Après cette année d'initiation, il se retrouve brutalement propulsé dans le rôle de premier pilote March, après que les "vedettes" de 1970 ont abandonné le navire faute de résultats. Avec la curieuse 711, légère et ultra-profilée, il va s'acquitter de sa tâche au-delà de toutes les espérances de ses employeurs en terminant second du championnat du monde derrière Jackie Stewart. En l'espace de deux saisons, Ronnie est déjà une star d'autant qu'il vient de survoler le championnat d'Europe de formule 2. Son contrat de trois ans avec March commence à lui peser. Il doit ainsi refuser les offres de Colin Chapman et repartir pour 1972 avec March. Ce sera la saison de trop. Les nouvelles 721 sont totalement "loupées".

Ronnie frustré se console en Sport-prototypes en enlevant deux victoires avec la Ferrari 321 PB qu'il partage avec son vieux copain de la F3 Tim Schenken. En août, le ciel se dégage lorsque Chapman revient à la charge avec un nouveau contrat. Il sait qu'il se retrouvera en face d'Emerson Fittipaldi, le nouveau champion du monde mais n'en exige pas moins un statut de "premier pilote bis". Chapman cède et ne regrette pas son choix. Peterson d'abord "un peu brutal" avec la Lotus 72, puis pénalisé par des ennuis mécaniques s'affirme ensuite à chaque Grand Prix. Il est le pilote le plus rapide du moment tant aux essais (9 pole-positions dans l'année !) qu'en course et prend l'ascendant sur son équipier brésilien. Peterson enlève enfin son premier Grand Prix en France, récidive en Autriche. L'ambiance devient pesante dans le Team Lotus même si les deux pilotes se tiennent en haute estime. Au GP d'Italie, Peterson s'échappe encore et Fittipaldi qui possède encore une chance de revenir sur Stewart au championnat attend que le stand passe des consignes. Il attendra vainement. Chapman n'a pas voulu, dira-t-il, offrir une victoire au rabais au Brésilien. Ce dernier encaisse le coup mais signe quelques semaines plus tard pour McLaren. Peterson reste "le seul" premier pilote chez Lotus pour 1974. Une année de déceptions avec d'abord une nouvelle monoplace trop futuriste avec son embrayage semi automatique, que personne ne parvient à mettre au point. Chapman s'entêtera et il faudra que Ronnie s'impose à Monaco avec la "vieille" 72 pour que l'équipe arrête de se disperser.

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