L’Empire des sens est un film coup de poing inspiré de faits réels qui en 1976 a frappé les consciences des plus âgés et titillé autre chose chez les plus jeunes, en proposant une vision extrêmement crue et psychologiquement jusqu’au-boutiste de la passion amoureuse. Son sujet et son titre original faisant référence à la corrida ont fini de me convaincre de la pertinence du rapprochement. Mon étreinte avec la Lamborghini Aventador n’aura duré que quelques heures, mais l’intensité de la relation et ce qu’elle pourrait provoquer si l’aventure devait durer ramène au film. Je vous laisse découvrir l’histoire via la Toile pour rebasculer dans la réalité et évoquer enfin notre dernière virée mémorable. Mon expérience des supercars se limitant à quelques tours de circuit à allure mesurée en Ferrari 599 GTO, cette presque journée en Lamborghini Aventador a fait office de vraie initiation à ce segment ultra exclusif. Une découverte d’une intensité à peine imaginable même pour quelqu’un qui a récemment passé trois jours en Lamborghini Gallardo Spyder Performante.


Les Virées Caradisiac - Lamborghini Aventador : la corrida de l’amour

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À l’arrêt, déjà magistrale



Les Virées Caradisiac - Lamborghini Aventador : la corrida de l’amour

Lamborghini a eu le temps de penser, retoucher, raffiner à loisir le look de la remplaçante de la Murcielago pendant que les ingénieurs s’attachaient à résoudre les problèmes techniques qui n’ont pas manqué d’apparaître lorsqu’il s’agit de refroidir un V12 de 700 ch placé au centre d’une voiture extrêmement basse (1.13m). Le bureau de style (8 personnes) dirigé par Filippo Perini est parti de cette architecture historique Longitudinale Posteriore (le LP de LP700-4) pour dessiner la descendante parfaite des Miura, Countach, Diablo et Murcielago. L’ADN Lamborghini permet de relier l’extrémité de la poupe à celle de la proue d’un seul trait, ajoutez à cela une esthétique reprenant l’hexagone, les surfaces concaves et convexes et les inclinaisons négatives comme thématiques récurrentes et vous obtenez probablement l’auto la plus fascinante à regarder de la planète. Les expressions des visages qui se tournent sur votre passage sont terriblement explicites sur le choc visuel qu’impose l’Aventador. Aucune auto ne parvient à dégager cette agressivité explosive à partir d’une silhouette d’une aussi grande simplicité. Tous les angles de vue sont hypnotiques et pour provoquer l’extase oculaire définitive, il suffit d’ouvrir les 2 portes, voire les capots avant et arrière pour que le silence se fasse. Irréel et véridique. Notre plus grand regret restera de ne pas avoir eu le temps nécessaire pour essayer de retranscrire cette émotion en images, photos ou vidéo.

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Revenons sur Terre pour décrire la Lamborghini Aventador de façon pragmatique. Même sur papier, les volumes impressionnent : 4.78m de long (une Citroën C5), 2.26m de large avec les rétroviseurs (un camping-car), 1.13m de haut (un enfant de 5 ans !) mais pourtant lorsque vous vous glissez à l’intérieur, vous vous sentez bien. L’habitacle est spacieux même s’il manque dramatiquement de petits rangements (pas de bac de portières, pas de rangements dans la console centrale, une boîte à gants bannette).

L’ergonomie qui était semble-t-il un gros défaut des précédentes générations de V12 du taureau est ici sans reproche, il n’y a que les reflets de la planche de bord dans le pare-brise qui gênent parfois mais c’est le cas de toutes les autos au pare-brise très incliné. Même une marche arrière ne donne pas de sueurs, les gros rétros faisant très bien leur office alors que la posture assise sur le longeron, porte ouverte et regard tourné vers l’arrière est extrêmement simplifiée par la boîte e-Gear sans embrayage.


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Le combiné d’instrumentation désormais affiché sur écran TFT-LCD fait son effet et permet de ne pas s’attarder sur la qualité des quelques plastiques vissés couleur argent qui contrastent avec l’impression de robustesse dégagée par l’habitacle recouvert en grande partie de cuir. La visibilité est meilleure qu’attendue et c’est lorsque vous commencez à vous sentir confortablement installé que le réveil du V12 commandé via un bouton caché sous un petit volet rouge sur l’imposante console centrale (conjugué à une pression sur la pédale de frein) vous sort du début de torpeur dans lequel vous glissiez. Oui, il est bon de se faire rappeler à l’ordre, vous n’êtes pas là dans une sportive banale. Les démarreurs s’enclenchent pendant 2s avant que le V12 ne craque dans un rugissement tétanisant qui vous fait sursauter, vous, mais aussi l’assemblée à 30m à la ronde. Pied toujours sur le frein, palette droite tirée, la première s’enclenche, le voyant de frein à main électrique s’éteint, les ébats physiques peuvent commencer.


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