Les routiers ne s'associent pas aux gilets jaunes

Hier, dans la journée, les gilets jaunes espéraient grandement le soutien des routiers, qui étaient appelés à se mobiliser pour des revendications finalement différentes de celles du mouvement du 17 novembre. Malheureusement pour les gilets jaunes, les transporteurs ne sont pas du tout sur la même longueur d'onde.

La FNTR (fédération nationale des transporteurs routiers) a indiqué que si elle comprend en partie la motivation des manifestants, elle n'approuve pas la manière : "Même si les transporteurs comprennent les motivations des manifestants, leur situation économique tendue ne leur permet pas de perdre des journées de travail", a expliqué la FNTR dans un communiqué, qui va même plus loin.

La fédération exhorte en effet le gouvernement à agir et à ne pas laisser les gilets jaunes bloquer les voies de circulation. Elle demande au gouvernement de "prendre ses propres responsabilités, soit en entamant un processus de négociation avec les gilets jaunes, soit en faisant respecter la liberté de circulation des opérateurs économiques". Dans le communiqué, la FNTR précise même qu'elle agira elle-même si les blocages étaient trop importants : "les organisations professionnelles du transport routier de marchandises interviendront pour préserver les intérêts des transporteurs et la sécurité de leurs personnels".

Hier, dans la journée, quelques routiers avaient été surpris en train de participer aux blocages. Mais selon la FNTR, c'est soit contre leur gré, soit ce sont des cas "isolés" qui ne suivent pas les directives de la fédération.

Christophe Castaner, le ministre de l'Intérieur, a pour sa part confirmé que plus aucune tolérance ne sera appliquée et que les contraventions seront désormais appliquées systématiquement. Le blocage des dépôts de carburant, notamment, seront "dégagés systématiquement, méthodiquement, sans confrontation".

En Haute-Saône, le député a confirmé que tous les blocages seront désormais sanctionnés. La justice a par ailleurs rendu un verdict rapide en jugeant quatre personnes qui voulaient bloquer l'autoroute en formant une chaîne humaine. Un Strasbourgeois a été condamné à quatre mois de prison ferme.