Les techniques de l'industrie automobile ont largement modifié le fonctionnement des usines de tous secteurs. Rappelez-vous, au début du siècle dernier, Henry Ford, s'inspirant d'une des caractéristiques du taylorisme, allait modifier le monde de l'industrie. Outre l'augmentation du pouvoir d'achat des ouvriers, le travail à la chaîne était né.

Aujourd'hui, c'est au tour d'une société pharmaceutique britannique d'imiter un constructeur automobile. Renault appréciera.

En effet, pour rattraper son retard sur le marché du vaccin HPV, cause majeure des cancers cervicaux, GlaxoSmithKline (GSK) a lorgné sur une technique de gestion baptisée « toit unique », développée par le constructeur automobile français.

Il y a quatre ans, la société s'aperçoit de son retard sur son concurrent Merck : « Nous avions un atout important avec notre vaccin, mais si nous ne voulions pas le perdre, il nous fallait radicalement accélérer le rythme de développement », se souvient le Dr Philippe Monteyne, vice-président de GSK Bio, chargé du développement des vaccins.

Par conséquent, GSK décide d'imiter la technique du « toit unique » conçue par Renault. A l'époque, ce moyen avait permis au constructeur de réduire le temps de développement de sa citadine populaire, la Twingo, de dix-huit mois. Et l'option vient récemment de permettre à GSK de soumettre pour approbation son vaccin, le Cervarix, à l'administration américaine des médicaments et de l'alimentation.

Le principe est simple, mais il fallait y penser. Il consiste à regrouper les experts de plusieurs domaines pour les faire travailler sur un projet unique et ce, au sein d'un même site soumis à la responsabilité d'un seul chef. D'où l'expression « toit unique ».

Et les résultats sont là ! L'adoption de cette tactique a permis à Glaxo de réduire de moitié le temps de développement du Cervarix. Et c'est donc à Renault que cette société pharmaceutique doit ses avances de deux ans et demi en Europe et de dix-huit mois aux Etats-Unis.

Qu'une technique issue de l'industrie automobile contribue à accélérer la recherche médicale pouvait paraître utopique. L'exemple GSK/Renault est pourtant bien réel.