En bref :

Nouveau moteur 1.2 Puretech

Remplace le 1.6 VTI 120

110 ch, 205 Nm à 1 750 tours/min

À partir de 21 000 €

Le 2008 est un véhicule important pour Peugeot. Troisième meilleure vente de la marque depuis le début de l’année, derrière la 208 et la 308, il bataille avec son rival le Renault Captur, sans parvenir à faire mieux que lui depuis son lancement. Mais avec le renfort d’un bloc essence aussi moderne que puissant, il compte grignoter quelques ventes à ce dernier.

Essai - Peugeot 2008 1.2 Puretech 110 : pas loin du sans-faute

Car jusqu’ici, le 2008 ne pouvait compter, au sommet de la pyramide des moteurs essence, que sur un "vieux" 1.6 VTI de 120, atmosphérique, assez glouton et finalement poussif. Mais si ce bloc reste au catalogue, en version BVA4 uniquement, il est désormais accompagné du 3 cylindres EB en version turbocompressée.

Sur le papier, pas de quoi affoler les populations. Trois cylindres "seulement", 10 ch de moins que le 1.6 VTI, et un prix strictement identique. Mais avec le turbo, qui souffle bien comme il faut, ce petit 1.2 affiche un couple de 205 Nm à 1 750 tours/min, contre 160 Nm à 4 250 tours/min pour le VTI. Et ça change tout !

Les performances pures ne sont pourtant pas meilleures, le 0 à 100 km/h est réalisé en 9,9 secondes contre 9,5 pour le VTI, la vitesse maxi baisse de 8 km/h à 188 en pointe. Mais l’essentiel n’est pas là. En effet, nous avions auparavant affaire à un bloc paresseux à bas régime, poussif, et au final glouton, vu qu’il fallait tirer sur les rapports pour en extraire la quintessence. Désormais, avec ce Puretech, et malgré une cylindrée réduite, on a affaire à un bloc vif et élastique, qui reprend bien dès les plus bas régimes.

L’agrément de conduite en est transfiguré. C’est comme passer d’un vélo, à un vélo à assistance électrique. Dans le rôle de l’assistant : le turbo. Beaucoup moins d’efforts à la clé.

Calandre flottante, antibrouillards, feux d’intersection, rétros chromés, voici le 2008 de face
Calandre flottante, antibrouillards, feux d’intersection, rétros chromés, voici le 2008 de face
Le profil évoque plus un break surélevé qu’un crossover. Le gabarit est pourtant équivalent à celui d’un Renault Captur.
Le profil évoque plus un break surélevé qu’un crossover. Le gabarit est pourtant équivalent à celui d’un Renault Captur.
La face arrière est assez lisse, l’ouverture du hayon est large et le seuil de chargement bas. C’est pratique.
La face arrière est assez lisse, l’ouverture du hayon est large et le seuil de chargement bas. C’est pratique.



Un moteur doué et sobre

Résultat, on évolue avec plus de sérénité, sur un filet de gaz en ville ou sur route. Finalement, les seuls petits défauts de ce 3 cylindres sont une arrivée un peu brutale des chevaux en première et en seconde (il faut doser l’accélérateur) et un temps de réponse du turbo (pourtant petit) sensible. Mais les bémols s’arrêtent là. Car pour le reste, c’est Byzance. Les reprises sont efficaces, on double sans crainte et sans sueur, et ça fait plaisir. Sur ce plan, le même 1.2 Puretech en version atmosphérique est loin derrière malgré sa boîte courte. Et la concurrence peine à donner autant de sensations. Le Renault Captur, malgré ses 120 ch, affiche des performances moins flatteuses (1 seconde de plus sur le 0 à 100) et les reprises sont peu comparables, car il n’existe qu’en boîte auto qui rétrograde 1 ou 2 rapports. Le Nissan Juke 1.2 DIG-T 115, lui, s’accroche bien en reprises, grâce à une boîte 6 vitesses, contre 5 pour le 2008. Mais son poids élevé le handicape quelque peu, et le dernier rapport est très long. Il n’y a que le Citroën C4 Cactus pour faire mieux, grâce à une structure légère (1 020 kg), en revendiquant 9,3 s au 0 à 100 km/h et des reprises (non mesurées) qui semblent encore meilleures.

Au final, le 2008 présente un compromis très judicieux. Il profite d’ailleurs de son poids lui aussi contenu (1 090 kg à vide, contre 1 255 kg pour le Captur et 1 278 pour le Juke) pour offrir des valeurs de consommation excellentes. Donné pour 4,7 litres en mixte et 108 grammes de CO2 émis par km, il dame le pion à ses concurrents, excepté le Citroën (4,7 litres de moyenne et 107 g). En effet, le Captur revendique officiellement 5,4 litres et 125 g de CO2, le Juke 5,6 litres et 129 g de CO2.

Les places arrière sont un peu juste en longueur aux jambes, par rapport à un Captur.
Les places arrière sont un peu juste en longueur aux jambes, par rapport à un Captur.
Le volume du coffre est dans la moyenne, 355 litres, mais carré et le seuil est bas.
Le volume du coffre est dans la moyenne, 355 litres, mais carré et le seuil est bas.
Banquette rabattue, le plancher est parfaitement plat. On peut facilement déménager
Banquette rabattue, le plancher est parfaitement plat. On peut facilement déménager


Dans la vraie vie, évidemment, le 2008 n’arrive pas à descendre à ces niveaux de consommation. Mais il ne démérite pas, bien au contraire. Nous avions relevé avec la version 1.2 82 ch atmosphérique 7,5 litres en moyenne, rançon d’un petit couple et d’une puissance haut perchée. Avec le turbo, on a moins besoin de tirer sur le moteur. Au final, notre moyenne s’est établie à 6,8 litres au 100. Sur route de campagne, à allure paisible, les 5,5 litres sont à portée. En ville, dans les bouchons, on flirte tout de même avec les 9 litres. Le bilan est en tout cas plus favorable que pour le Captur 1.2 TCE, pour lequel nous avions relevé 8 litres, et que pour le Juke 1.2 DIG-T (7,5 litres en moyenne réelle). L’autonomie, limitée par un réservoir de 50 litres réserve comprise, sera donc d’un peu plus de 630 km avant allumage du témoin.


Après s’être attardés sur ce nouveau bloc qui tient ses promesses, nous l’avons constaté, parlons rapidement du reste des prestations de ce 2008.

Sans surprise, il conserve avec ce bloc les qualités qui ont toujours mené depuis sa sortie à de bonnes critiques. Citons un confort de conduite remarquable. Le compromis tenue de route/amortissement est encore une fois bien trouvé. Le roulis est légèrement présent mais totalement maîtrisé par des suspensions qui travaillent très efficacement en compression comme en détente. La caisse est bien maintenue. Le châssis, lui, est vif, limite joueur au lever de pied, et le petit volant commande une direction très directe et un poil surassistée à notre goût. Les pneus Goodyear EfficientGrip à faible résistance au roulement font certainement gagner en conso mais se font entendre rapidement dès que le rythme augmente. Leur grip n’est pas optimal, mais suffira largement pour 99,5 % des conducteurs.

Le freinage est excellent, puissant, avec une attaque franche et une bonne endurance. Enfin l’insonorisation reste excellente, d’autant que la boîte forcément rallongée limite le régime à 3 000 tours/min à 130 km/h sur autoroute (contre 4 100 tours pour le 1.2 82 ch !). On y gagne encore en décibels.

Essai - Peugeot 2008 1.2 Puretech 110 : pas loin du sans-faute

Habitacle, équipement : un 2008 toujours bien placé

À l’intérieur, on profite de la planche de bord à peine revue de la 208, avec les compteurs surélevés au-dessus du petit volant. La position de conduite doit de fait être adaptée mais on la trouve sans souci lorsque l’on n’est pas trop grand. La qualité des matériaux et de la finition échappe à tout commentaire négatif, c’est bien mieux que dans un Captur ou un Juke. L’espace est convenable pour 5, même si l’espace aux jambes à l’arrière est moins bon que dans un Captur, qui bénéficie, lui, d’une banquette coulissante.

Le volume de coffre est dans la moyenne (355 litres à 1 194 litres), mais un astucieux système de basculement des dossiers de la banquette, qui emmène avec lui les assises, permet d’obtenir un plancher complètement plat en une seule action, ce qui est bien pratique à l’heure des petits déménagements.


Essai - Peugeot 2008 1.2 Puretech 110 : pas loin du sans-faute

Côté équipement, c’est fourni, d’autant que ce bloc n’est disponible qu’à partir de la finition Allure, l’avant-dernière de la gamme. Donc on dispose de tout le confort moderne. Airbags traditionnels, ESP, radar de recul, capteurs de pluie et de luminosité, Bluetooth, régulateur/limiteur de vitesse, écran tactile multifonctions, aide au démarrage en côte, climatisation automatique bi-zone, jantes 16 pouces en alliage, chromes sur les coques de rétroviseurs, autour des fenêtres et sur le becquet de hayon, entourage des compteurs et du toit panoramique coloré par des LED bleues (très joli), antibrouillards, feux d’intersection, etc. La navigation est en option à 500 €, le toit panoramique est à vous contre 560 €, ce qui fait un pack bien doté contre 22 060 € (21 000 € en prix de base). Nous vous conseillons par ailleurs la sono JBL contre 460 €, qui distille un excellent agrément sonore.


Au final, cette nouvelle version de 2008 permet de profiter des qualités de l’auto, en toutes circonstances, que l’on soit à vide ou chargé, et en disposant d’un équipement que l’on peut qualifier de sérieux. Elle réalise presque un sans-faute, pourrait-on dire.