En bref

Première traction et premier monospace BMW

De 116 à 231 ch

De 28 350€ à 44 750€

BMW est une marque à l'aura particulière. Les autos proposées par le constructeur entre 1970 et 2000 répondaient pour beaucoup à des préceptes de sportivité, d'équilibre et de mobilité qui en faisaient des instruments ludiques pour les manieurs de volant habiles. La division 'M' a fini de contaminer ces amateurs pour qui une BMW ne pouvait plus être qu'une propulsion à moteur 6 cylindres en ligne atmosphérique à l'équilibre parfait de 50/50. Mais on ne survit pas économiquement en ne vendant qu'aux passionnés et, comme ses concurrents directs Audi et Mercedes, BMW a à partir des années 2000 considérablement élargi son offre pour toucher une clientèle plus importante afin de se développer. Cette politique aboutit aujourd'hui à une double révolution culturelle au sein de la marque, une révolution qui se concentre sur un seul modèle : le Série 2 Active Tourer, premier monospace et première traction de la marque à l'hélice.


Essai vidéo - BMW Série 2 Active Tourer, une tentation française

Essai vidéo - BMW Série 2 Active Tourer, une tentation française

 


En France mais également en Europe, les ventes de SUV compacts devancent désormais celles des monospaces compacts mais malgré cela, elles représentent encore 10% du marché hexagonal et si l'objectif de BMW n'est pas d'aller chercher les indétrônables ténors généralistes comme le Citroën C4 Picasso ou le Renault Scénic qui s'écoulent à plusieurs dizaines de milliers d'exemplaires chaque année dans notre pays (et plus d'une centaine de milliers en Europe), ils s'imaginent assez bien réduire les 8 à 13 000 ventes annuelles françaises du Mercedes Classe B. Tout cela justifiait-il économiquement la conception d'un tout nouveau modèle ? Pas forcément mais le Série 2 Active Tourer est une opportunité créée par l'avènement de la nouvelle plateforme modulaire UKL conçue pour Mini que l'on a décidé d'utiliser également chez BMW pour en accélérer la rentabilisation. C'est donc un pragmatisme industriel et économique (pour la cohérence technique avec la Série 2 coupé propulsion, on repassera par contre) qui nous amène à ce monospace traction BMW.


Les audaces esthétiques, c'était avant

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Sur le plan du design, certes hautement subjectif, on ne peut s'empêcher quand même de remarquer que, de profil et de ¾ arrière, il est bien difficile de différencier un Active Tourer d'un Kia Carens ou d'un Ford C-Max et que C4 Picasso ou Scénic sont franchement plus audacieux. Ce « classicisme » qui peut s'apparenter à de la timidité pour une marque qui a déjà donné (et payé) par le passé dans la prise de risque esthétique sera peut-être un atout, la clientèle de ce genre d'auto n'étant probablement pas majoritairement adepte des folies de designer. Les ventes apporteront comme toujours la réponse mais on remarquera tout de même que ce dessin a des vertus aérodynamiques puisque le Cx s'affiche à seulement 0,26.


Une révolution pas révolutionnaire


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Pour le reste, BMW s'est conformé aux règles du segment en donnant à son premier monospace un peu de praticité et une certaine modularité. Notez qu'avec seulement 4,34m de long, il est au niveau d'un Scénic ou d'un Classe B (4,36m) et bien plus petit qu'un C4 Picasso (4,42m) ou d'autres monospaces dépassant les 4,50m (Peugeot 5008, Kia Carens … etc) ce qui explique aussi une capacité de chargement en léger retrait allant de 468l à 1510l une fois la banquette arrière fractionnable rabattue et le siège avant droit replié (option). Les habitués des familiales à hayon se poseront la question de l'intérêt d'une commande électrique de rabattage des sièges (40/20/40) qui n'apporte (apparemment) rien de plus que le même système mécanique, et ce d'autant plus que pour les remettre en place, il faut aller user de l'huile de coude comme partout ailleurs. Ou presque partout car les dossiers ne reprennent pas leur place originelle lorsqu'on les relève à la main, il faut ensuite tirer 3 lanières (une par place) pour les repositionner correctement. Il doit y avoir une explication que nous n'avons pas encore trouvée mais que l'un de nos lecteurs s'empressera de nous donner, j'en suis certain. L'accès au coffre est aisé, le plancher est plat et se relève, dévoilant un bel espace supplémentaire de chargement. Précisons que les prototypes d'une version allongée 7 places arpentent les routes en ce moment, laissant penser à une arrivée de cette évolution pour 2015.

La banquette arrière peut également coulisser sur 13 cm (à partir de la finition Lounge) laissant le choix d'augmenter le volume à bagages ou la place aux genoux qui est supérieure de plus de 8 cm par rapport à celle offerte par le BMW X1 dont on se dit qu'il est probablement le premier concurrent de l'Active Tourer. Ensuite, pour bénéficier de série de la fermeture automatique du hayon comme sur notre modèle d'essai, il faudra opter pour la finition Luxury. Il est bon de noter dès maintenant que ce genre de prestations habituellement réservées à d'autres segments et qui font la singularité de l'offre de BMW ne sont évidemment pas disponibles dans les entrées de gamme. Pour disposer d'un Active Tourer se différenciant de l'offre habituelle du segment, il ne faudra pas se cantonner au premier niveau de finition.

L'épineux jugement de la qualité perçue dont se vante BMW pour son Active Tourer ne peut se faire que sur notre version Luxury haut de gamme. Là, pas d'hésitation, c'est du très haut niveau. La Mercedes Classe B est larguée et on s'approche très très près de ce que peut faire Audi dans ses versions haut de gamme avec des matériaux à l'aspect gratifiant et au toucher agréable, un style recherché et raffiné ainsi qu'un assemblage robuste et une impression d'opulence et de technicité. Reste à savoir à quoi ressembleront les versions d'entrée de gamme.


Essai vidéo - BMW Série 2 Active Tourer, une tentation française

À ce propos, le Série 2 Active Tourer sera proposé en prix d'appel à 28 350€ dans une finition Première 216d (seul moteur proposé) dépouillée très très éloignée de notre modèle d'essai qui était un 225i Luxury bien optionné dont la valeur avoisinait les 48 000 euros. Mais il n'y a rien ici de surprenant, c'est la norme habituelle du segment Premium qui attire depuis toujours le chaland avec des modèles d'image très éloquents qui ne font pas le gros des ventes. BMW propose donc en plus de cette version d'accès Première destinée à afficher un prix d'appel sous les 30 000 euros, les finitions Lounge, Sport et Luxury qui seront rejoint par une finition M Sport avant la fin de l'année. Et là, les prix grimpent tout de suite au dessus des 30,000 euros, la moyenne étant plutôt située entre 35 et 40 000 euros.