Réalisant des exploits et même parfois des miracles, il triomphera encore à deux reprises avec cette monoplace fatiguée (elle dispute sa 5e saison !) Fatigué de se battre pour une simple place d'honneur en 1975, il décide de "rentrer au bercail" l'année suivante. March , pratiquement invincible en Formule 2, n'arrive toujours pas à se hisser au niveau des grandes équipes en F1 et alterne le meilleur et plus souvent le pire. 1976 ne dérogera pas à la règle et malgré un coup d'éclat sanctionné par une victoire heureuse au GP d'Italie, le "remariage" échouera. Peterson signe alors pour Ken Tyrrell qui aligne sa révolutionnaire F1 à six roues. Prometteuse lors de sa première saison, la seconde version de la P 34 n'avance plus. Dès le deuxième Grand Prix de la saison, Ronnie sait qu'il a fait le mauvais choix. Lorsque l'année s'achève, sa cote est au plus bas et son avenir au point mort. C'est alors qu'il engage un véritable pari. Celui qui reste une authentique vedette, mais aussi l'un des pilotes les mieux payés accepte de retourner chez Lotus... comme deuxième pilote. Mario Andretti qui a vécu la traversée du désert de Lotus puis son spectaculaire redressement à partir de 1977, entend bien toucher les fruits de ses efforts. Il se souvient aussi des épisodes de la douloureuse cohabitation Peterson-Fittipaldi et exige un statut de premier pilote. Chapman s'incline. Les Lotus 78, puis 79 à effet de sol sont intouchables, signant notamment quatre doublés. Peterson respecte son contrat au pied de la lettre, même s'il ne se prive pas de taquiner son équipier aux essais en se montrant plus rapide. Il retrouve aussi le chemin de la victoire en palliant à deux reprises aux défaillances de son "patron" et bien avant la fin de la saison, Mario Andretti est Champion du monde, Ronnie solidement installé à la seconde place et le Team Lotus décoré d'une nouvelle couronne mondiale des constructeurs. Ronnie a atteint son but, prouvé que ses années de "vache maigre" n'ont en rien entamé son immense talent, puisqu'il a fait jeu égal avec le champion du monde 1978. Une nouvelle carrière s'ouvre devant lui l'année suivante en tant que premier pilote de McLaren... Le destin allait en décider autrement. Victime d'un carambolage au départ du Grand Prix d'Italie, on avait craint le pire en découvrant un immense panache de fumée se dégager de la Lotus. Ronnie Peterson était extrait de la coque avec de sérieuses blessures aux jambes, mais tout le monde fut rassuré de le voir assis au bord de la piste conversant avec ses sauveteurs. Transporté à l'hôpital de Milan, il devait cependant succomber quelques heures plus tard d'une embolie gazeuse, à la suite d'une opération chirurgicale hâtive.

Repères

1944 : naissance le 18 février à Orebro (Suède)

1962 : débuts en karting

1963/64/65 : champion de suède de karting

1966 : champion d'Europe de karting, 3e du championnat du monde ; débuts en Formule 3

1967 : 5e du championnat de Suède de F3 (Brabham BT 18)

1968 : Champion de Suède de F3 et 3e du GP de Monaco F3 (Tecno)

1969 : Champion de Suède de F3 ; 1er du GP de Monaco F3 (Tecno) ; 1970 : débuts en Formule 1 au GP de Monaco sur une March 701 (7e)

1971 : 2e du Championnat du monde de F1 (March 711) ; Champion d'Europe de Formule 2 (March 712) ; 1er des 6 heures de Watkins Glen (Alfa Romeo 33-3)

1972 : 1er des 1000 km de Buenos Aires et des 1000 km du Nürburgring (Ferrari 312 PB)

1973 : première victoire en GP (France) sur une Lotus 72, puis succès en Autriche, Italie et USA; 3e du Championnat du monde F1

1974 : 1er GP de Monaco, France et Italie (Lotus 72)

1976 : 1er GP d'Italie (March 761)

1978 : 1er GP d'Afrique du Sud et Autriche ; 2e du Championnat du monde F1 (Lotus 78 et 79) ; accident au départ du GP d'Italie le 11 septembre

Bilan F1 : 123 GP disputés, 10 victoires, 14 pole-positions, 9 meilleurs tours en course

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