Leader du championnat de F3 UK et membre du Red Bull Junior Team, Jean-Eric Vergne sait que le parcours menant à la F1 est semé d’embuches. Mais, le week-end dernier, il a pu faire son premier run en F1, à Goodwood, au volant d’une Red Bull. Le Français nous confie ses impressions.


Jean-Eric, depuis quand était prévue cette première sortie en F1 à Goodwood ?

C’est prévu depuis le Grand Prix de Monaco. La personne qui s’occupe des showruns chez Red Bull m’avait appelé et m’avait demandé si j’étais libre pour faire Goodwood. J’étais libre ce week-end là donc c’était parfait.


Votre expérience anglaise en F3 britannique vous a peut-être aidé, vous qui connaissez bien l’Angleterre…

Je ne connaissais pas le Festival avant ce week-end donc, sur ce plan là, ça ne change rien. Mais, par rapport au public, cette sortie à Godwood était géniale pour moi. D’une, ce genre d’évènements n’existe pas en France. De deux, j’ai l’impression d’être beaucoup plus connu en Angleterre qu’en France. Ca m’a donc fait extrêmement plaisir.


Comment est le public anglais ?

C’est vraiment un public passionné. Par exemple, à Goodwood, il y avait énormément de personnes qui attendaient devant la loge des pilotes, pour notamment voir Lewis Hamilton et d’autres pilotes de F1. Mais même les « petits » pilotes comme moi étaient attendus, avec des gens qui me tendaient des cartes. Ca me faisait plaisir de les signer.


Que ressent-on au moment de s’installer au volant d’une F1 ?

Honnêtement, ce n’est pas si spécial que ça, étant donné qu’à Goodwood, on se retrouve sur une petite route, bosselée, assez dangereuse et encadrée par les ballots de paille. Le contexte n’aide pas à ce que ça fasse chaud au cœur, même si ça fait quelque chose car c’est la première fois qu’on met ses fesses dans un baquet de F1 pour rouler. Je pense que ça me fera vraiment quelque chose le jour où je roulerai sur un vrai circuit.


En disant cela, vous pensez aux rookie tests de fin de saison ?

C’est clairement le but. Si je gagne le championnat de F3 britannique, je ferai les tests de fin d’année. Après, je ne sais pas si ce sera avec Red Bull ou Toro Rosso.


C’est la trajectoire empruntée par Daniel Ricciardo, qui roule en FR 3.5 Series cette année. L’an dernier, il avait gagné le championnat de F3 britannique avant de faire les rookie tests…

Oui, l’objectif est de faire ça. Mais ce n’est pas parce que Ricciardo l’a fait que je veux le faire. Je prends part à un championnat et tous les championnats sont à gagner. Celui de F3 britannique, je veux le gagner. Ensuite, Red Bull fait participer ses meilleurs pilotes aux tests. Si je gagne mon championnat, je serai en tête de liste, je pense.


Revenons à l’expérience F1. Après l’installation dans le baquet, y’a-t-il des choses impressionnantes par rapport au pilotage d’une monoplace ?

La chose qui m’a impressionné, c’est le moteur, sa puissance. En plus, ce n’était pas le V8 d’aujourd’hui mais le V10 d’il y a quatre ans. Ca fait énormément de bruit, ça pousse très fort, ça c’est vraiment très sympa. En revanche, on ne pouvait pas tester la F1 en conditions optimales car on n’avait pas les pneus chauds, ni les freins, donc on n’avait pas de grip et on ne freinait pas bien. Le but, c’était d’amuser le public, donc faire le show, faire des donuts, patiner, faire du bruit devant le public.


La F1 est toujours votre objectif. A quel terme espérez-vous y arriver ?

Effectivement, la F1 reste l'objectif. Mais le principal, c’est cette année, et c’est de gagner le championnat. Pour la suite, on verra. Ca parait tellement compliqué d’arriver en F1… Plus on s’en approche, plus on a l’impression de s’en éloigner ! C’est très complexe. On se rend compte que ce n’est pas que le sportif qui compte, mais aussi la personne, ses capacités. Il y a ensuite un côté business derrière tout ça et qui n’est pas à la portée de tous les pilotes.


Faut-il bien s’entourer pour préparer une arrivée en F1 ?

Avec Red Bull, je sais que je bénéficie du meilleur entourage qui soit. Je n’ai pas trop de questions à me poser de ce côté-là. La seule chose que j’ai à faire pour arriver en F1, c’est de faire mon boulot : gagner des courses, gagner des championnats et être irréprochable. Irréprochable, que ce soit au niveau du sport, au niveau des courses mais aussi dans le travail avec Red Bull, notamment dans le simulateur. Chez Red Bull, je travaille beaucoup dans le simulateur et j’y apprends beaucoup. Mais, la F1, c’est aussi une question d’opportunités.



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