Les chiffres statistiques publiés par l'Observatoire de la délinquance sont comme toutes les statistiques à prendre avec des pincettes, ou tout du moins avec le souci d'analyse et de compréhension.

Ainsi, on note par rapport à janvier et février 20010 une augmentation nette des « délits de conduites sous l'emprise d'un état alcoolique ou de produits stupéfiants » alors que sur la période 2009/2010, les chiffres montraient une stagnation. Idem en ce qui concerne les « conduites sans permis » et les « Grands excès de vitesse » (+50km/h) dont le nombre a augmenté d'environ 55% sur les 2 premiers mois de l'année.







Mois

Délits de conduites sous l'emprise d'un état alcoolique ou de produits stupéfiants

Conduites sans permis

Grands excès de vitesse +50km/h


2009

2010

2011

2009

2010

2011

2009

2010

2011

Janvier 13 596 13 711 16 502 6 968 6 776 8272 726 724 1 173
Février 13 909 13 856 15 591 7 405 6 860 7 977 913 790 1 185


Toutefois, ce qui n'est pas mentionné dans la plupart des articles que vous lirez sur le sujet, ces données sont pondérées par l'Observatoire qui précise dans son rapport que tous ces chiffres devraient être rapportés au nombre de contrôles effectués pour obtenir une statistique crédible et utilisable en tant que telle. Problème, cette donnée là du nombre de contrôles effectués n'est pas disponible et ne devrait donc pas permettre d'utiliser ces statistiques comme base de travail réaliste.


Il est en effet facilement compréhensible que l'augmentation du nombre d'infraction est directement proportionnelle au nombre de contrôles effectués. Plus vous cherchez, et plus vous trouvez, il serait donc beaucoup plus judicieux de donner un pourcentage de délits par rapport aux contrôles plutôt qu'un chiffre brut du nombre d'infractions relevées. Oublier ceci est une manière de faire parler les chiffres selon son bon vouloir.


Tous ces chiffres devraient être rapportés au nombre de contrôles effectués pour obtenir une statistique crédible. Problème, cette donnée n'est pas disponible !

Plus largement, le nombre de tués sur les routes devrait toujours être rapporté, et à la météo sur la période et au nombre d'usagers de la route en constante et logique augmentation. Il est là aussi évident que plus de monde sur les routes engendre forcément plus de risques d'accident et qu'il serait plus juste d'évoquer un rapport plutôt qu'un chiffre brut de décès, comme on se plait à le faire pour conditionner la population et justifier la répression. De cette manière, nous verrions des chiffres en baisse constante, ce qui nous ferait prendre conscience à quel point la route est toujours plus sûre. Mais est-ce la volonté des nos élites ?


Bref, les statistiques comme les sondages sont des instruments potentiellement propagandistes qu'il faut toujours se garder de prendre pour argent comptant dès lors que l'on ne possède pas toutes les données nécessaires à un jugement objectif et non orienté.

Vous noterez également que ces infractions dont l'augmentation brute va être utilisée par les associations contre la délinquance routière pour accuser l'assouplissement du permis à points ne concerne aucunement la révision des délais de récupération de points prises dans la loi Loppsi 2. Toutes ces infractions graves restent punies de la même façon qu'avant, il sera donc malhonnête de relier ces évènements qui n'ont aucun lien entre eux.