Nécessité a fait loi et Mahindra a su saisir l’occasion d’étoffer son groupe. Le conglomérat indien  a acquis pour 33 millions d’euros la société transalpine âgée de 85 ans Une somme que ce géant multi-sectoriel s’étendant des tracteurs aux véhicules utilitaires en passant par les technologies de l'information a pu débourser sans trembler. Il emploie plus de 200.000 salariés à travers le monde et présente un chiffre d'affaires de plus de 15 milliards d'euros.   

Qui plus est, il sait ménager les susceptibilités. Comme avec Peugeot-Scooters acquis il y a quelques mois, l’identité originelle de la nouvelle acquisition n’est pas encore remise en question. "Pininfarina reste une marque italienne. L'entreprise reste en Italie", a tenu à souligné son PDG Paolo Pininfarina. "Pininfarina demeurera une compagnie indépendante, cotée à la Bourse de Milan, avec Paolo Pininfarina à sa présidence", a pour sa part précisé Mahindra.

Un bel affichage qui ne doit pas masquer une douloureuse réalité. Fin septembre 2015, le groupe enregistrait une perte nette de 7,8 millions d'euros et un endettement de 47,4 millions d'euros. Aux termes de l'accord la société familiale Pincar, détentrice de 76,06% du capital de Pininfarina, cède la totalité de ses parts à deux des sociétés de Mahindra : Tech Mahindra (qui aura 60% de l'investissement) et Mahindra & Mahindra (40%). Les quelque 23 millions d'actions seront acquises au prix de 1,10 euro l'unité.

Ces titres, actuellement hypothéqués auprès des banques créancières de Pininfarina, seront libérés au moment de la clôture de la transaction, précisent les parties. L'opération sera suivie d'une offre publique de rachat sur les titres Pininfarina restants, au même prix, puis d'une augmentation de capital de 20 millions d'euros d'ici fin 2016. L'opération apportera par ailleurs aux créanciers de Pininfarina une garantie ne dépassant pas 114,5 millions d'euros.

Après l'annonce de la cession, le titre de l'action a perdu lundi à la Bourse de Milan 68,81% de sa valeur, clôturant à 1,31 euro et se rapprochant ainsi du prix d'achat annoncé. Le Pininfarina indien  séduit déjà les marchés qui n'ont cure d'un romantisme historique.