Le Tesla Model Y Performance restylé reste-t-il une référence face aux Allemands armés jusqu'aux dents ?
Le lifting récent du SUV familial de Tesla est l’occasion pour la marque d’améliorer sensiblement la version porte-drapeau. Si le Model Y Performance ne cède pas à la course à la puissance lancée par la concurrence allemande, on peut se demander s’il reste dans le coup, tant en matière de performances que de comportement routier ou de technologies…

Sommaire
Note
de la rédaction
14,1/20
Note
des propriétaires
En bref :
Version sportive du Model Y
460 ch
0 à 100 km/h en 3s6
Autonomie WLTP de 580 km
À partir de 61 990 €
Pionnier de l’électrique dans toutes les catégories, y compris celle du SUV sportif, Tesla était le seul constructeur à proposer en 2022, avec Ford et sa Mustang Mach-e GT, un modèle familial de plus de 430 ch. Un modèle « Performance » capable d’abattre un 0 à 100 km/h en seulement 3s7 grâce à un poids relativement contenu et à deux moteurs délivrant la cavalerie sur leur essieu respectif, et par ailleurs capable d’aller loin, le tout pour un tarif bien inférieur aux modèles thermiques des constructeurs historiques.
Oui, mais voilà : trois ans plus tard, lesdites firmes ont investi massivement le créneau des catapultes "zéro émission", à grand renfort de moteurs survitaminés et de batteries aux capacités colossales, le tout saupoudré d’un savoir-faire typique en matière de raffinement et de technologies embarquées : Audi avec son SQ6 de 489 ch (en version SUV et Sportback), BMW avec son récent iX3 "Neue Klasse" 50 xDrive de 469 ch, et enfin Mercedes avec un très attendu GLC EQ 400 aussi puissant que l’Audi. A des tarifs bien supérieurs, cela dit (cf page notation).
Plus gênant, des marques Chinoises s’y mettent aussi, et notamment XPeng avec son G6, qui fait l’affront, dans sa version Performance, de proposer 485 ch pour à peine plus de 50 000 €. Dur pour Tesla… Sauf que la marque d’Austin (Texas) ne s’est pas endormie sur ses lauriers et a même fourbi ses armes à l’occasion du restylage du Model Y cette année…
Certes, le SUV accuse son âge comparé à ses nouveaux concurrents particulièrement apprêtés (surtout côté teuton), d’autant que sa diffusion massive depuis 2021 l’a quasiment rendu banal sur nos routes, mais le lifting lui offre davantage de personnalité, avec notamment un regard plissé et un inédit bandeau de LED à l’arrière.

Et surtout, la panoplie qui vaut à l’Y l’honneur d’orner le logo Plaid initié par les Model S et X de 1 000 ch, suggère la sportivité. Un peu sur la proue, avec une lame plus prononcée et des ouïes noires de part et d’autre du bouclier, beaucoup sur la poupe, avec un aileron en fibre de carbone et un proéminent diffuseur, et énormément de profil avec des jantes de 21 pouces noires derrière lesquels on distingue des étriers de frein rouges.

À l’intérieur, la sportivité est moins affirmée : toujours aussi épurée, la planche de bord reste classique, voire austère, surtout comparée à celle des Allemands, en dépit de quelques touches de fibre de carbone. Par ailleurs, il faut toujours se familiariser avec la chasse aux boutons, qui impose de passer par l’écran pour simplement régler le volant, les rétroviseurs, ou… ouvrir la boîte à gants. Heureusement, les menus restent d’une simplicité enfantine. Pour ne rien gâter, le système offre ici une résolution plus élevée (80 % de pixels supplémentaires) que sur les autres Y.

Seule véritable indice de sportivité, les sièges invitent à l’arsouille avec des dossiers monoblocs aux maintiens prononcés et des assises à longueur réglable (électriquement s’il vous plaît !), même si la position reste un peu haute. Cela tombe bien, il est temps d’aller voir si la mise à jour du modèle lui permet de faire face aux assauts de la concurrence.


Silence, ça pousse !
Contact ! Enfin, pied sur le frein, puisqu’il n’y a rien d’autre à faire pour éveiller les moteurs. Ne cherchez pas de levier d’inverseur, il n’y en a plus depuis longtemps : il faut passer par l’écran pour passer du mode parking aux modes Drive ou Reverse. Simplissime. Mieux, la voiture anticipe vos besoins : vous arrivez face à un mur puis braquez dans l’autre sens ? Elle comprend que vous manœuvrez et enclenche la marche arrière automatiquement. Déroutant au début voire un tantinet inquiétant, mais pratique finalement, voire indispensable après quelques jours. Et dire que certaines autos réclament encore d’appuyer fortement sur le frein, et d’insister plusieurs fois sur une commande pour réaliser la même opération…
Nous ne sommes pas là pour un concours de créneau, mais pour vérifier que ce Model Y Performance mérite le surcoût de 9 000 € par rapport à une « simple » version Grande Autonomie à quatre roues motrices, et si l’auto reste un bon plan dans la catégorie. Nous enclenchons le mode de conduite « Inouïe » pour profiter du maximum de couple. Accélérateur pied au plancher, la tête vient coller le dossier, accréditant la thèse du 0 à 100 km/h en 3s6 (contre 4s8 pour le petit frère). Et les Allemands dans tout ça ? Malgré des cavaleries supérieures, les Audi SQ6 et Mercedes GLC EQ 400 réclament 4s3 sur le même exercice, et le BMW iX3 50, de puissance équivalente, 4s9. Un « boulevard », comme on dit… Le XPeng G6 également, reste derrière, mais dans une moindre mesure (4s). Seule catapulte capable de rivaliser avec seulement 3s5 : la Kia EV6 GT, avec ses 650 ch !

Il faut dire qu’avec 2 033 kg à vide, le Tesla pèse entre 300 et 500 kg de moins que les Teutons et quasi 100 kg de moins que le Chinois. Une relative légèreté qui l’avantage également dans les lacets : ce Model Y vire vite et à plat, bien aidée par une direction franche (à défaut d’être informative), un train avant réactif et une suspension pilotée autoritaire. Mieux, le grip semble difficile à prendre en défaut, du moins sur le sec, grâce aux pneus Pirelli P-Zero XXL. C’est simple, on a l’impression de conduire un gros kart, de surcroît confortable, l’amortissement restant assez prévenant sur les bosses. Enfin, l’auto s’avère assez équilibrée avec un arrière qui peut accompagner le mouvement en entrée et en sortie de courbe, mais sans brutalité ni excès. Seul bémol : le freinage manque d’attaque à la pédale. Pas très sport vu les vitesses atteintes…
Reste à savoir si ce Model Y est toujours apte à voyager loin face à des rivaux qui annoncent, pour certains, entre 650 et 800 km d’autonomie en cycle mixte. Ne rêvons pas : alors que ses concurrents embarquent des batteries avoisinant 90 voire 100 kWh utiles pour les Allemands, le Tesla reste modeste avec une capacité de 75 kWh. Pour autant, il ne s’arrêtera pas beaucoup plus souvent sur autoroute grâce à son aéro soignée, gage d’une consommation contenue : à 130 km/h, nous avons ainsi constaté 20 kWh/100 km seulement, avec une température extérieure de 18°C. Difficile de trouver plus efficient dans la catégorie.
De quoi autoriser environ 350 km avant de ravitailler, ou 280 km avec 80 % de charge. Un niveau que l’on regagnera après moins de 20 minutes de branchement sur une borne rapide (l’autre avantage d’une batterie à la capacité modeste), les Model Y haut de gamme acceptant jusqu’à 250 kW en courant continu. Et si l’autonomie ne vous suffit pas, vous pouvez toujours vous rabattre sur une Model 3 Performance, à la fois plus sportive par son comportement, plus efficiente et environ 7 000 € moins chère. À moins que vous ayez absolument besoin d’un hayon et de la position surélevée…
Chiffres clés *
- Longueur : 4,75 m
- Largeur : 1,92 m
- Hauteur : 1,62 m
- Nombre de places : 5 places
- Volume du coffre : 117 l / 2 158 l
- Boite de vitesse : NC
- Carburant : Electrique
- Taux d'émission de CO2 : NC
- Date de commercialisation du modèle : Février 2020
* pour la version 480 PERFORMANCE DUAL MOTOR AWD 75 KWH.
Le bonus / malus affiché est celui en vigueur au moment de la publication de l'article.
Photos (16)
Sommaire




























Déposer un commentaire
Alerte de modération
Les données que vous renseignez dans ce formulaire sont traitées par GROUPE LA CENTRALE en qualité de responsable de traitement.
Les données obligatoires sont celles signalées par un astérisque dans ce formulaire.
Ces données sont utilisées à des fins de :
Vous disposez d’un droit d’accès, de rectification, d’effacement de ces données, d’un droit de limitation du traitement, d’un droit d’opposition, du droit à la portabilité de vos données et du droit d’introduite une réclamation auprès d’une autorité de contrôle (en France, la CNIL).
Pour en savoir plus sur le traitement de vos données : Politique de confidentialité
Alerte de modération