Le permis de conduire nouvelle mouture vient de souffler sa première bougie, l'occasion de dresser un premier bilan en chiffres de cette année passée et d'annoncer les dernières modifications qui seront mises en place dans les mois qui viennent.

Premier examen de France devant le Baccalauréat avec 1 317 840 examens par an, le permis de conduire s'est refait une jeunesse il y a un an tout juste, avec comme mot d'ordre officiel de le rendre « moins long, moins cher et plus sûr ». Dominique Bussereau, Secrétaire d'Etat chargé des Transports, a donné ce matin les premiers chiffres pour voir si ces objectifs étaient atteints ou en voie de l'être.

Moins long : il fallait parfois attendre de 4 à 6 mois, voire plus dans certaines régions, afin de passer l'examen. Aujourd'hui, dans près de 80% des départements, ce délai a été réduit à 2 mois ou moins. Pour y parvenir, 35 inspecteurs supplémentaires ont été notamment recrutés en 2009, et 20 autres les rejoindront en 2010, et 65 146 places d'examen ont pu être dégagées, principalement en prévoyant des épreuves le samedi.

Moins cher : le coût moyen d'une préparation à l'examen du permis de conduire est de 1200€, un véritable frein pour de nombreux jeunes. C'est la raison pour laquelle le dispositif du « permis à un euro par jour » a été lancé, qui a concerné 78 000 jeunes en 2009. Malheureusement, une caution à ce prêt était demandée, le rendant inaccessible pour les moins solvables. Mais depuis novembre 2009, l'Etat peut se porter garant. Un système de « bourse au permis de conduire » a aussi été instauré qui permet aux jeunes depuis novembre 2009 de se voir financer une partie du coût de la formation en échange d'une activité d'intérêt général de 40 à 60 heures.

Plus sûr : dans le sens plus moderne, en accord avec les nouvelles exigences de la route d'aujourd'hui. Ainsi, à partir du 1er avril 2010, dans l'épreuve théorique, la banque de données sera composée de 638 questions contre 520 précédemment : 99 d'entre elles ont été modifiées, 57 supprimées car jugées ambiguës ou ringardes) et 150 nouvelles intégrées, recouvrant des sujets tels que l'éco-conduite, le partage de la route avec les cyclistes, ainsi que la nouvelle réglementation sur les passages à niveau et les tunnels. Pour l'épreuve pratique, conformément à ce qui avait été prévu, elle deviendra un bilan de compétences durant lequel les erreurs éliminatoires seront plus rares.

A la formation classique se rajoute la possibilité de l'accomplir en conduite accompagnée, disponible maintenant en trois formules différentes. Accessible à partir de 16 ans, l'apprentissage à la conduite accompagnée (AAC) est assouplie : l'accompagnateur peut maintenant avoir moins de 28 ans mais doit avoir au moins 5 ans de permis et ne pas avoir commis d'infractions graves, élève et accompagnateur doivent passer 2 heures de leçon avec un moniteur lors d'un premier rendez-vous pédagogique préalable et il n'y a plus de durée maximale pour parcourir les 3000km minimum exigés. Pour les plus de 18 ans, une nouvelle offre est lancée, celle de la « conduite supervisée », plus souple que l'AAC car s'adressant à des personnes plus matures. Enfin, pour les élèves des filières professionnelles des métiers de la route, il existe désormais la « conduite encadrée » où l'élève passera les épreuves du code et de conduite qui font partie de son module de formation.