Carburants : les ventes ont baissé en 2018, surtout pour le gazole

Pour la première fois depuis plusieurs années, la consommation de carburants routiers des Français a baissé. En 2018, selon l'Ufip, les conducteurs ont acheté au total 50,32 millions de mètres cubes de carburant dans les stations, soit un recul de 1,7 % par rapport à 2017. Le pays compte environ 11 000 points de distribution.

Un recul qui est avant tout causé par le mouvement des gilets jaunes, car la demande a chuté de 9,1 % rien qu'en décembre. La mobilisation, avec de nombreux blocages sur les routes et à l'approche des zones commerciales, a poussé les Français à moins utiliser leurs autos. Elle a aussi eu un impact sur l'activité des routiers, qui ont donc moins consommé.

La baisse des ventes s'explique également par la hausse des taxes appliquées le 1er janvier 2018. À cette date, le litre de gazole avait augmenté de 7,6 centimes, le litre de sans-plomb de 3,9 centimes. Puis il y a eu une envolée des prix tout au long l'année dans le sillage d'une flambée des cours du pétrole. Après une première surchauffe en mai, les tarifs dans les stations ont atteint des niveaux records en octobre. Le litre de gazole était à 1,53 € en moyenne, celui de sans-plomb 95 à 1,57 €. De quoi plomber le budget carburant des Français. Certains ont donc là aussi rogné sur les kilomètres parcourus.

L'Ufip souligne par ailleurs que l'envolée des prix a entraîné une érosion des ventes de carburant dans les zones frontalières. Cela concerne notamment ceux qui habitent près de l'Espagne et du Luxembourg. À titre d'exemple, au 4 janvier 2019, en France le gazole coûtait en moyenne 1,36 €. De l'autre côté des Pyrénées c'était 1,13 €, au Luxembourg 1,03 €. Soit un écart avec ce dernier de 33 centimes d'euro par litre ! De quoi motiver les conducteurs à franchir la frontière pour faire de sacrées économies : 16,50 € de gagnés sur un plein de 50 litres.

Le bilan de l'Ufip confirme aussi une tendance du marché automobile : un désamour pour les moteurs diesel. Le gazole représente toujours une très large majorité des volumes de vente, avec une part de marché de 79,1 %. Logique, cela reste le carburant des professionnels, les plus gros consommateurs. Mais en volume, le gazole a reculé de 3,1 %, alors que les ventes de sans-plomb ont augmenté de 3,9 %.