En septembre 2007, l'Association professionnelle autoroutes et ouvrages routiers (ASFA) avait souligné que le secteur autoroutier participait activement aux réflexions conduites à l’occasion du Grenelle de l’environnement : elle avait formulé ainsi 9 propositions touchant directement son activité de concessionnaire d’infrastructures de transport. Les mesures proposées par les sociétés d’autoroutes visaient à optimiser la complémentarité des modes de transport, contribuer à accroître la mobilité et la sécurité et inciter à la performance écologique sur leurs réseaux. Petit rappel de ses propositions :

PROPOSITION N°1 : OPTIMISER LE RÉSEAU AUTOROUTIER, RÉSEAU DE “HAUTE QUALITÉ ENVIRONNEMENTALE”

  • achever les quelques chaînons manquants pour éviter les discontinuités

créatrices de congestions et d’insécurité, raccourcir les durées de trajet et transférer du trafic local vers l’autoroute ;

  • élargir les sections proches de la saturation, là où aucune alternative réaliste

n’existe ;

  • réaliser les contournements de grandes agglomérations afin de favoriser

le transfert des circulations de réseaux locaux et l’accès au réseau autoroutier et de décongestionner les zones péri-urbaines.

PROPOSITION N°2 : DÉVELOPPER LA COMPLÉMENTARITÉ MODALE

  • favoriser et inciter financièrement les politiques de complémentarité

modale aux approches des grandes agglomérations afin de décongestionner les radiales aux heures de pointe ;

  • soutenir les politiques de développement de parkings relais à la périphérie

des agglomérations, desservis par des lignes de transport en commun attractives ; soutenir et développer la mise en place de lignes régulières de transport en commun sur les autoroutes concédées. Conjuguer ces mesures, le cas échéant, avec la mise en œuvre de péages urbains.

PROPOSITION N°3 : GÉNÉRALISER LES MODULATIONS DE PÉAGE AUX ENTRÉES DES AGGLOMÉRATIONS

  • mettre en place des modulations de péage heures pleines/heures creuses

aux abords des grandes agglomérations en semaine ;

  • instaurer des modulations de péage lors des retours de week-end, là où elles

sont nécessaires.

PROPOSITION N°4 : FLUIDIFIER ET RÉGULER LE TRAFIC

  • réguler les vitesses lors des périodes de fort trafic dans les zones de congestion ;
  • moduler les péages en fonction des périodes de trafic.

PROPOSITION N°5 : ÉLIMINER LES POINTS D’ARRÊT

  • généraliser le péage sans arrêt des véhicules par une législation adaptée

afin de diminuer les émissions dues au “stop and go” aux barrières de péage et de permettre les modulations de tous types sans ralentir les flux de circulation.

PROPOSITION N°6 : DÉVELOPPER LA ROUTE INTELLIGENTE ET LES COMPORTEMENTS RESPONSABLES

  • favoriser la "route et les véhicules intelligents" afin d’améliorer la sécurité,

l’information des usager et la régulation du trafic ;

  • inciter les conducteurs à un comportement responsable, tant pour le respect

des vitesses limites que pour une conduite apaisée et attentive.

PROPOSITION N°7 : INCITER À L’ÉQUIPEMENT EN VÉHICULES ET EN CARBURANTS PERFORMANTS

  • introduire sur l’ensemble des réseaux routiers un mécanisme d’incitation

financière à l’équipement en véhicules et carburants performants, financé par un fonds dédié.

PROPOSITION N°8 : AFFECTER LA RESSOURCE D’UNE REDEVANCE D’USAGE

  • mettre en place une redevance d’usage fonction des classes européennes

de pollution sur les réseaux non concédés, affectée à l’amélioration des infrastructures de transport et l’incitation à l’équipement en véhicules propres.

PROPOSITION N°9 : CONTRIBUER À LA DÉFENSE DE L’ENVIRONNEMENT

  • utiliser la concession à péage, outil équitable de développement durable,

comme instrument privilégié de financement et d’exploitation des infrastructures.

D'après l'ASFA, les entreprises du secteur tiennent cependant à souligner que les enjeux des émissions liées à la congestion urbaine et périurbaine sont d’un ordre de grandeur bien supérieur à ceux de la circulation purement autoroutière puisqu’on estime en général qu’elle représente 40% des émissions de CO2 du secteur du transport routier, soit plus du double de celles du transport autoroutier. Les entreprises du secteur recommandent que les mesures qui seront prises in fine tendent à privilégier et optimiser le recours aux infrastructures de "haute qualité environnementale" que sont les autoroutes, et n’incitent pas au contraire à une surcongestion de voiries inadaptées. Elles sont heureuses de présenter ici neuf propositions concrètes qui traduisent leur engagement dans la démarche de développement durable. La circulation sur le réseau autoroutier représente 17% de la contribution en gaz à effet de serre de l’ensemble du transport routier. L’amélioration y est plus rapidement sensible, du fait du renouvellement plus rapide du parc roulant sur les autoroutes concédées, tout particulièrement le parc des Poids Lourds (plus de 2/3 sont d’ores et déjà en classe Euro III et supérieure).

L'ASFA avait ajouté que le réseau autoroutier ne représentait donc pas l’origine majeure de l’émission de gaz à effet de serre. La circulation autoroutière paye, en particulier grâce aux péages, les externalités négatives qu’elle produit, comme le montrent les rapports du Ministère des Transports : ceci est d’autant plus vrai que ces péages couvrent la mise en place d’équipements de protection de l’environnement bien supérieurs à ceux qui existent ailleurs. L'ASFA avait souligné que l'’autoroute n’était pas un "générateur de trafic" mais elle attirait le trafic existant, répondant à un besoin de mobilité sur un axe moderne et sécurisé (4 fois plus sûr).