Dire que l'automobile n'est responsable en rien des problèmes de santé publique et environnementaux est hypocrite, mais à l'inverse, mettre tout sur le dos de ce mode de transport est un peu trop facile. Le plus dur, justement, c'est d'arriver à évaluer la part de responsabilité exacte de l'automobile dans les différentes problématiques citées précédemment. Et c'est d'ailleurs ce qu'ont tenté de faire les scientifiques de la revue European Respiratory. Ils ont tenté de connaître le pourcentage des cas d'asthme chez l'enfant directement lié à l'automobile. Résultat, sur les 10 villes européennes, le chiffre se porte à 14 %.


Les scientifiques ont choisi les villes suivantes pour cette étude : Barcelone, Bilbao, Bruxelles, Grenade, Ljubljana, Rome, Séville, Stockholm, Valence et Vienne. «Nous avons estimé que 33.200 cas d'asthme (soit 14% de l'ensemble des cas d'asthme observés chez ces enfants) pouvaient être attribués aux polluants automobiles, ce qui signifie en d'autres termes que ces cas ne se seraient pas produits si personne n'avait vécu dans ces zones (autour des axes routiers) », ont ainsi commenté les chercheurs.


Au final, 14 % des cas d'asthme chez l'enfant (soit 33 200 personnes) seraient à mettre sur le compte des rejets des transports, en particulier de l'automobile. Pour autant, selon les villes, les constats sont différents : le chiffre est de 23 % à Barcelone tandis qu'il n'est que de 7 % à Stockholm. Le climat doit certainement jouer pour expliquer de telles différences. Malheureusement, l'étude ne va pas jusqu'à dire quel polluant est responsable de ces troubles, mais puisque le chiffre varie du simple au triple entre Barcelone et Stockholm, il y a fort à parier que les particules fines (qui sont « évacuées » par les pluies) soient en jeu, et donc principalement les moteurs diesels (même si on le rappelle, les moteurs essence à injection directe en rejettent également).