On aurait pu croire, après les attentats du vendredi 13 novembre et la fusillade de Saint-Denis le mercredi 18, que les franciliens délaisseraient fortement les transports en commun pour privilégier les moyens de transport individuels, voiture en tête. Or, ce n’est pas si clair. Si une baisse allant jusqu’à 50% de la fréquentation a bien été observée à la RATP (transports en commun parisiens) samedi et dimanche dernier, celle-ci est surtout due au fait que les grands monuments étaient fermés ces jours-là pour raison de sécurité. De plus, les autorités conseillaient à la population de rester chez elle.

Mardi, en revanche le Centre régional d'information routière d'Ile-de-France (CRICR) a comptabilisé 529 km de retenues cumulées, un record historique. Pour autant, de lundi à mercredi, la RATP (bus, métro et RER), contactée par nos soins, dit avoir constaté une baisse de l’ordre d’environ 10 % du trafic voyageurs (-10% lundi, -6% mardi, et à nouveau -10% mercredi après l’assaut de Saint-Denis), ce qui n’est pas très spectaculaire. Constatation comparable pour Transilien, le réseau de trains de banlieue : « jusqu’à -10% de fréquentation lundi et mardi, et depuis mercredi un quasi-retour à la normale », nous a-t-on assuré ce matin. Chez BlaBlaCar, leader du covoiturage, on n’a pas constaté non plus de pic d’activité en Ile-de-France : « Nous avons bien noté l'apparition de quelques annonces supplémentaires en région parisienne cette semaine, mais rien de bien significatif. Cela peut aussi être lié à la saisonnalité. Pas de gros pic, donc, contrairement à ce que l'on peut observer quand il y a des grèves de transports », précise un responsable de la communication. Les franciliens continuent donc d'utiliser massivement les transports en commun. Toutefois, ce vendredi matin, les embouteillages cumulés ont tout de même atteint 395 km.