"Tout petit déjà..."

Comment pouvait-il en être autrement ? Excepté un séjour dans la marine de sa Glorieuse Majesté pendant la Seconde Guerre mondiale, alors qu'il rêvait d'être pilote de chasse, John Cooper n'a connu depuis son enfance que l'automobile ou la moto. Son père, Charles, fils d'un comédien anglais, né un peu par hasard à Paris, est un fou de moteurs. Il est d'abord mécanicien chez Napier, puis prépare des voitures pour des "gentlemen drivers" avant de s'établir à Surbiton, au sud-ouest de Londres. Propriétaire d'un garage, agent Vauxhall, Charles Cooper "se range" lorsque John a besoin se stabilité pour suivre l'école. Toutefois, c'est dans l'atelier familial que ce dernier sera le plus assidu.

Dès l'âge de 9 ans, John pilote ainsi un mini bolide construit par son père et quatre ans plus tard, il participe à la réalisation de la "Surbiton spécial". Au volant de ce midget animé par un moteur d'Austin Seven, le "gamin" roule à plus de 130 km/h sur la piste de Brooklands... Au lendemain de la guerre, lorsque se développe la Formule 500 cm3, il n'y a donc rien d'étonnant qu'elle reçoive un accueil plus que favorable dans le garage de Surbiton. Pour limiter les frais, les petits racers doivent être propulsés par un monocylindre de 500 cm3 (provenant le plus souvent d'une moto Norton, Jap, etc...) installé dans un châssis tubulaire de construction libre et carrossé sommairement.

Animés par la seule ambition de bien s'amuser, Charles et John doivent cependant composer avec les restrictions du moment. La première Cooper se contentera ainsi d'un châssis constitué par deux trains avant de Fiat Topolino, soudés dos à dos et rigidifiés par deux gros tubes. Le moteur Jap, accouplé à une boîte Triumph développe 35 ch n'est pas placé à l'arrière, comme sur la majorité des productions rivales, mais presque au centre, derrière le dos du pilote. Cette originalité fera le succès et la renommée de la Cooper et de son pilote. Dès 1947, les commandes affluent à Surbiton et la Cooper Car Company voit le jour peu après. La nouvelle firme développe alors son premier châssis "maison" et les minis voitures adoptent peu à peu des carrosseries mieux profilées, puis des solutions techniques plus sophistiquées. Les 500 Cooper deviendront les monoplaces de référence de la catégorie et révèleront toute une génération de jeunes pilotes britanniques dont Stirling Moss, ou Peter Collins. Certains châssis équipés de moteurs 1000 cm3 seront même engagés en Formule Libre avec un certain succès, compensant par leur agilité un déficit de puissance. C'est ainsi qu'une Cooper effectuera même ses débuts en championnat du monde de F1 dès 1950, lors du GP de Monaco, avec Harry Schell aux commandes.

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