La Mini Aceman JCW est une sportive électrique pas assez survoltée
Version longue de la Mini Hatch électrique, l’Aceman se décline, elle aussi, en version sportive JCW. Puissante avec ses 258 ch mais invraisemblablement lourde et limitée en autonomie, à quoi peut-elle bien servir ?

Sommaire
Note
de la rédaction
12,6/20
En bref
Jusqu’à 345 km d’autonomie
À partir de 45 450 €
Il ne serait guère charitable de qualifier la Mini Aceman JCW de petit camion. Mais enfin, à 1 825 kg, elle ne saurait non plus passer pour un poids plume. Comme elle partage sa plate-forme avec la Mini Cooper électrique, qui a déjà évacué toute notion de légèreté, on ne s’en étonnera pas, car l’Aceman, voulue plus adaptée à un usage familial, allonge son empattement de 8 cm et bénéficie de portières arrière… donc s’alourdit. Hormis ses dimensions et son poids, l’Aceman est identique à la Mini électrique du même nom : elle se pare de trains roulants relativement évolués, dotés d’un essieu arrière multibras, et de ressorts/amortisseurs spécialement adaptés. En JCW, la Mini repose sur des jantes de 19 pouces montées sur des Hankook Ion Evo R en 225/40, soit des gommes assez sportives qui trahissent sa vocation pas tout à fait paisible. Ce, à l’instar du moteur électrique développant 258 ch, une solide cavalerie qui aura tout de même une forte masse à trimballer. En découlent des performances intéressantes plus que violentes : 200 km/h au maxi, pour un 0 à 100 km/h exécuté en 6,4 s. Autant le dire tout de suite, en la matière, les rivales de Stellantis (Abarth 600e et Alfa Romeo Junior 280) font mieux. Côté électrique, l’Aceman ne sort pas non plus de la norme : batterie de 49,2 kWh utiles permettant une autonomie moyenne annoncée de 345 km, soit un peu mieux que ce qu’on trouve chez les rivales italiennes. Mais le chargeur de 95 kW ne permet, en théorie, de raviver les cellules lithium-ion de 10 % à 80 % qu’en 30 min. Pas de miracle.

Un surcroît de praticité crucial
Comme pour la Mini JCW électrique, nous testons l’Aceman JCW en Angleterre, dans les Cotswolds, non loin de l’usine Plant Oxord où elle n’est pas fabriquée (du moins pas avant 2026) puisqu’elle nous vient de Chine. A l’avant, en toute logique, on retrouve le sympathique cockpit de la 3-portes, tableau de bord compris. Au programme, excellents sièges, présentation agréable marquée par d’originaux revêtements en tissu sur le tableau de bord, par ailleurs composé de plastiques durs.

En son centre trône un écran digital circulaire, très agréable à regarder et à utiliser, de par sa belle définition et sa réactivité évidente. Naturellement, il est bourré de menus et de sous-menus, donc compliqué à explorer.

A l’arrière, grosse différence avec la Mini à trois portes, la banquette est ici aisément accessible et utilisable par des adultes (qui s’y sentiront certes un peu à l’étroit).

Pour sa part, le coffre propose un volume en nette hausse, variant de 300 l à 1 005 l banquette rabattue, des valeurs à peu près satisfaisantes pour une auto dépassant à peine les 4 m. On voit à quoi servent les 21 cm supplémentaires en longueur (et le surcroît de 95 kg qu’ils induisent) par rapport à la Cooper JCW.

Sportive surtout par sa suspension dure
Volant en main, l’Aceman JCW se comporte-t-elle comme sa petite sœur ? Oui, à quelques nuances près. On apprécie toujours l’excellente position de conduite tout en devant s’habituer à la conduite anglaise. Honnêtement, on s’y fait rapidement, et tant mieux car les routes du coin, encombrées, ne sont pas toujours très larges. Ni bien revêtues : d’emblée, la fermeté de la suspension se rappelle à nos souvenirs. Cela dit, elle semble moins impitoyable que celle de la 3-portes, même si en usage courant, elle est vite pénible dès que le bitume n’est plus lisse. Dommage, car avec une sellerie aussi bien conçue et une insonorisation respectable, la Mini Aceman JCW dispose de bons atouts pour se montrer confortable. Et pour le sport ? La sino-germano-anglaise procure de bonnes performances, marquées par des reprises consistantes, mais rien qui ne justifie une suspension aussi ferme. Celle-ci semble avoir été définie ainsi pour rappeler le feeling des Mini traditionnelles, à l’instar de la direction, très rapide, qui confère à l’auto une certaine agilité. Le train avant se veut précis, donc on en retire un certain plaisir, voire du fun si on se place en programme Go Kart.

Là, la motorisation gagne en réactivité, le volant s’affermit et les aides électroniques relâchent presque totalement leur emprise. Les effets de couple s’en trouvent démultipliés, de sorte qu’il faut tenir le cerceau avec poigne, les pertes de motricité deviennent fréquentes, mais on s’amuse un peu comme au volant d’une GTI des années 80. On peut même s’amuser à déstabiliser la poupe en levant le pied en appui, la Mini se révélant joliment joueuse. Cela dit, ça distrait quelques minutes, après on repasse en Sport pour une expérience de conduite plus calme mais pas réellement moins véloce (ni plus confortable). En tout cas, la Mini Aceman s’avère tout à fait sûre, saine et communicative, même si l’amortissement d’une Abarth 600e, par ailleurs dotée d’un vrai différentiel à glissement limité, semble mieux jugé.

Pas une voyageuse
La consommation ? J’ai obtenu 19,4 kWh/100 km (contre 16 kWh/100 km annoncés) en respectant les limitations de vitesse anglaises (96 km/h maxi sur 2-voies et 112 km/h sur 4-voies), de toute façon difficiles à atteindre, les routes étant encombrées. Sans oublier les routes ultra-étroites qu’il a fallu emprunter à faible vitesse, une partie importante du réseau principal local ayant été neutralisée par les forces de l’ordre à cause d’un sévère accident de la route. Cela donne une autonomie de 250 km en étant très joueur, sachant qu’en sus, il faisait environ 25°C, une température idéale pour l’efficacité de la batterie… Pas de quoi s’extasier. La régénération au freinage ne change rien à l’affaire. Certes, elle varie selon le programme de conduite enclenché, et l’on dispose d’un mode B (pour Brake) emmenant la voiture jusqu’à l’arrêt, mais on aurait préféré gérer le tout avec des palettes, histoire de grappiller quelques kWh çà et là. En somme, même si elle est rapide, l’Aceman JCW rendra les longs trajets très lents !
Chiffres clés *
- Longueur : 4,07 m
- Largeur : 1,75 m
- Hauteur : 1,51 m
- Nombre de places : 5 places
- Volume du coffre : 300 l / 1 005 l
- Boite de vitesse : NC
- Carburant : Electrique
- Taux d'émission de CO2 : NC
- Date de commercialisation du modèle : Juin 2024
* pour la version (J05) EJCW 258 JCW 54.2 KWH.
Le bonus / malus affiché est celui en vigueur au moment de la publication de l'article.
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