En bref

SUV 2.2 CRDi de 197 ch

4WD

5 portes, 4685 mm de long

7 places

Bva6 : 45 140 €

Lancé en 2009, le Sorento deuxième du nom a subi un tout petit restylage à l’été 2012. Si modeste que nous n’avions pas jugé impératif d’en reprendre le volant, même si Kia a voulu donner à ce Sorento dépoussièré « un rôle d’ambassadeur de la marque, avec un positionnement premium », grâce notamment à l’introduction de nouvelles aides à la conduite sur la finition haut de gamme. Son moteur Diesel resté à 197 chevaux avait gagné à l’occasion en rendement, avec une baisse de 0,7 l/100 km de la consommation en cycle mixte (19 g de CO2/km en moins). La légère remise à niveau s’était également traduite par une tentative d’amélioration des suspensions, désagréablement caoutchouteuses. En fait, un lot de modifications inspirées, ou directement reprises à la troisième génération du Hyundai Santa Fe, dévoilé quelques mois auparavant.

L’embellie des ventes après le restylage n’a été qu’un feu de paille comme l’atteste la chute de 63 % des immatriculations en 2013 sur l’année précédente, avec 191 exemplaires écoulés en France (à peine 159 vendus à fin novembre) sur un total de 200 000 à travers le monde.


Fin de vie


Essai - Kia Sorento 2.2 CRDi 197 ch bva6: obsolète ?

Nous avons finalement attendu 2014 pour nous intéresser à nouveau au Sorento 2 qui s'achemine lentement mais sûrement vers sa fin de carrière, annoncée par une série spéciale dénommée « Origins ». En France, elle remplace les trois degrés d’équipement antérieurs. Un peu mieux doté que la finition intermédiaire Premium, mais moins richement que l’Ultimate, la nouvelle ne casse pas franchement les prix, affichée à un tarif de 45 140 € avec la transmission automatique de cet essai, contre 47 040 € pour l’Ultimate bva6 fin 2013. Confronté à la hausse du won, Kia ne dispose certainement plus d'une grande marge de manœuvre pour casser les prix de ses modèles fabriqués en Corée (46 % sur les 2,7 millions de sa production mondiale), ce qui est le cas du Sorento. C’est un peu moins cher en comparaison de l’Audi Q5, BMW X3 ou même du Volvo XC60, trois véhicules plus courts d’une poignée de centimètres uniquement disponibles en 5 places, mais aux prestations par ailleurs bien supérieures. Les tarifs sont en revanche bien plus élevés que ceux de tous ses rivaux proposés par des constructeurs généralistes. Les clients peuvent toutefois espérer obtenir assez facilement 20 % de remise dans quelques-uns des 214 points de vente que compte le réseau de distribution de la marque en France.


Inepties de conception en pagaille


Extérieurement, le Sorento porte plutôt bien ses cinq ans d’âge, même si le design ne se distingue pas par une folle originalité. La présentation de l’habitacle a par contre vieilli en comparaison de son proche cousin Santa Fe. La qualité des matériaux et celle de l’assemblage sont correctes, mais assez loin des références de la catégorie. Passons sur l’ambiance tristoune, sur certains plastiques durs de qualité moyenne, sur les inserts décoratifs en faux je ne sais pas quoi attristants (« aspect métal ») : il y a surtout trop de détails de conception qui fâchent.


Essai - Kia Sorento 2.2 CRDi 197 ch bva6: obsolète ?


À commencer par l’obligation de baisser la tête à l’avant pour s’installer à bord, sièges pourtant réglés au plus bas, même si on ne dépasse 1,80 m. Un comble pour un engin qui dépasse 1,70 m de haut. Les petites ou les grosses erreurs de cet acabit, le Sorento les collectionnent. On en retrouve au niveau du coffre avec un cache bagages amovible trop long d’une dizaine de centimètres pour pouvoir se loger dans la trappe de rangement sous plancher qui borde le seuil de coffre contrairement au Santa Fe-. On ne sait où le caser et il encombre le peu d’espace disponible pour les bagages en 7 places. On citera encore l’accès aux deux places de 3e rang aussi difficile que sur les autres SUV sept places, d’autant qu’il ne s’effectue que par le siège droit de la rangée centrale, le seul à se replier complètement (en portefeuille).


Essai - Kia Sorento 2.2 CRDi 197 ch bva6: obsolète ?
Essai - Kia Sorento 2.2 CRDi 197 ch bva6: obsolète ?
Essai - Kia Sorento 2.2 CRDi 197 ch bva6: obsolète ?

Du coup, avec la partie 2/3 de la banquette dont seul le dossier est rabattable, il ne faut pas espérer une aire de chargement plane en deux places, ou un superbe volume utilisable. À ce propos, Kia annonce les capacités des différentes configurations en normes américaines SAE, fantaisistes par rapport aux normes allemandes VDA auxquelles se sont ralliés la grande majorité des constructeurs en Europe. En réalité, le volume de chargement passable avec 5 personnes à bord devient quasi-inexistant en 7 places (258 litres annoncés). Parmi les rares points vraiment positifs, il reste la banquette très large qui offre 3 vraies places, ou les deux sièges du troisième rang facilement escamotables…


Dynamique en berne


Essai - Kia Sorento 2.2 CRDi 197 ch bva6: obsolète ?

Par rapport au Sorento de 2009, le compromis comportement/confort a évolué favorablement, mais bien trop peu pour espérer rejoindre la moyenne de la catégorie. Si la motricité s’avère correcte, le train avant reste lourd et le sous-virage apparaît trop rapidement. Ce 4x4 pataud n’est pas plus sûr que la moyenne entre ce comportement peu efficace – les pneus Kumho pas fantastiques et le poids qui atteint encore 2 tonnes (réduit de près de 50 kg lors du restylage) n’aident pas, ou des distances d’arrêt pas franchement courtes. La qualité d’amortissement a peu progressé. Elle fait illusion sur un billard, mais devient vite dépassée dès que le revêtement se dégrade. À ces suspensions peu confortables, il faut ajouter un univers sonore peu propice aux longs trajets, le Diesel - très bruyant à froid - et la boîte auto se faisant entendre plus que de raison pour un engin de cette catégorie. Mais c’est surtout les importantes vibrations au ralenti, insupportables en ville, qui grèvent l’agrément. À sa décharge, notre véhicule d’essai totalisait plus de 23 000 kilomètres au compteur et n’a peut-être pas profité d’un entretien des plus soigneux, même s’il a été suivi dans la concession la plus huppée du réseau Kia, au prix du m2 d’exposition et d’atelier sans doute les plus chers de France…

La masse à mouvoir, tout comme la boîte douce mais lente grèvent les performances, simplement décevantes pour un engin de presque 200 chevaux et au couple honorable de 436 Nm (431 Nm avec la bvm6) avec par exemple un 1 000 m départ arrêté franchi en près de 32 secondes, le 0 à 100 km/h réalisé en 10 secondes ou une vitesse maxi limitée à 185 km/h (190 km/h annoncés). Avec la boîte mécanique 6 rapports facturée 1.500 € de moins, le Sorento se montre un peu plus vif.


Conso effarante


Essai - Kia Sorento 2.2 CRDi 197 ch bva6: obsolète ?

Le quatre cylindres 2.2 CRDI a été optimisé en 2012 avec notamment un nouveau système de recirculation des gaz d'échappement qui a permis de baisser les émissions de CO2 au niveau de 155 grammes par km pour la boîte mécanique et à 178 g/km pour l’automatique. Si le rendement a légèrement progressé, la consommation reste préoccupante, en raison notamment de la boîte automatique un peu dépassée.

La consommation en ville est prohibitive, souvent supérieure à 20 l/100, et jamais inférieure à 13 litres. Notre moyenne a atteint pas moins de 11,7 l/100 km (6,8 l/100 km selon le cycle mixte officiel, comprenant un mini sur route à 8 litres et un parcours autoroutier aux environs de 9,5 litres. Si on compare à des SUV premium allemands aux performances comparables, le Sorento est un vrai gouffre, avec une consommation supérieure de 15 à 30 %. C’est aussi un à deux litres de plus selon l’usage que le Sportage bva de 184 chevaux au 2 litres de conception à peine plus récente qui réclame en moyenne environ 10 litres (entre 9 et 11 l/100 selon le style de conduite).


Équipement généreux


Disponible depuis la toute fin 2013, le Sorento Origins offre un bon niveau d’équipement. Il reprend les éléments de la finition intermédiaire Premium comme le toit vitré panoramique, la climatisation automatique, la sellerie en cuir noir, la navigation à écran tactile 7 pouces… enrichie d’une grille de calandre spécifique, de projecteurs au Xénon (avec lave-phare et correction automatique de l’assiette), de jantes en alliage 19 pouces, de protections de carter avant et arrière finition aluminium et d’un pédalier lui aussi aspect aluminium, soit une partie des équipements de l’ancien haut de gamme Ultimate. La dotation de série s’enrichit par rapport à ce dernier d’une peinture métallisée ou perlée. Impasse est faite en revanche sur certaines aides à la conduite comme la surveillance des angles morts, l’avertisseur de franchissement de ligne, l’aide active au créneau, les phares directionnels et l’assistance de direction modulable. Si les 1 900 € de moins font légèrement progresser le rapport prix/équipement, il n’y a pas une seule option au catalogue, série spéciale oblige.


Qualité(s) / prix : entre bof et à fuir


Essai - Kia Sorento 2.2 CRDi 197 ch bva6: obsolète ?

Le prix du Sorento peut paraître raisonnable sur le papier si on considère le niveau d’équipement fourni et la garantie 7 ans/150 000 kilomètres (+ les 7 ans de mises à jour de la navigation, pas les 7 ans d’entretien inclus réservé au monospace Carens), mais eu égard à ses piètres prestations, il est beaucoup trop cher. Sa dotation de série ne compense pas ses pâles qualités dynamiques, ses détails de conception aberrants et une finition quelconque.

Parmi les concurrents retenus page 3, le nouveau Nissan X-Trail commercialisé en juin 2014 est certainement son plus sérieux rival, malgré une offre en Diesel pour l’instant limitée à 130 chevaux. Le Chevrolet Captiva 2.2 VDCi 184 lui aussi fabriqué en Corée offre un meilleur rapport prix/prestations/équipement, à moins de 37 000 €.

Quant à son cousin le Hyundai Santa Fe 2.2 CRDi PACK Premium Limited 4X4 un peu plus moderne, au moins pour la présentation de l’habitacle, il justifie à peine mieux son tarif également élevé.