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Carburants : la vente à perte est morte, vive le prix coûtant !

Dans Economie / Politique / Budget

Stéphanie Fontaine

Face à l'inflation des prix du carburant, Emmanuel Macron annonce la création d'un nouveau chèque - de 100 euros max - pour les rouleurs les plus pauvres, ainsi qu'une nouvelle pression sur toute la filière pour davantage de « transparence », et une distribution « à prix coûtant ». La vente à perte que le gouvernement devait autoriser, via son prochain projet de loi de Finances, est enterrée.

Carburants : la vente à perte est morte, vive le prix coûtant !

Plus question de demander de vendre à perte aux distributeurs…

Face à la hausse des prix des carburants (1,94 euro en moyenne pour le litre de SP95-E10, 1,93 euro pour le Gazole, selon le dernier relevé gouvernemental), Emmanuel Macron promet un nouveau chèque de 100 euros pour les Français qui en ont le plus besoin, et invitent les stations à distribuer, cette fois, « à prix coûtant » !

Ce mécanicisme « pourrait être limité (...) aux travailleurs, qui ne dépassera pas les cinq premiers déciles, soit les 50 % des travailleurs les plus modestes », et il serait « au maximum de 100 euros par voiture et par an ».

Élisabeth Borne a dû manger son chapeau dimanche à cette annonce du président de la République, invité aux JT de TF1 et France 2, d'enterrer sa mesure de vente à perte, qu’elle avait elle-même annoncée une semaine plus tôt dans les colonnes du Parisien.

Problème : les distributeurs ont tous refusé en bloc. Un véritable fiasco ! D’où ce revirement…

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Cette vente à perte ne fera donc pas partie des mesures anti-inflation qui doivent être présentées ce mercredi en Conseil des ministres. « On la garde comme une menace », a tout de même assuré le chef de l’État.

La chasse aux marges des raffineurs

À la place, il s’agit de demander à toute la filière - et pas seulement aux distributeurs dont les marges seraient d’ores et déjà limitées à 2-3 centimes – des efforts, pour ne pas profiter de l’effet de l’inflation.

Après avoir rappelé que les 3 500 stations-service de TotalEnergies avaient limité les prix à 1,99 euro par litre, le président a appelé à plus de « transparence ».

« Les autres distributeurs ne sont pas raffineurs comme l'est Total. Pour tous les autres, on va aller demander aux raffineurs de nous donner de la transparence, voir où il y en a qui profitent et aller rechercher leurs marges », a-t-il précisé.

Comment le gouvernement compte-t-il procéder exactement ? Pour l’heure, nul ne le sait.

En outre, dans tout ce processus, n'est-ce pas l'État surtout qui prend le plus cher au passage ?

Pour rappel, en France, les taxes comptent approximativement pour 60 % des prix à la pompe. Et quand les prix augmentent, les recettes de TVA aussi.

Mi-septembre, Bercy l'a d'ailleurs reconnu, et dans un communiqué, l'a évalué à « environ 2 milliards d’euros en 2022 et 2 milliards en 2023 ».

Essence chère : les Français roulent-ils moins ?

Une nouvelle aide qui détonne

Le nouveau chèque dont il est également question pour les rouleurs les plus pauvres ressemble à ce qui avait été instauré en janvier : 100 euros pour les automobilistes ayant besoin de leur véhicule pour se rendre à leur travail, avec un revenu fiscal de référence par part inférieur ou égal à 14 700 euros annuels.

Selon les chiffres officiels, au total, 7,03 millions de Français l’avaient réclamé, et un milliard d’euros avait été budgétisé.

En 2022, les remises automatiques à la pompe, sans ciblage, avaient elles coûté quelque huit milliards d’euros aux finances publiques.

Ce nouveau chèque (même si Emmanuel Macron s'est refusé à l'appeler ainsi) est un signal pour le moins schizophrénique, alors que c'est ce lundi même que le président doit présenter sa feuille de route pour la transition écologique.

De fait, cette indemnité signifie que l'on continue de subventionner une énergie fossile alors que théoriquement on est supposé s'en débarrasser.

Cela fait par ailleurs des semaines, par la voix de Bruno Le Maire, le ministre des Finances, mais aussi celle de la cheffe du gouvernement, Élisabeth Borne, que l’exécutif répète la fin du quoi qu’il en coûte.

Faut-il rappeler, pour expliquer cette frilosité, que la crise des Gilets jaunes avait démarré alors que les prix des carburants dépassaient alors la barre symbolique du 1,50 euro le litre ?

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