Prélude à la gloire

Les premières "véritables" Cooper de Grand Prix seront néanmoins parfaitement conventionnelles. Avec l'avènement de la nouvelle Formule 1-2 litres, Cooper franchit le pas en proposant une monoplace animée par des six cylindres Bristol placés en position avant. Totalement surclassées par les Ferrari mais souvent bien placées à l'arrivée, elles permettront tout de même de faire connaître le nom d'un certain Mike Hawthorn.

Faute de moteur performant, Cooper renonce à participer officiellement aux Grands Prix à partir de 1954, date à laquelle la cylindrée autorisée passe à 2.5 litres, et se consacre alors aux épreuves Sport. L'entrée en lice du moteur Climax 1100-destiné à l'origine à des moto-pompes, mais compact et léger avec sa culasse aluminium- génère, en effet, de nombreuses vocations. Lotus et Lola notamment, se lancent dans la bataille avec des petites barquettes à moteur avant tandis que Cooper en revenant au moteur central va prendre son véritable élan. Jack Brabham, un jeune Australien, inconnu et bourru mais travailleur infatigable et metteur au point aussi talentueux qu'entêté, sera le principal artisan de cette montée en puissance. Etablissant une grande complicité avec John Cooper, Brabham n'hésite pas à modifier lui-même un modèle sport en "fausse F1" à carrosserie enveloppante et poste de pilotage central. Aligné au GP de Grande Bretagne 1955, la Cooper animée par un moteur Bristol 2 litres rend 27 secondes aux Mercedes pendant les essais... Qu'importe, l'impulsion est donnée. Cooper et Brabham savent intuitivement que l'avenir appartient au moteur central. L'avènement de la Formule 2-1500 cm3 en 1956 balaiera leurs derniers doutes.

Propulsées par un nouveau quatre cylindres Climax 1500 de 140 ch, les Cooper se montrent irrésistibles en F2 et menacent parfois de puissantes monoplaces à moteur avant dans des courses de formule libre. Un potentiel qui incite Brabham et Cooper à engager une monoplace au GP de Monaco 1957. Avec son moteur 1500 et bien que "gonflée" par deux réservoirs latéraux, la Cooper est tellement minuscule que sa présence semble presque incongrue sur la grille de départ. Brabham, voûté et comme accroché au volant, pilote tout en force. Le tandem suscite d'abord des commentaires amusés ou peu "avenants" mais la lecture des temps aux essais, contrarie les détracteurs. Puis, en course, lorsque l'Australien se hisse avant de se maintenir longtemps en 3e position derrière la Maserati de Fangio et la Vanwall de Brooks, l'équipage devient le "chouchou" du public. Au-delà de cette version mécanique de David et Goliath, les plus fins observateurs savent qu'un nouveau chapitre de la Formule 1 vient de débuter.

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