pour faire venir des pilotes ou des peoples renommés. Ainsi, le niveau de pilotage du Trophée Andros Electrique est de très haut niveau puisque s'y affrontent des pilotes comme Franck Lagorce, Nicolas Prost, Stephane Ortelli, Loic Duval et quelques amateurs connus comme Olivier Pernaut, Margot Lafite, ou Nathalie Marquay entre autres.

Skoda qui invite des personnalités à s'essayer à ce genre d'épreuve avait offert le volant d'une de ses autos à Fabien Barthez.

Soheil Ayari, notre limeur de bitume préféré, participe cette année au championnat, c'est une grosse découverte pour lui. On est surpris d'apprendre que sur des circuits roulants ou les relances ne sont pas très nombreuses, une électrique s'approche à 2s des temps des thermiques qui sont autrement plus complexes, plus puissantes, plus performantes. Certes, les circuits sont petits mais tout de même.

En effet, une Silhouette, c'est un châssis tubulaire disposant de 4 roues motrices et directrices, d'un moteur 6 cylindres de 3,0l développant environ 350 ch envoyant sa cavalerie sur 4 pneus «  de 2cv » bardées de clous. L'ensemble pesant 950 kg, je vous invite à écouter la plainte de ces moteurs sur notre reportage, ça vous colle la pilosité au garde-à-vous. Les sevrés de bruit adeptes du WRC apprécieront !

Pour finir, il faut préciser que le niveau est là aussi extrêmement relevé, que 6 anciens pilotes de F1 sont engagés sur le championnat (5 à Isola avec Prost, Lagorce, Panis, Villeneuve et Romain Grosjean qui gagnera le meeting dans un style particulièrement volontaire) et que des spécialistes tels Jean-Philippe Dayraut ou Bertrand Balas n'ont absolument rien à envier à leurs prestigieux adversaires, bien au contraire.

Reste à comprendre comment sont attribués les points, ça n'est pas une mince affaire.

Lest, manches joker, points partiels, un règlement pour initiés

Chercher à comprendre comment sont attribués les points en un week-end requiert que vous vous plongiez dans les règlements pendant un moment. Entre, les autos lestées en fonction de leur classement précédent, les attributions partielles de point, les manches et finales multiples, on s'y perd très vite. Finalement, le mieux est encore de regarder les pilotes s'exprimer seuls ou en peloton, d'apprécier la performance et les bagarres parfois viriles, c'est bien là l'intérêt de cette discipline essentiellement visuelle et auditive. Je pense sincèrement qu'autour de la piste (facilement accessible et gratuite), peu de spectateurs savent comment sont attribués les points.

Petit résumé à l'attention des plus assidus, pour les autres, allez au Stade de France, profitez du spectacle, de toute façon le championnat sera déjà joué à ce moment et tous seront là pour faire le show dans des courses au règlement légèrement différent (course relais). C'est tant mieux.

Le championnat comporte 13 courses (il y a généralement 2 courses par meeting) et seuls les 11 meilleurs résultats seront retenus, il y a donc 2 courses joker.

Le meeting se déroule sur 2 jours. Les séances d'essais chronométrées s'effectuent sur 3 tours durant lesquels le pilote se bat contre lui même et cherche à s'adapter du mieux possible à la piste extrêmement changeante. La plus grosse difficulté pour les pilotes est justement d'appréhender au mieux l'évolution du revêtement qui peut totalement changer entre 2 manches, voire même entre 3 ou 4 pilotes lors des essais.

Ensuite arrivent les manches qualificatives avec 4 autos lancées sur 4 tours chronos. 2 manches sont prévues, le meilleur chrono sera retenu. Une hiérarchie s'établit et outre le fait de déterminer la grille de départ des finales, elle permet déjà d'attribuer 80% des points du meeting !

Enfin viennent les finales sur 10 tours où les concurrents s'élancent en peloton de 10 voitures. Il faut distinguer les finales Elite Sup réservées aux 16 premiers des manches qualificatives, des finales Elite réservées aux autres. Les points attribués dans ces finales ne représentent que 20% du total. Pour finir, sachez que plusieurs classements existent (Elite, Promotion, Indépendant, Féminin) et que les résultats bruts sur une course doivent être pondérés car ce n'est pas la hiérarchie intrinsèque du championnat que vous avez sous les yeux mais un classement à l'instant T car dès qu'un concurrent termine sur le podium, il reçoit un lest pour la course suivante. Le premier repart avec 60 kg, le deuxième 40 et le troisième 20. Le vainqueur de l'année précédente part aussi avec 20 à 40kg supplémentaires, du lest qu'il perdra par la suite s'il ne termine pas sur le podium.

Voilà, vous savez maintenant que plutôt chercher à comprendre, il vaut mieux profiter du spectacle et regarder le podium final pour savoir qui sort vainqueur de ces joutes sur glace. À Isola 2000, Alain Prost finit troisième et parvient à conserver un peu d'avance sur ses poursuivants directs qui ont tous finit derrière lui.

Le site du Trophée Andros