Taxes douanières : la fin des modèles de niche ?

Il fut un temps où Mercedes écoulait plus de 13 000 SL par an en Europe. Un beau chiffre pour un modèle vendu en moyenne à plus de 100 000 €. Mais en 2017, les ventes du SL (certes vieillissant) sont tombées à 1486 unités. Même constat pour le BMW Z4 dont les ventes n'ont cessé de s'effondrer au fil des ans, pour tourner autour de 3000 unités en une année sur le Vieux Continent, alors qu'elles étaient à plus de 20 000 au début des années 2000. C'est probablement, en partie, ce qui a conduit le constructeur de Munich à s'associer avec Toyota pour le développement du nouveau Z4.

C'est donc un fait, l'Europe boude les cabriolets et, plus généralement, les modèles de niche. Et leur développement pourrait être de plus en plus compliqué à justifier pour les marques à l'avenir si des frais de douane importants venaient à être instaurés entre Europe et Etats-Unis, où les marques européennes réalisent les meilleurs chiffres de ventes sur ces autos à part.

C'est le cas, par exemple, du SL qui se vend encore deux fois plus aux Etats-Unis qu'en Europe. Selon certains analystes, l'instauration de 20 % de taxes douanières par les Etats-Unis sur ces modèles, en plus du Brexit qui n'améliore certainement pas les choses, signifierait la mort de certaines de ces autos. Si le prochain SL ne semble pas condamné, il faudra certainement que Mercedes trouve une alliance dans le futur pour réduire les coûts de développement sur ces modèles relativement confidentiels.

Rien n'est encore fait puisque l'on attend toujours le rapport commandé par Donald Trump sur le commerce américain. Mais si celui-ci pointe une concurrence "déloyale" des produits extérieurs (canadiens, européens, mexicains), il y a alors fort à parier que le président américain validera ses taxes de 20 %. Et l'Europe l'a annoncé, elle n'hésitera pas à répliquer (chose déjà faite sur les motos Harley-Davidson et les jeans, notamment).