Essai - Seat Léon Cupra R : sur un air de Salsa

Le 4 cylindres 1.8 Turbo qui propulse notre Cupra R est loin d’être un inconnu puisque ce bloc équipe également les Audi TT et S3. Développant 225 ch soit 15 de plus que la précédente Cupra R grâce au remodelage de certaines pièces mécaniques comme les paliers de vilebrequin, il faut bien reconnaître que la différence est très difficile à percevoir. Même s’il se veut sportif, ce bloc n’a pas oublié le quotidien car il est exploitable facilement et délivre son couple maximum de 280 Nm dès 2200 tr/min mais se montre en revanche un peu creux dans les très bas régime.

Essai - Seat Léon Cupra R : sur un air de Salsa

Les amoureux de performances qui ont également la casquette du père de famille seront flattés par la vitesse maximale de 242 km/h et la 0 à 100 km/h atteint en 6,9 s soit 0,3 s de mieux que la Cupra 210 ch si on réussit un démarrage propre et rapide avant de flinguer l’embrayage. La Nouvelle Cupra R, (avec ses 225 ch), devient par la même la Seat la plus puissante et la plus rapide jamais construite par la firme ibérique. Dommage que la consommation moyenne frôle les 14 l/100 et dépasse les 18 litres en conduite rallye, soit un bon litre supplémentaire qu’une Focus RS ou une Astra OPC au bas mot, et bien plus en toutes circonstances que la Civic Type R au moteur atmosphérique frugal. Pourvue d’une boîte de vitesses 6 rapports, la Léon Cupra R se veut à l’aise sur tous les terrains même si la 6e est principalement réservée à l’autoroute. Hormis cette restriction, les 3e et 4e rapports sont parfaits pour les routes sinueuses où vous prendrez plaisir à enrouler les virages avec une impression justifiée de sécurité. Pas de roulis ni de pompage en courbe ou lors des changements d’appuis. Sans nuire au confort des suspensions, appréciable, qui adoptent des tarages proches des petites sportives françaises.

Essai - Seat Léon Cupra R : sur un air de Salsa

Ce sentiment est d’ailleurs renforcé par le système de frein Brembo à 4 pistons qui se veut à la fois puissant et endurant. Et c’est bien le cas, dosage précis à la pédale en prime. Malheureusement, ce tableau idyllique est entaché par le fait que le train avant peine à supporter les 225 ch, ce qui se traduit régulièrement par des pertes de motricité et le déclenchement intempestif de l’antipatinage couplé à l’ESP. Pas photo face à la RS et encore moins face à l’Imprezia WRX. Dommage que la Léon ne soit pas dotée d’une transmission intégrale mais les ingénieurs ont refusé d’alourdir encore l’auto. La cinématique supplémentaire engendrerait près de 170 kg de plus. Regrettons également un levier de vitesses mal guidé et une course d’ embrayage un peu longue handicapant en conduite sportive. Sur ce point, certains regretteront le choix des réglages du châssis concocté par Seat, certes efficaces, mais peu ludiques en raison de la prépondérance du sous-virage à la limite.